Phantasy Star IV est mon premier JRPG sorti sur Megadrive, et une chose est sûre : on sait dès les premières secondes que l'on est chez SEGA : musique tonitruante, basses typiques de la machine, défilement ultra-rapide dans les visuels. Il y a un terme qui m’a semblé décrire ce jeu de la première frame à la dernière : la HIGH ENERGY, que j'aurais presque envie d’écrire HI-NRG. Même si je suis de loin pas un expert du JRPG, je sais que le genre a parfois tendance à avoir un rythme lent. De son côté, PSIV semble vous dire dès les premières secondes : C'MON GOGO, c'est parti, pas de temps à perdre.
En tant que joueur, on n’a pas de temps pour la réflexion : on sait rapidement où il faut aller, tous les événements s'enchaînent très rapidement.
N’ayant jamais joué à ce titre à sa sortie, je n’éprouve aucun attachement particulier à ce jeu, ni même à la série (je le découvre via ce titre). Je dis ceci car PSIV m’apparaît (et je parle en béotien) comme un JRPG entre la génération 8-bit et 16-bit, entre tradition et modernité.
8-bit, car il garde en lui certains aspects archaïques : les villes sont relativement génériques, le système d’inventaire est un peu un cauchemar (les items ne se stackent pas, par exemple), il n’y a pas de carte du jeu (ni dans le manuel, sauf erreur), et les sorts sont… comment dire… cryptiques dans leur utilisation, pour le dire poliment. On peut aussi lui coller les défauts classiques des JRPG : que ce soit sur la carte ou dans les donjons, les combats poppent à un rythme tellement infernal que cela nous enlève presque l’envie d’explorer.
Globalement aussi, même s’il y a 2-3 boss difficiles sur notre route, on roule rapidement sur le contenu, ce qui fait que je ne me suis pas vraiment penché sur les subtilités des combats. Un jour, peut-être, je comprendrai le système de combos entre personnages. Des fois ça a marché, des fois pas — j’ai vite arrêté de chercher à comprendre. On est loin de ce que proposera Chrono Trigger.
Pourtant, je ne pense pas qu’il faille s’arrêter là-dessus, et je crois que PSIV vaut vraiment la peine qu'on s’y penche. Mon conseil : s’équiper d’une carte des deux planètes principales et jouer la plupart des combats en mode accéléré. Et hop, ces défauts sont vite oubliés !
Le jeu apporte des aspects intéressants comme la fonction Talk, qui permet de rapidement savoir ce qu’on doit faire (idéal si, comme moi, vous reprenez le jeu après une longue pause), et sa fonction macro, qui permet de lancer automatiquement un tour d’attaque prédéfini de vos personnages.
Mais ce qui fait vraiment le sel de ce jeu, c’est son univers de science-fiction particulièrement bien construit et ses personnages terriblement attachants. Même si Chaz est fondamentalement un blondinet niais et crédule, il est rapidement entouré d’une myriade de coéquipiers vraiment amusants. Je suis spécialement fan de Raja, un prêtre dézolien qui semble être moqué de tous et qui a un humour très "dad-joke-sque".
Quoique l’animation en mode exploration (vue aérienne) soit un peu figée et vieillotte, les animations en combat sont particulièrement réussies. Dans le genre "horreur cosmique", les end-boss sont particulièrement bien rendus et mémorables.
Mais ce qui est véritablement réussi dans PSIV, ce sont ses scènes de "cinématiques" animées façon bulles de bande dessinée. Elles ont à la fois un style et un rythme qui m’ont vraiment donné l’impression de regarder un anime.
Sans rentrer dans les détails de l’histoire (qui est bonne sans être mémorable pour autant), le jeu m’a surpris avec deux scènes particulièrement touchantes dont je tais ici la nature, et qui méritent d’être vécues et non spoilées.
Même si certains aspects de PSIV sont un peu archaïques, il mérite qu’on s’y attarde pour peu que l’on s’intéresse au JRPG et que l’on désire sortir (comme moi) du monopole Square-Enix. Touchant par sa naïveté et sa candeur générale, il reste un jeu tonique qui peut se terminer en moins de 25 heures.