Fans d'Infernal Affairs j'ai bavé devant le lancement de partie, je me suis éclaté à rentrer dedans, c'était très bon malgré ce que je prenais pour des problèmes mineurs en comparaison au voyage proposé, emballé j'ai voulu en faire la critique positive avant de l'avoir fini... erreur ! Erreur terrible que je me dois de corriger. Ceci dit je ne l'ai toujours pas fini et ne le finirai sans doute qu'à l'arrache en survolant.


Je corrige donc cette critique et rabaisse la note de 8 à 5, quand même... tel un soufflet qui retombe ce jeu fait un pshit incroyable. Voilà pourquoi : face à un univers très engageant, à une histoire assez bien lancée, un héros badass et attachant mais aussi à un ensemble de personnages qui ont de la gueule, qui plus est dans un environnement certes un peu étroit mais très agréable, c'est l’hécatombe.


D'abord l'ambiance. Petit à petit on entre dans un épisode de la quatrième dimension... quel que soit le parking on a toujours le même gardien qui nous reconnait et nous salue de notre nom et de la même voix. Idem pour le vendeur de grillades etc. Vous êtes sensé être un gars de l'underground qui débarque dans la pègre après bien une décennie d’absence dans la pays, qui plus est agent infiltré, donc le secret tout ça c'est sensé entourer votre personnage, et instantanément tous les vendeurs de brochettes vous accueillent par votre petit nom. A moins qu'en fait ce soit le même mec qui pousse sa roulotte plus vite qu'on ne fait le tour de la ville. Sans doute le frère du gardien de parking et de la marchande de glace...


Niveau incohérence ça s'enchaîne. Pendant les missions dans la pègre on va castagner d'autres mafieux, soit, mais aussi buter du flic et possiblement faire des victimes innocentes sans une once de remord, pas très logique quand d'un coup ça pose par contre problème quand on porte un uniforme... problème moral peu réaliste quand on voit la boucherie qu'on se permet de faire sur des délinquants certes mais qui méritent un procés et pas une exécution sommaire au fond d'une ruelle. D'ailleurs comment expliquer que quand on fait des missions en tant que flic on puisse se retrouver en uniforme pour faire le maton dans les rues alors qu'on est soit disant sous couverture top secrète et tout ? L'illogisme l'emporte définitivement dans les phases de suivi et d'arrestation des dealers, pour bien finir ces phases on va commencer par les tabasser, en tuer quelques uns à coup de hachoir ou de flingue, puis on va pirater des caméras de surveillance, revenir chez soi, car c'est sur sa TV hertzienne qu'on capte alors les caméras et qu'on peut les piloter (sic) pour voir dans la foulée les gars qu'on a buté refourguer de la came... on donne l'ordre d'interpeller celui qui vient de faire le deal et hop un agent façon police municipale fait fuir à lui tout seul tous les autres et saute sur le dealer... ça n'a ni queue ni tête.


Il n'y a pas un seul point de "téléportation", les allers retours incessants entre le spot de deal et la maison c'est à la main qu'il faut se les taper, ce qui peut devenir bien usant dans un monde peuplé de clones. Donc on taylorise quitte à faire dans le répétitif : on drague la gonzesse qui tient un magasin d'informatique, on obtient ainsi la carte de TOUTES les caméras de Hong Kong et on se les tape les unes après les autres quartier par quartier, et quand on a bien massacré tout le monde on revient à la maison faire à la chaîne le boulot du planton de surveillance moyen.


Sleeping Dogs, le premier GTA like où prendre le taxi devient vraiment utile... quand il y en a un qui passe par là. Il arrive quand même qu'on prenne plaisir à conduire... jusqu'à ce qu'on se farcisse les courses de moto. C'est du grand délire, du Akira sous stéroïdes ! Y'a pas les clowns et leurs barres à mine mais c'est tout comme... les autres pilotes vous sautent dessus comme s'ils étaient montés sur des pogo sticks, adeptes des belles courbes passez votre chemin. Evidemment pour toujours se maintenir dans le réalisme on pourra courir avec les véhicules de flics...


Arrive le game play, résolument arcade sur la route donc, résolument raté dans les déplacements et combats. Pas de touche pour sauter, on recliques simplement le bouton de sprint et si l'obstacle est franchissable on le passe, sinon ben on saute sur le mur et on se frappe la tête dessus, ou on reste juste bloqué. Sleeping Dog invente la sensation de verticalité horizontale... Là où le personnage devient vraiment lourd c'est dans les combats. Le système annoncé est très sexy, avec dojo d'entrainement, sensei particulier, quête initiatique de progression (des items à ramasser quoi...) et tout le toutim. Dans les faits on en vient vite à passer au hachoir à viande ou au flingue parce que la mollesse du système de combat vous met dans l'embarras dès que le nombre d’assaillants devient un peu conséquent. Réactivité à la ramasse, IA qui en profite pour vous éclater dès que vous anticipez un poil trop une parade... mou et frustrant. Faut dire que je joue en parallèle à Shadow of Mordor alors forcément ça fait un contraste mortel pour Sleeping Dog.


La version définitive n'a ceci de définitif qu'elle entérine ce système relou et autre bugs de collision, son IA d'une bêtise crasse et compagnie... c'est le point final de ce jeu sur la voie de son développement, je n'ose imaginer ce que c'était avant. Sauf que les devs ont l'air de vouloir remettre le couvert avec Triad Wars, la suite en ligne de Sleeping Dogs, et je craint qu'ils nous pondent une version multi (pas MMO c'est déjà annoncé...) de ce moteur qui aura prit un sacré coup de vieux. S'ils gardent le même soin des détails ça va être un carnage.


Plus que du Square Enix, Sleeping Dogs c'est en fait du mauvais Warner Bros : des gars qui ont voulu faire un projet hommage au cinéma noir et d'action asiatique, (voix d'acteurs connues pour faire la promo, Lucy Liu en tête de gondole), mais sans maîtrise de ce qu'est un bon jeu vidéo ni même un bon film. C'est en fait une grosse daube commerciale assez ratée.


5 quand même parce que l'univers donne envie, qu'on s'amuse, que ça a pas mal de gueule et que quand on kiffe vraiment les polars asiatiques et les allusions aux cinéma Hong-Kongais à la Infernal Affairs on est bien content de tomber dessus. Et puis c'est rigolo si on accepte de passer par dessus les invraisemblances. Y'aurait eu une grosse dose de second degré ça aurait été une sorte de Saint Row... mais ce n'était ni le but, ni ce qu'on attendait.

doppler
5
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le 26 févr. 2015

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doppler

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