SensCritique

On the Road Again : sur la route des 90s

29 septembre 2024 (Modifié le 29 septembre 2024)

On a utilisé l’outil de recherche de films en streaming pour trouver les 10 meilleurs road movies des années 1990 disponibles sur les plateformes. Découvrez l’avis de la communauté SC sur ses films cultes qui ont marqué son époque.

  1. MERCI LA VIE de Bertrand Blier (1991)

Le cast : Charlotte Gainsbourg, Anouk Grinberg, Michel Blanc, Jean Carmet, Annie Girardot

Le pitch : Deux jeunes filles se rencontrent sur une route. L'une pousse un chariot de supermarché surmonté d'un goéland, l'autre, en robe de mariée, vient d'être battue puis abandonnée par un homme. Désormais amies, elles vont vivre des aventures rocambolesques.

Pourquoi le voir ? :

  • L'approche absurde et subversive de Blier qui explore les différents aspects de la vie de manière abstraite et humoristique.
  • Des dialogues incisifs, de scènes décalées et un montage qui rompt parfois avec la linéarité.
  • Les performances des actrices Charlotte Gainsbourg et Anouk Grinberg apportent une dimension psychologiquement profonde à l’histoire avec leurs jeux nuancés​.

La critique SC : Il suffit de savourer les dialogues toujours excellents, de se laisser emporter par le rythme, d'abord très lent, parsemé de décor vide, qui s’accélère petit à petit pour se terminer dans un bordel sans nom remplit de personnages burlesques. @Pom_Pom_Galli

  1. BREAKDOWN de Jonathan Mostow (1997)

Le cast : Kurt Russell, J.T. Walsh, Kathleen Quinlan, M.C. Gainey, Jack Noseworthy

Le pitch : Jeff et sa femme Amy tombent en panne dans une région désertique. Un routier emmène Amy au relais routier, mais elle disparaît sans laisser de trace. Jeff découvre que personne ne se souvient d’elle ni du routier.

Pourquoi le voir ? :

  • Thriller tendu et efficace, qui captive par son suspense bien dosé et une réalisation soignée.
  • Le cadre désertique américain renforce l'atmosphère d'isolement et de danger.
  • Une performance magistrale de Kurt Russell, qui parvient à incarner le mélange de vulnérabilité et de détermination qui rend son personnage captivant.

La critique SC : Le film reste cependant agréable à suivre et bénéficie d'une facture technique impeccable, Jonathan Mostow soignant sa mise en scène et captant avec force la beauté des paysages naturels s'offrant à l'objectif de sa caméra, balançant même un climax sacrément tendu et spectaculaire à défaut d'être crédible. @Gand-Alf

  1. WESTERN de Manuel Poirier (1997)

Le cast : Sergi Lopez, Sacha Bourdo, Élisabeth Vitali, Marie Matheron, Daphné Gaudefroy

Le pitch : Paco, séducteur espagnol, et Nino, timide émigré russe, parcourent les routes bretonnes en quête d’amour. Leur voyage devient une aventure d’amitié marquée par de nombreuses rencontres. Un road movie moderne dans l’Ouest.

Pourquoi le voir ? :

  • Le film charme par son ton léger et ses personnages attachants. Il aborde des thèmes sérieux avec beaucoup d'humour et de délicatesse.
  • Une histoire de rencontres et d'amitié entre deux hommes que tout oppose, qui s'intéresse à la manière dont les relations humaines se construisent au fil des rencontres et des hasards de la vie.
  • Loin des clichés urbains ou touristiques, Western est un portrait authentique de la France rurale. Le cinéaste parvient à capter avec finesse les paysages de la campagne française.

La critique SC : Au travers de leurs (més)aventures, ils croiseront le chemin de plusieurs personnes avec des caractéristiques bien propres, certains rendant hommage à l'accueil chaleureux de leur terre natale, d'autres se moquant de manière ironique de leur patriotisme casanier… @Jokyze

  1. TUEURS NÉS d’Oliver Stone (1994)

Le cast : Woody Harrelson, Juliette Lewis, Tom Sizemore, Tommy Lee Jones, Robert Downey Jr.

Le pitch : Mickey et Mallory, un jeune couple, décident de s'embarquer dans une virée sanglante, tuant les gens qu'ils rencontrent sur leur route, eux qui ont été victimes de mauvais traitements de la part de leurs parents respectifs.

Pourquoi le voir ? :

  • Le travail visuel d'Oliver Stone, avec un montage frénétique et un mélange de styles (couleur, noir et blanc, formats variés).
  • Œuvre clivante, appréciée pour son audace audiovisuelle et narrative, soutenue par une bande-son produite par Trent Reznor.
  • Satire acerbe de la culture médiatique, dénonçant la glorification de la violence et des criminels à travers les médias sensationnalistes.

La critique SC : De plus, certaines scènes sont traitées de manière ironique pour contraster la situation de chaque personnage. Le fait d’introduire le background de Mallory Knox comme une sitcom est juste énorme. La scène est véritablement comique. @nbls

  1. PRISCILLA, FOLLE DU DÉSERT de Stephan Elliott (1994)

Le cast : Hugo Weaving, Guy Pearce, Terence Stamp, Rebel Penfold-Russell, Bill Hunter

Le pitch : Anthony, alias Mitzi, est un danseur travesti de Sydney. Engagé pour un spectacle à Alice Springs, il embarque avec Bernadette et Adam, une drag-queen, dans un bus nommé Priscilla pour un voyage à travers le désert.

Pourquoi le voir ? :

  • Les costumes extravagants et délirants.
  • Les dialogues sophistiqués ajoutent de l'humour et de l'esprit à ce road movie festif​.
  • La traversée du désert australien est visuellement impressionnante et unique.

La critique SC : Priscilla, folle du désert est donc l'exemple typique du feel-good movie, ce genre de bobine capable de vous redonner la pêche instantanément par son portrait plein d'élégance de trois individus en marge débordant d'humanité et souvent très drôle. @ValM

  1. CENTRAL DO BRESIL de Walter Salles (1998)

Le cast : Fernanda Montenegro, Vinícius de Oliveira, Marília Pêra, Othon Bastos, Otávio Augusto

Le pitch : Dora, ex-institutrice à Rio, écrit des lettres pour des migrants illettrés. Quand Ana meurt tragiquement, son fils Josue demande à Dora de l’aider à retrouver son père. D’abord réticente, Dora finit par accepter de l’accompagner dans cette quête.

Pourquoi le voir ? :

  • Prestation émouvante de Fernanda Montenegro, offrant une performance pleine de justesse et d'émotion, rendant son personnage à la fois complexe et attachant​.
  • Le film est souvent loué pour ses magnifiques plans de paysages brésiliens et son approche quasi-documentaire, capturant la réalité sociale et culturelle du Brésil avec sensibilité et finesse.
  • Scénario simple mais puissant, centré sur la rédemption, l’amitié et la recherche de l’espoir.

La critique SC : Fernanda Montenegro est incroyable dans le rôle d'Isadora, plus vraie que nature. C'est peut-être la meilleure performance d'actrice qu'il m'ait été donné de voir, elle est toute la raison d'être du film.@lessthantod

  1. UNE HISTOIRE VRAIE de David Lynch (1999)

Le cast : Richard Farnsworth, Sissy Spacek, Jane Galloway Heitz, Joseph A. Carpenter, Donald Wiegert

Le pitch : Alvin Straight, 73 ans, décide de parcourir des centaines de kilomètres sur sa tondeuse à gazon pour retrouver son frère après dix ans de silence, malgré sa santé fragile et l'absence de permis de conduire.

Pourquoi le voir ? :

  • Véritable voyage à travers les rencontres marquantes d'un vieil homme, dépeint avec une sobriété exemplaire qui évite tout pathos. Lynch réussit à transformer une histoire simple en une aventure poignante​.
  • Une performance magistrale de Richard Farnsworth. L'acteur incarne Alvin Straight avec une justesse impressionnante, rendant son personnage profondément humain et attachant.
  • Contrairement à ses œuvres plus sombres et surréalistes, Lynch réalise ici un film plus apaisé, sans fioritures ni effets spectaculaires. Il montre une autre facette de son talent en racontant une histoire vraie avec une simplicité poétique​.

La critique SC : Le plus beau des compliments qui peut être fait à ce film est de dire qu’il est « humain », profondément, implacablement. Pas l’humain larmoyant qui s’apitoie, pas l’humain aux sabots lourds de clichés et de compassion mal placée, plutôt l’humain de la beauté des sentiments simples et sincères, d’un homme qui prend la plus inattendue des décisions sans trop savoir pourquoi si ce n’est parce-que son cœur l’y pousse. @Jambalaya

  1. LE GOÛT DE LA CERISE d’Abbas Kiarostami (1997)

Le cast : Homayoun Ershadi, Abdolrahman Bagheri, Afshin Khorshid Bakhtiari, Safar Ali Moradi, Mir Hossein Noori

Le pitch : Un homme d'une cinquantaine d'années cherche quelqu'un pour une mission spéciale. Dans la banlieue de Téhéran, il rencontre un soldat, un étudiant en théologie et un gardien de musée, qui réagissent chacun différemment à sa proposition.

Pourquoi le voir ? :

  • Voyage introspectif qui explore des thèmes universels comme la mort, le suicide et le sens de la vie, tout en laissant beaucoup de place à la réflexion et à l’interprétation personnelle. La simplicité du récit laisse la profondeur du questionnement émerger​.
  • Kiarostami utilise une mise en scène dépouillée, avec des plans longs et contemplatifs. Ce style épuré, combiné aux dialogues philosophiques, rend le film à la fois intime et universel.
  • Le film a remporté la Palme d'Or au Festival de Cannes en 1997. Il est considéré comme l'un des films les plus emblématiques de Kiarostami, marquant l'entrée du cinéma iranien sur la scène internationale.

La critique SC : La mise en scène est contemplative mais sans jamais tomber dans l'excessif, car finalement les séquences ne sont pas si longues que cela, le choix des lieux de tournage est important donnant un côté aride et désertique. @YgorParizel

  1. DEAD MAN de Jim Jarmusch (1995)

Le cast : Johnny Depp, Gary Farmer, Crispin Glover, Lance Henriksen, Michael Wincott

Le pitch : Deuxième moitié du XIX° siècle. En fuite après avoir assassiné un homme, le comptable William Blake rencontre un étrange Amérindien nommé Nobody qui le prépare pour son voyage dans le monde spirituel.

Pourquoi le voir ? :

  • Western mystique et contemplatif, porté par une ambiance onirique et spirituelle.
  • La bande-son de Neil Young, avec ses solos de guitare saturée, accompagne parfaitement cette évasion visuelle.
  • Le casting, avec Johnny Depp en anti-héros et Gary Farmer, offre des moments d'humour noir au milieu de cette aventure sombre et poétique​.

La critique SC : Filmé en noir et blanc, dans une succession de plans lents, hypnotiques, Dead Man possède un vrai souffle sacré, pas au sens christique du terme, mais sauvage, chamanique, païen. @Hypérion

  1. UN MONDE PARFAIT de Clint Eastwood (1993)

Le cast : Kevin Costner, Clint Eastwood, Laura Dern, T.J. Lowther, Keith Szarabajka

Le pitch : En 1963, Butch Haynes s'évade de prison et prend en otage Phillip, un garçon de 8 ans. Il développe une complicité avec l'enfant durant leur fuite. L'officier Red Garnett et une criminologue les poursuivent.

Pourquoi le voir ? :

  • L’alchimie entre Kevin Costner et T.J. Lowther, dont la relation d'amitié et de confiance évolue avec émotion.
  • Un portrait nuancé de la moralité qui ne présente pas des personnages totalement bons ou mauvais. Le film aborde des thèmes complexes comme la rédemption, la violence et l’innocence, tout en questionnant la frontière entre le bien et le mal.
  • Une réalisation subtile de Clint Eastwood qui alterne entre tension de la chasse à l'homme et moments émouvants proposant une méditation poignante sur l’enfance, la liberté et la fatalité.

La critique SC : Et cette double évasion, physique pour l’homme accompli, et morale pour l’enfant rêveur, laisse entrevoir un monde sans contrainte, où l’ont oublie que cette vie est courte, un monde parfait. @NostromAC2

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