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P'tites Citations de derrière les Fagots

Comme tout un chacun, et ne voulant pas être en reste, comme de bien entendu, me voici parti à l'assaut d'un classique de la vie d'un SensCritiqueur, d'une coutume ancestrale devenue le poncif absolu de tout esthète qui se respecte (ce qui est, qu'on se le dise, et qu'on ne m'y reprenne plus, la ...

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57 livres

créee il y a plus de 7 ans · modifiée il y a 3 mois

Les Fleurs du mal
8.2

Les Fleurs du mal (1857)

Sortie : 25 juin 1857. Poésie

livre de Charles Baudelaire

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« Ô moine fainéant ! quand saurais-je donc faire
Du spectacle vivant de ma triste misère
Le travail de mes mains et l'amour de mes yeux ! »

La Légende des siècles
8.1

La Légende des siècles (1883)

Sortie : 1859 (France). Poésie

livre de Victor Hugo

LeRossignol a mis 9/10.

Annotation :

« Voilà l'affreux chemin du trône, ce pavage,
De meurtre, de fureur, de guerre, d'esclavage »

« Le gouffre veut sa mort ; mais l'effort des fléaux
Pour faire le néant, ne fait que le chaos. »

« L'homme est homme toujours ; les crimes du despote
Sont faits par sa puissance, ombre où son âme flotte,
Par la pourpre qu'il traîne et dont on le revêt,
Et l'esclave serait tyran s'il le pouvait. »

« Le tigre est le bienvenu près de l'hydre ; et les aigles
Sentent qu'ils n'ont jamais enfreint aucunes règles,
Quand le sang coule près des autels radieux,
En venant partager le meurtre avec les dieux. »

Madame Bovary
7.1

Madame Bovary (1857)

Sortie : 1857 (France). Roman

livre de Gustave Flaubert

LeRossignol a mis 9/10.

Annotation :

« L’ombrelle, de soie gorge de pigeon, que traversait le soleil, éclairait de reflets mobiles la peau blanche de sa figure. Elle souriait là-dessous à la chaleur tiède ; et on entendait les gouttes d’eau, une à une, tomber sur la moire tendue. »

Moby Dick
7.6

Moby Dick (1851)

(traduction Armel Guerne)

Moby-Dick; or, The Whale

Sortie : 21 mars 2011 (France). Roman

livre de Herman Melville

LeRossignol a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« C'est ma façon à moi de chasser le cafard et de me purger le sang. Quand je me sens des plis amers autour de la bouche, quand mon âme est un bruineux et dégoulinant novembre, quand je me surprend arrêté devant une boutique de pompes funèbres ou suivant chaque enterrement que je rencontre, et surtout lorsque mon cafard prend tellement le dessus que je dois me tenir à quatre bras pour ne pas, délibérément, descendre dans la rue pour y envoyer dinguer les chapeaux des gens, je comprends alors qu'il est grand temps de prendre le large. Ça remplace pour moi le suicide. »

« Une longue accoutumance avait converti pour Stubb la gueule de la mort en fauteuil. »

« – alors enfin le vide lugubre de notre vie cessa, mais pour faire place à des spectacles encore plus sinistres. »

« En ce monde, j'ai rarement connu un être profond qui ait quelque chose à dire ; sauf qu'il ait été obligé de balbutier quelque chose afin de gagner sa vie. Il est heureux que le monde soit un aussi bon écouteur. »

Éloges
7.7

Éloges (1911)

La Gloire des rois - Anabase - Exil

Sortie : 1911 (France). Poésie

livre de Saint-John Perse

LeRossignol a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Et tu songes aux nuées pures sur ton île, quand l'aube verte s'élucide au sein des eaux mystérieuses.
C'est la sueur des sèves en exil, le suint amer des plantes à siliques, l'âcre insinuation des mangliers charnus et l'acide bonheur d'une substance noire dans les gousses.
C'est le miel fauve des fourmis dans les galeries de l'arbre mort.
C'est un goût de fruit vert, dont surit l'aube que tu bois ; l'air laiteux enrichi du sel des alizés…
Joie ! Ô joie déliée dans les hauteurs du ciel ! Les toiles pures resplendissent, les parvis invisibles sont semés d'herbages et les vertes délices du sol se peignent au siècle d'un long jour. »

Le Pont sur la Drina
8

Le Pont sur la Drina (1945)

Na Drini ćuprija

Sortie : juillet 1999 (France).

livre de Ivo Andrić

LeRossignol a mis 7/10.

Annotation :

« Tout entier dédié à sa tâche, il s'était résigné depuis longtemps au fait que notre destinée sur cette terre n'est que lutte contre la déchéance, la mort et la disparition, et qu'il est du devoir de l'homme de persévérer dans cette lutte, même lorsqu'elle est sans espoir. »

Les Caractères
7.1

Les Caractères (1688)

Sortie : 1688 (France). Aphorismes & pensées, Philosophie

livre de Jean de La Bruyère

Annotation :

« Il n'y a pour l'homme que trois événements : naître, vivre et mourir. Il ne se sent pas naître, il souffre à mourir, et il oublie de vivre. »

« Le monde est plein de gens qui faisant intérieurement et par habitude la comparaison d'eux-mêmes avec les autres, décident toujours en faveur de leur propre mérite, et agissent conséquemment. »

« La modestie n'est point, ou est confondue avec une chose toute différente de soi, si on la prend pour un sentiment intérieur qui avilit l'homme à ses propres yeux, et qui est une vertu surnaturelle qu'on appelle humilité. L'homme, de sa nature, pense hautement et superbement de lui-même, et ne pense ainsi que de lui-même : la modestie ne tend qu'à faire que personne n'en souffre ; elle est une vertu du dehors, qui règle ses yeux, sa démarche, ses paroles, son ton de voix, et qui le fait agir extérieurement avec les autres comme s'il n'était pas vrai qu'il les compte pour rien. »

Trois contes
7.1

Trois contes (1877)

Sortie : 1877 (France). Recueil de contes

livre de Gustave Flaubert

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« Sans doute la gloire de son fils n'était que l'aurore des splendeurs éternelles ; et tous les deux restaient béants, sous la lumière du candélabre qui éclairait la table. »

Le Rouge et le Noir
7.2

Le Rouge et le Noir (1830)

Sortie : 1830 (France). Roman

livre de Stendhal

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« Par ce côté de son caractère il eût été digne d'être roi. Prenant sans cesse conseil de tout le monde, il n'avait le courage de suivre aucun avis jusqu'au bout. »

Don Quichotte
7.9

Don Quichotte (1615)

(traduction Jean-Raymond Fanlo)

El ingenioso hidalgo Don Quijote de la Mancha

Sortie : 2008 (France). Roman

livre de Miguel de Cervantès

LeRossignol a mis 7/10 et a écrit une critique.

Annotation :

« Il me faut encore déchirer mes vêtements, éparpiller mes armes et me cogner la tête contre ses rochers, avec d'autres choses de même sorte qui vont te surprendre. »

Salammbô
7.5

Salammbô (1862)

Sortie : 1862 (France). Roman

livre de Gustave Flaubert

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« Une masse d'ombre énorme s'étalait devant eux, et qui semblait contenir de vagues amoncellements, pareils aux flots gigantesques d'un océan noir pétrifié. »

Les Confessions
6

Les Confessions (1782)

Sortie : 1782 (France). Autobiographie & mémoires

livre de Jean-Jacques Rousseau

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Plus j'ai vu le monde, moins j'ai pu me faire à son ton. »

« Sa sœur, Mme de Charly, la plus belle femme de Chambéry, n'apprenait plus la musique, mais la faisait apprendre à sa fille, toute jeune encore, mais dont la beauté eût promis d'égaler celle de sa mère, si malheureusement elle n'eût été un peu rousse. »

« Occupé de mes tendres regrets durant toute ma route, je sentis et j'ai souvent senti depuis lors, en y repensant, que si les sacrifices qu'on fait au devoir et à la vertu coûtent à faire, on en est bien payé par les doux souvenirs qu'ils laissent au fond du cœur. »

« Mais l'indolence, la négligence, et les délais dans les petits devoirs à remplir, m'ont plus fait de tort que de grands vices. Mes pires fautes ont été d'omission : j'ai rarement fait ce qu'il ne fallait pas faire, et malheureusement j'ai plus rarement encore fait ce qu'il fallait. »

« Comment se peut-il qu'un enfant même intimide un homme que le pouvoir des rois n'a pas effrayé ? Quel parti prendre ? Comment se conduire, dénué de tout impromptu dans l'esprit ? Si je me force à parler aux gens que je rencontre, je dis une balourdise infailliblement : si je ne dis riens, je suis un misanthrope, un animal farouche, un ours. Une totale imbécillité m'eût été bien plus favorable : mais les talents dont j'ai manqué dans le monde ont fait les instruments de ma perte des talents que j'eus à part moi. »

À l'ombre des jeunes filles en fleurs
8.7

À l'ombre des jeunes filles en fleurs (1919)

À la recherche du temps perdu / 2

Sortie : 1919 (France). Roman

livre de Marcel Proust

LeRossignol a mis 10/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Ce n'est jamais qu'à cause d'un état d'esprit qui n'est pas destiné à durer qu'on prend des résolutions définitives. »

« On sentait qu'elle ne s'habillait pas seulement pour la commodité ou la parure de son corps ; elle était entourée de sa toilette comme de l'appareil délicat et spiritualisé d'une civilisation. »

[en parlant des ''parties de l'ancien moi''] « Ce sont elles – mêmes les plus chétives, comme les obscurs attachements aux dimensions, à l'atmosphère d'une chambre – qui s'effarent et refusent, en des rébellions où il faut voir un mode secret, partiel, tangible et vrai de la résistance à la mort, de la longue résistance désespérée et quotidienne à la mort fragmentaire et successive telle qu'elle s'insère dans toute la durée de notre vie, détachant de nous à chaque moment des lambeaux de nous-mêmes sur la mortification desquels des cellules nouvelles multiplieront. »

« L'égocentrisme permettant de la sorte à chaque humain de voir l'univers étagé au-dessous de lui qui est roi [...] »

« Chaque être est détruit quand nous cessons de le voir ; puis son apparition suivante est une création nouvelle, différente de celle qui l'a immédiatement précédée, sinon de toutes. »

« La vue du cou nu d'Albertine, de ces joues trop roses, m'avait jeté dans une telle ivresse (c'est-à-dire avait tellement mis pour moi la réalité du monde non plus dans la nature, mais dans le torrent des sensations que j'avais peine à contenir) que cette vue avait rompu l'équilibre entre la vie immense, indestructible qui roulait dans mon être et la vie de l'univers, si chétive en comparaison. »

Gagner la guerre
8.4

Gagner la guerre (2009)

Sortie : février 2009. Roman, Fantasy

livre de Jean-Philippe Jaworski

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« Du moins pour un temps : le temps de corrompre suffisamment de monde pour que la divulgation de la vérité n'ait plus grande importance... »

« Une poignée de dés et d'osselets me roulaient au fond du crâne ; je me sentais la tentation de taper le carton et l'envie de lustrer les bancs de deux ou trois tavernes, histoire de regarder comment allait le monde, surtout celui qui offrait de la vue au balcon. »

« Ils exerçaient sur ceux qui les approchaient l'ascendant de ces charmeurs qui, plus que le désir ou la jalousie, inspirent un rêve illusoire d'identification. »

« Je commençais à soupçonner que le vrai drame du banni n'était pas le déracinement, mais une succession de déracinements, qui perduraient même pour les petits veinards finalement amnistiés et rappelés dans leur patrie. À la fin de l'exil, on devait souffrir de la nostalgie de l'exil. »

Du côté de chez Swann
8

Du côté de chez Swann (1913)

À la recherche du temps perdu / 1

Sortie : 14 novembre 1913. Roman

livre de Marcel Proust

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n'ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir, et une avalanche de malheurs ou de maladies se succédant dans une famille, ne la fera pas douter de la bonté de Dieu ou du talent de son médecin. »

« L'été, le mauvais temps n'est qu'une humeur passagère, superficielle, du beau temps sous-jacent et fixe, bien différent du beau temps instable et fluide de l'hiver et qui, au contraire, installé sur la terre où il s'est solidifié en denses feuillages sur lesquels la pluie peut s'égoutter sans compromettre la résistance de leur permanente joie, a hissé pour toute la saison, jusque dans les rues du village, aux murs des maisons et des jardins, ses pavillons de soie violette ou blanche. »

La Chartreuse de Parme
7.3

La Chartreuse de Parme (1839)

Sortie : 1839 (France). Roman

livre de Stendhal

LeRossignol a mis 5/10.

Annotation :

« […] or le calembour est incompatible avec l'assassinat. »

« Le peuple veut le absolument le pendre ; ce serait un grand tort qu'on lui ferait, il mérite d'être écartelé. »

« La politique dans une œuvre littéraire, c'est un coup de pistolet au milieu d'un concert, quelque chose de grossier et auquel pourtant il n'est pas possible de refuser son attention. »

Tristes Tropiques
7.7

Tristes Tropiques (1955)

Sortie : 1955 (France). Histoire, Essai, Culture & société

livre de Claude Lévi-Strauss

LeRossignol a mis 9/10.

Annotation :

« Le souvenir est la vie même, mais d'une autre qualité. »

« Car si les hommes peuvent parvenir à coexister à condition de se reconnaître tous autant hommes, mais autrement, ils le peuvent aussi en se refusant les uns aux autres un degré comparable d'humanité, et donc en se subordonnant. »

« Il suffisait de considérer l'expérience sociologique qui se déroulait sous mes yeux. Mais c'était elle qui se dérobait. J'avais cherché une société réduite à sa plus simple expression. Celle des Nambikwara l'était au point que j'y trouvai seulement des hommes. »

« À agir chez soi, on se prive de comprendre le reste, mais à vouloir tout comprendre on renonce à rien changer. »

« Si les hommes ne se sont jamais attelés qu'à une besogne, qui est de faire une société vivable, les forces qui ont animé nos lointains ancêtres sont aussi présentes en nous. »

Le Rivage des Syrtes
8

Le Rivage des Syrtes (1951)

Sortie : 25 septembre 1951. Roman

livre de Julien Gracq

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« C'était une tension légère et fiévreuse, l'injonction d'une insensible et pourtant perpétuelle mise en garde, comme lorsqu'on se sent pris dans le champ d'une lunette d'approche – l'imperceptible démangeaison entre les épaules qu'on ressent parfois à travailler, assis à sa table, le dos à une porte ouverte sur les couloirs d'une maison vide. »

« Elle surgissait du reflux de mes rêveries fiévreuses, ferme et élastique comme une grève, faite pour la plante et la paume, une douce terre ameublie sous le fouet de pluie de sa chevelure. »

« Je regardais ce ciel imperceptiblement dilué d'aube, comme effleuré sous l'horizon à sa lisière extrême par la palpitation d'un faible éventail de lumière. »

« Son panache qui ondulait maintenant dans la brise fraîchissante en s'y diluant semblait assombrir plus que la nuit le ciel d'orage, maléficier cette mer inconnue ; plus qu'à quelque éruption nouvelle après tant d'autres, il faisait songer aux pluies de sang, à la sueur des statues, à un signal noir monté à cette hampe géante à la veille d'une peste ou d'un déluge. »

« Il s'agit peut-être seulement de connaisseurs plus mûrs et plus sagaces de l'action, de gens qui aiment à faire au besoin périlleusement le tour des choses, d'esprits assez hardis pour avoir compris, plus vite que les autres, qu'au-delà de l'excitation imbécile et aveugle qui s'acharne dans la nuit sans issue de ses petites volontés, il y a la place, si l'on n'a pas peur de se sentir très seul, pour une jouissance presque divine : passer aussi de l'autre côté, éprouver à la fois la pesée et la résistance. »

« […] – ainsi un empire croulant, déjà aux trois quarts envahi, réagit (les États croyant toujours qu'ils meurent debout) à sa foncière impuissance d'être par une pétulante crise ministérielle. »

« Le monde, Aldo, fleurit par ceux qui cèdent à la tentation. Le monde n'est justifié qu'aux dépens éternels de sa sûreté. »

Les Démons
8.7

Les Démons (1871)

(traduction André Markowicz)

Bésy

Sortie : 1995 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« - Mais il y a dix ans que je ne t'ai vu !
- Cela justifie d'autant moins les effusions... »

« Le but de tout le mouvement populaire, dans tout peuple et en toute période de son existence, est uniquement la quête de Dieu, d'un Dieu à lui, nécessairement de son Dieu propre, et la foi en lui comme dans le seul vrai. »

« Or réfléchir n'était pas bon pour sa santé et lui était interdit par les médecins. »

« - Attendez, vous arrive-t-il, Chatov, d'avoir des minutes d'éternelle harmonie ?
- Vous savez, Kirillov, vous ne pouvez pas continuer à ne pas dormir de la nuit. »

Jane Eyre
7.9

Jane Eyre (1847)

(tradution Sylvère Monod)

Sortie : 2012 (France). Roman, Romance

livre de Charlotte Brontë

LeRossignol a mis 7/10.

Annotation :

« […] plaisir comparable à celui que ressentirait un homme mourant de soif parvenu avec peine au bord d'une source qu'il sait empoisonnée et qui se penche cependant pour s'y abreuver de divines rasades. »

« La loi, les principes ne servent à rien dans les périodes où la tentation ne nous assaille pas, ils sont faits pour des instants tels que celui-ci : lorsque le corps et l'âme se révoltent contre leurs exigences. »

Notre-Dame de Paris
7.8

Notre-Dame de Paris (1831)

Sortie : 1831 (France). Roman

livre de Victor Hugo

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Mesurer l'orteil du pied, c'est mesurer le géant. »

« Ce sont là sans aucun doute de très superbes monuments. Joignons-y force belles rues, amusantes et variées comme la rue de Rivoli, et je ne désespère pas que Paris vu à vol de ballon ne présente un jour aux yeux cette richesse de lignes, cette opulence de détails, cette diversité d'aspects, ce je ne sais quoi de grandiose dans le simple et d'inattendu dans le beau qui caractérise un damier. » Et il a écrit ça 30 ans avant Haussmann...

« C'est que toute pensée, soit religieuse, soit philosophique, est intéressée à se perpétuer, c'est que l'idée qui a remué une génération veut en remuer d'autres et laisser trace. »

« J'ai d'abord aimé des femmes, puis des bêtes. Maintenant j'aime des pierres. C'est tout aussi amusant que les bêtes et les femmes, et c'est moins perfide. »

« - Qu'avez-vous donc tant qui vous attache à la vie ?
- Ah ! mille raisons !
- Lesquelles, s'il vous plaît ?
- Lesquelles ? L'air, le ciel, le matin, le soir, le clair de lune, mes bons amis truands, nos gorges chaudes avec les vilotières, les belles architectures de Paris à étudier, trois gros livres à faire, dont un contre l'évêque et ses moulins et que sais-je, moi ? Anaxagoras disait qu'il était au monde pour admirer le soleil. Et puis j'ai le bonheur de passer toutes mes journées du matin au soir avec un homme de génie qui est moi, et c'est fort agréable. »

« […] punir le peuple de vouloir et faire ce qu'il veut. »

Jacques le fataliste
7.2

Jacques le fataliste (1778)

Sortie : 1976 (France). Roman

livre de Denis Diderot

LeRossignol a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Si l’on ne dit presque rien dans ce monde, qui soit entendu comme on le dit, il y a bien pis, c'est qu’on n'y fait presque rien qui soit jugé comme on l'a fait. »

« Je ne veux point de ses secours, ils sont trop chers… »

Qu'est-ce que le cinéma ?
7.7

Qu'est-ce que le cinéma ? (1975)

Sortie : janvier 1975. Cinéma & télévision, Articles & chroniques

livre de André Bazin

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« ''Le théâtre, écrit Baudelaire, c'est le lustre.'' S'il fallait opposer un autre symbole à l'objet artificiel cristallin, brillant, multiple et circulaire, qui réfracte les lumières autour de son centre et nous retient captifs dans son auréole, nous dirions que le cinéma c'est la petite lampe de l'ouvreuse qui traverse comme une comète incertaine la nuit de notre rêve éveillé : l'espace diffus, sans géométrie et sans frontières, qui cerne l'écran. »

La Pensée sauvage
7.7

La Pensée sauvage (1962)

Sortie : 1962. Essai, Culture & société

livre de Claude Lévi-Strauss

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« À l'inverse de ce qui se passe quand nous cherchons à connaître une chose ou un être en taille réelle, dans le modèle réduit la connaissance du tout précède celle des parties. Et même si c'est là une illusion, la raison du procédé est de créer ou d'entretenir cette illusion, qui gratifie l'intelligence et la sensibilité d'un plaisir qui, sur cette seule base, peut déjà être appelé esthétique. »

« Mais de ce fait, les hommes renoncent à incarner le côté heureux de l'existence, car ils ne peuvent à la fois le régir et le personnifier. »

« On classe comme on peut mais on classe. » Ou comment résumer l'entièreté de sa thèse l'air de rien, au hasard d'une note de bas de page.

« L'explication scientifique ne consiste pas dans le passage de la complexité à la simplicité, mais dans la substitution d'une complexité mieux intelligible à une autre qui l'était moins. »

Cent ans de solitude
8

Cent ans de solitude (1967)

Cien años de soledad

Sortie : 1968 (France). Roman

livre de Gabriel García Márquez

LeRossignol a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Le sol devint mou et humide, semblable à une couche de cendres volcaniques, et la végétation multiplia ses pièges, les cris d'oiseaux et le tapage des singes se firent de plus en plus lointains, et le monde devint triste à jamais. »

« Aureliano le Second demeura le champion incontesté de la mangeaille jusqu'à ce malheureux samedi où apparut Camila Sagastume, femelle totémique qu'on connaissait au pays sous le bon nom de l'Éléphante. Le duel dura jusqu'au mardi à l'aube. »

Les Diaboliques
7.5

Les Diaboliques (1874)

Sortie : novembre 1874. Recueil de nouvelles

livre de Jules Barbey d'Aurevilly

LeRossignol a mis 5/10.

Annotation :

« L'étrangeté leur déplaît, d'homme à homme, et les blesse ; mais si l'étrangeté porte des jupes, ils en raffolent. »

« Ses aventures aux Indes, dans ce pays grandiose et terrible où les hommes dilatés apprennent des manières de respirer auxquelles l'air de l'Occident de suffit plus, il ne les raconta jamais. »

L'Idiot
8.4

L'Idiot (1870)

(traduction André Markowicz)

Idiot

Sortie : 1993 (France). Roman

livre de Fiodor Dostoïevski

LeRossignol a mis 8/10.

Annotation :

« C'est par paresse humaine que les gens n'arrivent pas à se connaître... »

« De toute éternité, le manque d'originalité a été originellement considéré comme la première qualité et la meilleure référence d'un homme actif et pratique : quatre-vingt-dix-neuf personnes sur cent ont toujours eu cette opinion. »

« J'ajouterais néanmoins qu'il y a dans toute pensée humaine, qu'elle soit géniale et neuve, ou tout simplement sérieuse, quelque chose qu'on ne peut traduire en paroles, quand bien même on écrirait des volumes entiers et l'on ressasserait la chose pendant trente-cinq ans ! Il restera toujours quelque chose qui se refusera à sortir de votre crâne et y demeurera à jamais ; et vous mourrez sans avoir communiqué aux autres ce qui constitue peut-être l'essentiel de votre idée. »

« Ne pourrait-on pas m'engloutir sans me demander des éloges à l'égard de ce quelque chose qui m'engloutit ? »

Ainsi parlait Zarathoustra
8

Ainsi parlait Zarathoustra (1885)

(traduction Georges-Arthur Goldschmidt)

Also sprach Zarathustra : Ein Buch für Alle und Keinen

Sortie : 1885. Essai, Philosophie, Poésie

livre de Friedrich Nietzsche

LeRossignol a mis 9/10.

Annotation :

« Où cesse la solitude commence le marché ; et où commence le marché, commence aussi le vacarme des grands comédiens et le bourdonnement des mouches venimeuses. »

« Il a dompté des monstres, résolu des énigmes : mais il devrait délivrer aussi ses monstres et ses énigmes, il devrait les transformer en enfants célestes. »

« […] car tout ce qui a son prix est de peu de valeur. »

« Éclair de ma sagesse, crève-leur les yeux ! »

« Il y en a qui bombent le torse parce qu'ils ne mentent pas : mais l'impuissance à mentir n'est pas encore, et loin de là, amour de la vérité. »

Ailleurs
8.1

Ailleurs (1948)

Sortie : 1948 (France). Poésie

livre de Henri Michaux

LeRossignol a mis 7/10.

Annotation :

« Pour ne pas m'éloigner davantage de ma pensée, les Nijidus sont des barnes et des rippechoux, plus dépourvus de brillant que n'importe quoi, et yayas et gribelés. »

« Plaisir de Dieu que d'enfoncer dans le même homme, une, deux, trois, vingt épées, cependant qu'il se débat toujours et, debout quoique fatigué, le front humide d'émotion, vous menace et trouve encore le moyen de vous envoyer une bonne estocade. »

Que ma joie demeure
7.7

Que ma joie demeure (1935)

Sortie : 1935 (France). Roman

livre de Jean Giono

LeRossignol a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

« Quand on avait vu la lumière de la nuit, comme ça, sans vitre entre elle et les yeux, on connaissait tout d'un coup la pureté, on s'apercevait que la lumière du fanal, avec son pétrole, était sale, et qu'elle vivait avec du sang charbonné. »

« Les hommes, au fond, ça n'a pas été fait pour s'engraisser dans l'auge, mais ça a été fait pour maigrir dans les chemins, traverser des arbres et des arbres, sans jamais revoir les mêmes ; s'en aller dans sa curiosité, connaître. »

« Tu as tout. Oui. Pour les autres, il semble, puisque tout est là, devant toi, tu n'as qu'à prendre. Mais l'appétit ? Ah ! c'est ça, l'important ! Donne du faisan à quelqu'un qui a envie de vomir. C'est ça la chose. C'est une question de corps. Au fond de tout, il faut que ton corps désire. Sinon, tu as beau avoir tout, tu as tout mais tu ne te sers de rien. »

« Ses notes étaient comme les mains molles de Dieu. »

« Ah ! Le corps est comme la terre : il fait ses propres nuages et gémit sous les orages qui naissent de lui-même. La joie est difficile. Il y a une grande difficulté. »

« Mais je me suis aperçu peu à peu que mon cœur pouvait tout comprendre. Et je crois que c'est le plus grand malheur qui puisse arriver à une créature vivante. »

LeRossignol

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