Cover Génériques et plans-séquences : mon 2019 en cinéma

Génériques et plans-séquences : mon 2019 en cinéma

Liste centralisant mes commentaires saugrenus et mes remarques à côté de la plaque pour les films visionnés en 2019.
Comme pour la musique, ma liste récapitulative 2018 en cinéma ne m'a pas amené à finir un seul objectif donc on va essayer de se bouger un peu plus cette année.

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Liste de

116 films

créee il y a plus de 5 ans · modifiée il y a plus de 2 ans

Pentagon Papers
6.7

Pentagon Papers (2017)

The Post

1 h 56 min. Sortie : 24 janvier 2018 (France). Biopic, Drame, Historique

Film de Steven Spielberg

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Il faut signaler que de base, je ne suis vraiment pas un amateur de films de journalisme (je désigne par ce terme les films qui suivent une enquête journalistique, avec un rythme extrêmement soutenu et un flot de données conséquent). Zodiac m'emmerde, Spotlight malgré ses grandes qualités me crispe et Pentagon Papers n'échappe pas à la règle.
Je ne regarde pas un film pour me taper une migraine après une demie-heure à cause du flot discontinu de données et de noms.

Malgré cela, la mise en scène nerveuse de Spielberg est irréprochable (pas vraiment surprenant) et tous les acteurs principaux sont brillants. En revanche, quelqu'un peut m'expliquer pourquoi on a cantonné Alison Brie a un second rôle aussi mineur ??

Le dernier reproche que j'adresse au film est sa focalisation unique sur le monde des puissants. L'entre-soi dépeint par le film me dérange un peu, comme si les gens de biens étaient les seuls et uniques tributaires de l'ordre éthique de la presse et de la garantie de la liberté de la presse.

Techniquement irréprochable, globalement assez mineur.

Black Mirror: Bandersnatch
6.1

Black Mirror: Bandersnatch (2018)

1 h 30 min. Sortie : 28 décembre 2018. Drame, Science-fiction, Thriller

Film de David Slade

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Il y aurait mille choses à dire sur ce que Bandersnatch représente au sein de la série Black Mirror (répétition de thèmes déjà vus dans la série, gimmicks éculés ou non...), sur l'intérêt de sa forme et la pertinence de l'interaction, ou encore sur la portée de son message en tant que questionnement politique (l'aliénation par la création ou au contraire l'émancipation par le même biais, la perversion technologique même dans sa forme primaire, etc.). D'habitude j'aurais été ravi de déblatérer à ce propos sur des lignes entières mais je trouve que "Bandersnatch" a une portée autre.

Là où les autres en tant qu'épisodes sériels peuvent pêcher par leur prétention, engoncée dans un format trop étriqué, "Bandersnatch" part en totale roue libre en se donnant une durée nécessaire pour étirer son propos délirant.
Paradoxalement, en donnant plus à voir "Bandersnatch" se prend moins au sérieux et les défauts habituels de la série (profondeur toute relative, raccourcis intellectuels récurrents ou manque stupide de nuances) en sont atténués.
"Bandersnatch" est proprement divertissant et par le biais de l'interaction surprend beaucoup plus que la plupart des épisodes traditionnels. J'avoue que l'apparition du logo Netflix sur l'écran du jeune programmeur m'a bien eu et que d'autres choix narratifs m'ont convaincu.

Là où certains épisodes voulaient tester des choses mais restaient dans le bête cadre "50 minutes : intro-développement-twist-fin", Bandersnatch va plus loin et par ce nouveau médium propose quelque chose de véritablement divertissant et efficace.

Donc pas finaud pour un rond mais pas ridicule pour autant.

Upgrade
6.9

Upgrade (2018)

1 h 40 min. Sortie : 3 octobre 2018 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de Leigh Whannell

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Upgrade est passé complètement inaperçu à cause d'une distribution calamiteuse en France. Pourtant le film a bénéficié d'un succès d'estime conséquent outre-Atlantique et a permis une reconnaissance de niche en France (7.0 de moyenne par ici pour ce genre de film c'est franchement pas dégueu).

Pourtant, je ne saisis absolument pas l'intérêt et la pertinence de ce métrage.
Divertissant mais terriblement convenu, Upgrade se situe dans la lignée de toute une palanquée de films cyberpunk peu inspirés et conventionnels.
J'ai même plutôt l'impression, deux jours après le visionnage, que le côté technologique/SF n'est qu'un prétexte pour livrer un film de vigilante (à la limite du super-héroïque parfois) très proche de tous ces John Wick / Taken / Equalizer.

Car dans toute son approche science-fictionnelle, Upgrade est d'un banal crasse.
Le travail d'ambiance n'est que partiellement achevée pour laisser la part belle à la bagarre et au désarroi du héros.
Loin d'être inefficace, le film lasse par ses choix peu surprenants et son développement classique.
Reste un twist final pas si médiocre, voire très amer, qui conclut le film sur une note positive salutaire.

Le Dernier Jour de ma vie
5.6

Le Dernier Jour de ma vie (2017)

Before I Fall

1 h 38 min. Sortie : 7 juillet 2017 (France). Drame, Fantastique

Film de Ry Russo-Young

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Objectivement un peu daubé du cul, mais franchement le message est mignon, le traitement est mieux réussi que pour Happy Birthdead et le rythme est honnêtement bon.

On passera cependant sur cette fin gênante et sucrée qui aurait 100 fois sa place sur un obscur Skyblog pour se concentrer sur un film honnête et distrayant pour un dimanche matin.

Lolita malgré moi
5.5

Lolita malgré moi (2004)

Mean Girls

1 h 37 min. Sortie : 26 janvier 2005 (France). Comédie

Film de Mark Waters

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Malgré son statut de teen movie / plaisir coupable ultra culte, difficile de ne pas admettre que Mean Girls a horriblement mal vieilli.
Déjà, j'ai dénombré au moins 17 fashion faux pas et ça, ça va pas du tout.
Ensuite, sous ses allures de film à morale, les messages racistes/méprisants sont légion (ah bah oui j'avais oublié que l'Afrique était un pays et que les percussions tribales définissaient tout le continent).
Finalement, peu de scènes sortent du lot et à part quelques passages amusants, il n'y a pas de quoi crier à la satire géniale. La fin ne vient rien sauver non plus, avec un message d'une banalité affligeante.

Mais heureusement il y a Amy Poehler et ses apparitions justifient tout le film.

Premier Contact
7.6

Premier Contact (2016)

Arrival

1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller

Film de Denis Villeneuve

Raton a mis 8/10.

Annotation :

J'avais déjà vu "Premier Contact" au cinéma à sa sortie. Le seul problème est que je l'avais vu (par inadvertance) en VF et que le doublage m'avait fait complètement passer à côté du film.

À tel point que ce n'est que plus de deux ans plus tard que je décide de donner une seconde chance au métrage.
Décision extrêmement bénéfique car mon avis à changé du tout au tout.

Alors que je trouvais au film un côté gros sabots et larmoyant dont la fin m'évoquait l'écriture pataude de Nolan (ce n'est pas la première fois que Villeneuve se rapproche de Nolan, les deux ayant pour moi de sérieux problèmes d'écriture), il semblerait que ces écueils malheureux soient surtout dus au doublage ruinant toute la pudeur et la douce mélancolie de l'interprétation d'Amy Adams et Jeremy Renner.

C'est justement toute cette pudeur qui s'exprime dans des teintes ternes pendant tout le film, entre gris anthracite et nuances bleutées sans vie, qui donne à "Premier Contact" un cachet indéniable.
Alors que le postulat initial aurait pu permettre des extravagances science-fictionnelles (destruction du monde, propos métaphysiques absolus à la Interstellar), Villeneuve d'adopter une sobriété totale dans son propos et tranche avec l'exceptionnalité de cette soudaine apparition extra-terrestre.

Le choix d'utiliser les extra-terrestres comme simple biais pour parler de la communication et de la terrible fatalité de vivre une vie dont on connaît déjà les rebondissements, c'est déjà extrêmement courageux et en plus d'une humilité salutaire.
Denis Villeneuve montre que la science-fiction n'est pas juste l'étalage des possibles du futur mais aussi la nécessaire réinvention de l'humain face à l'inconnu.

Et ça, c'est bouleversant.

Shéhérazade
7.3

Shéhérazade (2018)

1 h 49 min. Sortie : 5 septembre 2018. Drame, Romance, Thriller

Film de Jean-Bernard Marlin

Raton a mis 6/10.

Annotation :

En poursuivant ma rencontre avec le cinéma "à message" français, je me rends compte que toute cette scène de cinéma social, empruntant au cinéma vérité avec une approche très neutre, sans parti-pris marqués et sans facéties dans la réalisation, peine à me toucher.

Peut-être trop habitué au cinéma didactique, aux films aux propos clairs, je me retrouve comme deux ronds de flan au générique de fin.
C'est en tout cas ce qui s'est passé avec "Shéhérazade". Le film se base sur une interprétation ultra-naturelle, un milieu marginalisé soumis aux injustices et au mépris de la société, et à une réflexion sur l'émergence de sentiments dans ce milieu dur et sauvage.

Mais à part affirmer que dans la cité aussi, au milieu de la criminalité et du manque d'instruction, l'amour est possible, même s'il s'exprime de façon différente voire surprenante ; je ne vois pas trop où le film veut en venir.
Et peut être qu'il veut en venir nulle part, mais j'ai du mal à me faire à l'idée.

En bref, sujet pertinent, réalisation intéressante (beaucoup trop de lens flares dégueus mais quelques plans bien trouvés) mais pas grand chose à en retirer et je doute de la véritable portée de l'oeuvre (public cible bien trop cannois pour se sentir concerné).

A Star Is Born
6.5

A Star Is Born (2018)

2 h 15 min. Sortie : 3 octobre 2018. Drame, Romance, Musique

Film de Bradley Cooper

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Je partais mi-figue, mi-molette avec "A Star Is Born". D'une part le couple Bradley Cooper / Lady Gaga rendait à merveille dans les bandes annonces, lui avec sa barbe à tomber et elle, magnifique sans maquillage outrancier ; d'autre part je sentais venir le truc sirupeux à quinze kilomètres.

Pour le premier point, le film arrive parfaitement à maintenir une relation extrêmement sincère et crédible sur toute sa durée. Je regretterais peut-être que le rapprochement des deux ne se fasse pas un peu plus lentement mais ce serait du pinaillage.
Pour le second, Bradley Cooper arrive pendant la majeure partie du film à naviguer de façon extrêmement subtile dans le mélodrame sans pour autant tomber dans le déluge d'émotions mièvre. C'est assez rare pour être noté car il y avait pourtant tous les éléments réunis pour virer dans la romcom musicale abrutissante.

Pourtant, l'acteur-réalisateur développe une histoire ultra immersive et fascinante dans laquelle la création et la composition sont certes fantasmées, mais toujours assez touchantes et jamais irréalistes.
À ce niveau, "A Star Is Born" donne une furieuse envie de composer de la musique et c'est un bonheur absolu que de regarder les deux acteurs principaux semer des chansons et des accords sur leur route flamboyante.

TOUTEFOIS et malgré un parcours sans faute majeure, les dix dernières minutes se vautrent dans le tire-larmes le plus navrant. Pourquoi avoir voulu à ce point pousser le bouchon du mélo alors que le film aurait très bien pu se conclure sur la scène avec les gyrophares (no spoil). Arrêté à cet instant, le film aurait été mille fois plus pertinent et efficace, jouant plus sur la suggestion que sur la monstration inutile.
À la stricte rigueur, ils auraient pu s'arrêter après la scène de discussion entre Lady Gaga et Sam Elliott, dans laquelle ce dernier est exceptionnel. Mais non, il a fallu faire du fan service dégoulinant à l'américaine avec une dernière scène d'une nullité carabinée.

The Hate U Give – La Haine qu’on donne
6.7

The Hate U Give – La Haine qu’on donne (2018)

The Hate U Give

2 h 13 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame

Film de George Tillman Jr.

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Quelle excellente surprise que ce "The Hate U Give".
La médiatisation soudaine de réalisateurs afros comme Jordan Peele, Barry Jenkins ou Steve McQueen et leurs succès respectifs aux Oscars a permis une nouvelle vague de films revendicatifs sur la communauté noire américaine.

Vague tout à fait salutaire quand on constate l'augmentation constante des violences policières à caractère raciale aux Etats-Unis et l'impunité dont semblent bénéficier les policiers responsables.
"The Hate U Give" va aborder ce sujet de front et avec une justesse souvent brutale. J'emploie le terme de "brutal" car George Tillman Jr. ne fait pas un film consensuel pour s'attirer la sympathie de la communauté WASP américaine, voire du système dominant dans son ensemble.
À plusieurs reprises, il n'hésite pas à prendre parti sur des sujets litigieux, avec une honnêteté et une radicalité honorables.
Je pense notamment à une scène particulièrement juste où l'actrice principale discute avec son boyfriend blanc et bourgeois : ce dernier lui affirme que le racisme c'est de la merde et que de toute façon, lui il ne voit pas les couleurs. Starr répond alors "si tu ne vois pas ma "blackness", tu ne me vois pas vraiment". Uppercut à l'antiracisme policé de comptoir.

Le film déroule son argumentaire avec une intrigue d'une intensité délirante et parsemée de clins d'oeil à la communauté afro que Spike Lee n'auraient pas refusés.
"The Hate U Give" sait être tragique et remuer les tripes, mais il sait aussi se fendre de passages véritablement hilarants comme cette scène hallucinante de la rencontre entre le petit copain BCBG et la famille afro ascendant Black Panther.

Malheureusement et malgré un sans faute dans son développement, le film se vautre dans un épilogue minable de mièvrerie. Alors pourtant que la nuance avait été le maître mot jusqu'alors, les 10 dernières minutes donnent à voir une fin téléfilmesque grotesque aux antipodes de la noirceur du constat sur les violences raciales aux Etats-Unis.

Je préfère oublier cette happy end indigne du film pour ne me concentrer que sur le reste, viscéral et puissant, à l'image de la scène où Starr empoigne le mégaphone et se dresse contre un système intrinsèquement différentialiste et violent.

Denis la malice
5.2

Denis la malice (1993)

Dennis the Menace

1 h 34 min. Sortie : 18 août 1993 (France). Comédie

Film de Nick Castle

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Long story short : ça a très mal vieilli et à part la performance adorable de Mason Gamble, il n'y a plus grand chose à sauver (et surtout pas le cabotinage de tout le reste du casting).

The House That Jack Built
7.2

The House That Jack Built (2018)

2 h 35 min. Sortie : 17 octobre 2018 (France). Drame, Thriller, Épouvante-Horreur

Film de Lars von Trier

Raton a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

"The House That Jack Built" est typiquement le genre de film dont, une fois le générique terminé, on ne sait pas s'il est une arnaque prétentieuse en bonne et due forme ou un éclair de génie irrévérencieux.

Encore aujourd'hui j'ai un peu de mal à décider, surtout à cause de ces diatribes verbeuses entre les différents actes où Jack discute avec Verge.
Ces passages, véritable art poétique de Lars von Trier, brossent très large : de la finalité de la création humaine à la sensibilité artistique des nazis, Lars von Trier se livre à un exercice de style pompeux et parfois douteux (on sent trop que Verge est juste là pour mettre en valeur le discours subversif de Jack) mais toujours assez fascinant.

Le plus intéressant reste quand même les différents actes, ahurissants de cruauté et de passion malsaine et interprétés par un Matt Dillon saisissant. La plongée dans la psyché tordue et malade du psychopathe narcissique est réussie à merveille et le film recèle de plans iconiques et de passages mis en scène à la perfection.

Le dernier acte ne démérite pas non plus, alors qu'il aurait pu facilement dégonfler toute la tension des deux heures passées. L'hommage à la Divine Comédie est réussi, et par son côté joueur/taquin évite l'écueil du prétentieux boursouflé.
Définitivement un film majeur dans la filmographie de LVT, mais aussi dans le cinéma malsain.

Bohemian Rhapsody
6.7

Bohemian Rhapsody (2018)

2 h 14 min. Sortie : 31 octobre 2018 (France). Biopic, Drame, Musique

Film de Bryan Singer

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Bah ouais, faut avouer que ça sentait mauvais de loin votre affaire là.

Le problème avec Queen c'est que tout le monde aime le groupe. Mettre "Bohemian Rhapsody" ou "We Are the Champions" à 2 grammes en soirée, c'est pas une prise de risque mais l'assurance que trente blaireaux vont beugler les paroles.

Et quand un groupe est à peu près universel, il est bien trop tentant d'utiliser l'argument d'autorité "chanson trop cool" dans un film pour cacher les défauts plus que nombreux et dévier l'attention des spectateurs d'une intrigue faiblarde à un refrain fédérateur. Car il faut avouer que les scènes majeures (Live Aid, enregistrement de Bohemian Rhapsody) fonctionnent très bien, mais reposent sur un biais cognitif et ne font pas de "Bohemian Rhapsody" un bon film.

Car le film ne repose que sur ce montage déloyal : le groupe fait un tube, surfe dessus puis rencontre un problème, le règle avec un tube et bis repetita ad nauseam.
Sauf que cet enchaînement de scènes grand spectacle ou de chansons iconiques ne fait que dissimuler piteusement la vacuité des scènes qui les espacent.

"Bohemian Rhapsody" dégouline le film à Oscars, avec une attention prêtée à ce que tous les éléments peu ragoutants de la vie de Freddie Mercury (car finalement c'est plus un biopic sur lui que sur le groupe) ne soient pas montrés ; car non la vie de Mercury ne se termine pas en 1985 au Live Aid, mais bien 6 ans plus tard, rongé par la maladie.

Mortal Engines
5.3

Mortal Engines (2018)

2 h 08 min. Sortie : 12 décembre 2018 (France). Fantastique, Science-fiction, Aventure

Film de Christian Rivers

Raton a mis 4/10.

Annotation :

J'avais adoré les romans originels de Philip Reeve quand j'étais plus jeune, à tel point que je tenais les deux premiers comme pièces maîtresses de ma bibliothèque naissante.

Apprendre, des années plus tard, qu'ils allaient être adaptés au cinéma m'a fait frémir autant que m'a intrigué. L'oeuvre d'origine n'est pas avare sur les descriptions, les personnages et possède un background dense et foisonnant.
Il est évident qu'en 2h, seule une fraction de cet univers pouvait être retranscrite.

Néanmoins, si le film arrive plutôt bien à retrouver l'âme steampunk futuristo-gigantique des romans, il se plante avec brio dans le traitement de l'intrigue, qui devient pauvre, confuse et d'une banalité sans nom.
Tous les chapitres qui prenaient le temps d'introduire une ambiance chaude sont ici expédiés en une petite dizaine de minutes sans qu'on ait le temps de s'y attacher. J'en tiens pour exemple la scène dans le marché aux esclaves, pourtant pleine de potentiel mais qui ne dure qu'une poignée de minutes maigrelettes.

"Mortal Engines" finit donc pas être un divertissement teenager-friendly comme un autre mais qui peut au moins se vanter d'un univers visuel délirant et onirique comme il s'en fait trop peu aujourd'hui.

The Guilty
7.2

The Guilty (2018)

Den skyldige

1 h 25 min. Sortie : 18 juillet 2018 (France). Thriller

Film de Gustav Möller

Raton a mis 8/10.

Annotation :

C'est bien, on s'éclate toujours autant avec les films danois.

Quand c'est pas la pédophilie ou le suicide, c'est la tragédie familiale. Gustav Möller s'inscrit clairement dans l'héritage de ses pairs (Vinterberg, Winding Refn ou Susanne Bier) et livre une oeuvre d'une noirceur absolue. Le choix du huis-clos est extrêmement pertinent et ajoute à la tension mortifère des événements.

Tous les éléments de l'intrigue sont équilibrés : le surjeu est soigneusement évité, le pathos également par un traitement distancié et ultra-réaliste extrêmement prenant, l'histoire dure du personnage principal n'est pas trop appuyée et ne fait qu'apporter du corps à son comportement.

Pour un scénario de ce genre, le rythme est admirablement maîtrisé, même si je regrette une fin un poil brutale et qui aurait pu gagner en clarté.
Toutes les thématiques évoquées sont rigoureusement explorées, sans lourdeur ni démagogie.
"The Guilty" finit par être l'exemple parfait du film que le réalisateur cède progressivement au spectateur qui doit se faire sa propre idée de l'attitude d'Asger, de proclamer sa culpabilité ou de légitimer son impulsivité.

La Favorite
7.2

La Favorite (2018)

The Favourite

1 h 59 min. Sortie : 6 février 2019 (France). Historique, Drame, Comédie

Film de Yórgos Lánthimos

Raton a mis 5/10.

Annotation :

Le passage de Yorgos Lanthimos au film d'époque était particulièrement attendu tant cela marque une rupture avec ses films précédents.

Là où le réalisateur grec préférait instaurer le malaise dans une société contemporaine (Mise à mort du cerf sacré, Canine) ou dans un futur proche (The Lobster), "La Favorite" prend le contre-pied et choisit une histoire vraie dans l'Angleterre du début 18e.

Alors certes, l'humour grinçant est toujours présent, au même titre que l'absurde et le satirique, mais dans une bien moindre mesure.
C'est le défaut principal que j'ai à adresser à "La Favorite" : il ne dit pas grand chose et se contente de montrer une rivalité assez classique et peu palpitante.

Les enjeux ne sont pas saisissants et il est difficile d'éprouver de la sympathie pour ne serait-ce qu'un des personnages (entre l'arrogance d'Emma Stone, l’irascibilité de la reine et le mépris de Rachel Weisz). Alors oui, dans les deux films précédents de Lanthimos, les personnages n'avaient rien de très sympathique non plus, mais le cadre surréaliste et fantastique suffisaient à créer enjeux et fascination.

Ici, rien de bien ambitieux ni de dérangeant et de la part d'un cinéaste orfèvre dans l'étrange et le gênant, ça me désole un peu.

Velvet Buzzsaw
5

Velvet Buzzsaw (2019)

1 h 53 min. Sortie : 1 février 2019. Épouvante-Horreur, Thriller

Film VOD (vidéo à la demande) de Dan Gilroy

Raton a mis 2/10.

Annotation :

Pourquoi, Netflix, t'acharnes-tu à attirer les réalisateurs les plus prometteurs du moment et à inévitablement leur faire pondre des films médiocres ?
Et surtout pourquoi après le mémorable "Night Call", as-tu amené Dan Gilroy à livrer une bouse pareille ?

De tous les films Netflix "à réalisateurs" que j'ai vus, "Velvet Buzzsaw" est de très loin le pire et le plus insultant.
J'ai lu des déclarations de Gilroy à propos du film et j'ai un peu mieux compris son intention mais je peine toujours à saisir pourquoi de cette volonté louable, il est arrivé à cette daube infâme.

La première moitié du film, curieuse immersion dans le monde de l'art à la new-yorkaise, est affreusement ratée. C'est bien simple, rien ne fonctionne : de l'interprétation à la mise en scène, du cadrage aux dialogues, tout sonne horriblement téléfilmesque et rien ne paraît crédible.

La seconde partie, qui sombre petit à petit dans l'horrifique ultra low cost, pourrait relever le niveau en se focalisant enfin sur quelque chose, mais là encore l'intrigue part dans tous les sens et l'absence de contexte pertinent et de personnages marquants empêche toute immersion.

En somme, une aberration cinématographique dont on ne comprend pas comment elle a pu arriver sous cette forme avortée jusqu'à nos écrans.

Suspiria
6.1

Suspiria (2018)

2 h 32 min. Sortie : 14 novembre 2018 (France). Épouvante-Horreur, Thriller

Film de Luca Guadagnino

Raton a mis 5/10.

Annotation :

"blabla... y avait pas besoin de remake à ce chef d'oeuvre qu'est Suspiria !! ... marre de cette tendance à tout remaker :angry react"
Évacuons le sujet rapidement, c'est un remake pertinent : Guadagnino s'empare du matériel original et en fait quelque chose d'autre, de très intense et personnel.

Ensuite, est-ce qu'un remake pertinent fait nécessairement un bon film ? Pas certain. Ce Suspiria a beau être inspiré visuellement et proposer quelque chose d'unique, il a sérieusement peiné à me convaincre.

Déjà car à l'instar de "Call Me By Your Name", le dernier méfait du réalisateur, j'ai vite trouvé le film un peu concon sur les bords. C'est là que je dissocie l'identité visuelle et le propos du film. La première propose de véritables trouvailles inspirées, permises par une réalisation élégante, le second se perd dans des tergiversations bancales, des raccourcis scénaristiques pénibles et une écriture paresseuse des personnages.
Toute cette fin notamment qui vient piétiner à gros sabots le surréalisme mystique si cher à l'oeuvre d'origine ([SPOOOIL] "bouh en fait c'est pas toi la mère supérieure c'est moi" [SPOIL]).

Le reste est assez confus, entre ébauches prometteuses d'un contexte politique fort mais pas assez exploité ; intrigue secondaire du passé du docteur, sympathique en soi mais ni utile ni pertinente dans le récit ; passage éclair de Chloé Grace-Moretz, pas franchement nécessaire ; ou encore le personnage de Tilda Swinton dont la trajectoire interroge et laisse sceptique.

Le film ne se donne pas les moyens de ses enjeux et devient vite brouillon dans l'incapacité de mener à bien ses propres pistes. Le fourre-tout pourrait vite devenir indigeste mais heureusement, la justesse de la mise en scène vient sauver les approximations du propos.

Intéressant mais pas essentiel.

Ghostland
6.6

Ghostland (2018)

Incident in a Ghost Land

1 h 31 min. Sortie : 14 mars 2018. Épouvante-Horreur

Film de Pascal Laugier

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Si "Martyrs" était un admirable brûlot anti-fanatisme, "Ghostland" sombre vite dans le conformisme horrifique.
À l'exception d'un twist intéressant en milieu de métrage, le film est mal ficelé et très étrangement rythmé. J'ai peiné plus que d'ordinaire à maintenir mon attention pendant ces 1h30 de circonvolutions prévisibles et d'intensité toute inconstante.

La fin est au mieux moyenne et la façon d'y parvenir n'a rien de très stimulant par rapport à son auguste prédécesseur.
Montage haché en post-prod ou proposition artistique faiblarde, je vous laisse juger.

(et c'est quoi le rapport avec Lovecraft bon sang ?)

Spider-Man : New Generation
8

Spider-Man : New Generation (2018)

Spider-Man: Into the Spider-Verse

1 h 57 min. Sortie : 12 décembre 2018 (France). Action, Aventure, Science-fiction

Long-métrage d'animation de Bob Persichetti, Peter Ramsey et Rodney Rothman

Raton a mis 8/10.

Annotation :

Je suppose que je ne fais qu'enfoncer des portes ouvertes en disant que c'est super ?
Enfin un film Spider-Man bien équilibré, passionnant du début à la fin, avec une origin story pas trop lourde, un développement ultra ludique et un final juste, sans tomber dans les poncifs.
Les personnages de Peter Parker bedonnant et de Gwen Stacy sont particulièrement convaincants et efficaces. Et merci aux scénaristes de ne pas avoir développé de romance entre elle et Miles !

Green Book - Sur les routes du Sud
7.5

Green Book - Sur les routes du Sud (2018)

Green Book

2 h 10 min. Sortie : 23 janvier 2019 (France). Drame, Biopic, Road movie

Film de Peter Farrelly

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Et ben ça alors, le film qui a obtenu l'Oscar du meilleur film ne propose qu'un discours anti-raciste de bas étage ultra gentillet ?
J'en ai un peu ma claque de ces films ultra lisses, calibrés pour les Oscars mais qui ne propose qu'une vision immature de l'anti-racisme. Qu'on arrête de faire passer pour militants des films où le personnage principal arrête juste d'appeler les afros "bamboulas" ou "nègres".

Alors après le film est extrêmement sympathique mais toute cette couche de tolérance pour mémère m'exaspère plus qu'autre chose car elle sonne faux. Blackkklansman ou The Hate U Give ont une forme aussi sympathique mais sont infiniment plus percutants sur le fond.

Ce point écarté, "Green Book" est un road movie tout à fait agréable à visionner, sans vraiment de moments de mou et avec une interprétation plus que correcte de la part des deux acteurs principaux. Les dialogues sont également bien écrits, mais je maintiens ça ne mérite ni l'oscar du meilleur film, ni celui du meilleur acteur dans un second rôle et encore moins celui du meilleur scénario original.

Polar
5.3

Polar (2019)

1 h 58 min. Sortie : 25 janvier 2019. Action, Policier, Drame

Film VOD (vidéo à la demande) de Jonas Åkerlund

Raton a mis 6/10.

Annotation :

Alors que "Lords of Chaos", le prochain film d'Akerlund sur la scène black metal norvégienne, fait beaucoup de bruit et suscite l'ire de certains pontes du genre (oui je pense à toi Varg le salé) ; "Polar" offre au réalisateur, ex-batteur de Bathory, une visibilité inédite par le biais de Netflix et d'un casting intéressant.

Mads Mikkelsen fidèle à sa classe démesurée, Vanessa Hudgens à contre-emploi et Katheryn Winnick dans un rôle assez peu convaincant sont le trio de tête de ce John Wick-like aux couleurs saturées et à la démarche résolument pulp.

On n'échappera pas aux comparaisons avec Tarantino dans l'approche de la violence décomplexée, les gerbes d'hémoglobine, l'humour grinçant, les transitions absurdes et l'hypersexualisation de ses personnages (surtout féminins).
Quand on sait que le Jonas préparait la suite de Spring Breakers, difficile de le taxer de misogyne patenté (je rappelle au cas où que ce n'est pas parce que les personnages féminins d'une oeuvre sont sexualisés que celle-ci tombe irrémédiablement dans le sexisme, cf. le post-féminisme).

Ici donc, une galerie de personnages délirants qui ferait passer Suicide Squad pour une réunion de curés de campagne.
Alors que le scénario fait vache maigre - un tueur à gage ultra badass décide de faire une dernière mission avant la retraite -, le développement se révèle être assez jouissif.
Car Jonas Akerlund prend bien soin d'aligner tous les clichés racoleurs : bastons chorégraphiées, gros plan sur des fessiers rebondis, ralentis avantageux ou encore punchlines et dialogues aussi subtils qu'un tractopelle.

Si certaines scènes peuvent en pâtir, l'air de déjà vu se faisant trop fort, le film maintient tout de même cette atmosphère "cool" avec des scènes d'action bien maîtrisées. Mads Mikkelsen porte clairement le film sur ses épaules et permet de passer un moment honnêtement agréable malgré le côté bi-neuronal flagrant du métrage.

Framed
5.4

Framed (2017)

1 h 19 min. Sortie : 8 novembre 2019 (Espagne). Épouvante-Horreur

Film de Marc Martínez Jordán

Raton a mis 5/10 et a écrit une critique.

Annotation :

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House of Flesh Mannequins
5

House of Flesh Mannequins (2009)

1 h 41 min. Sortie : 1 octobre 2009 (Italie).

Film de Domiziano Cristopharo

Raton a mis 2/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Voir critique

Under the Silver Lake
6.8

Under the Silver Lake (2018)

2 h 20 min. Sortie : 8 août 2018. Thriller, Drame, Comédie

Film de David Robert Mitchell

Raton a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

Si j'avais adoré le ténébreux "It Follows", le caractère supposément impénétrable de "Under the Silver Lake" m'avait fait repousser bien trop longtemps son visionnage.

J'ai également beaucoup vu de comparaisons avec "Mulholland Drive" et qui s'avèrent peu éloignées de la réalité. UTSL reprend toute la charge mystique, absurde et onirique du film de Lynch, mais sans l'ambiance poisseuse et sombre.

UTSL est un film lumineux et formidablement taquin qui jongle avec la pop culture, lance des clins d’œil appuyés au spectateur avant de lui tourner nonchalamment le dos.
Ce qui est fascinant à propos du film, c'est qu'il conjugue souvent dans les mêmes plans, une intensité nerveuse et une langueur très californienne. Sam est en même temps, l'éternel adolescent oisif et l'enquêteur méticuleux.

En 2h20, David Robert Mitchell multiplie les plans cultes, les scènes irrévérencieuses et les choix provocateurs mais toujours en témoignant d'un immense amour pour l'esprit américain, cette hantise permanente d'évoluer dans la caverne de Platon. Les personnages se situent tous entre l'enfant rêveur et le marginal paranoïaque, mais sans jamais se départir d'une certaine tendresse.
Andrew Garfield est un sympathique loser, Riley Keough une insouciante au doux regard, et même Jésus se révèle être un pauvre bougre embarqué dans un système qui le dépasse.

Et à travers toute cette innocence dans la cité du vice, se dégage une ineffable beauté, une douceur estivale qui caresse le cœur et charme l’œil. Robert Mitchell déploie un imaginaire plein de complotistes touchants, de putois coquins, de starlettes à la somptueuse naïveté, de relations éphémères mais justes.

Under the Silver Lake devient la chronique de l'amour sans jalousie, de la passion sans violence, de la curiosité innocente. Il est le rictus malicieux et la main chaude dans les cheveux, le baiser sur le front et l’œillade sensuelle.
Un chef d'oeuvre aussi apaisant qu'excitant.

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald
5.5

Les Animaux fantastiques - Les Crimes de Grindelwald (2018)

Fantastic Beasts: The Crimes of Grindelwald

2 h 14 min. Sortie : 14 novembre 2018. Aventure, Fantastique

Film de David Yates

Raton a mis 4/10.

Annotation :

4 jours après mon visionnage, j'ai déjà oublié la moitié de l'intrigue et le nom de trois quarts des personnages.
Alors que le premier proposait une ambiance sympathique et un rythme agréable, celui-ci joue le rôle de remplissage entre deux épisodes. L'intrigue y est poussive et laborieuse, l'antagoniste interprété par Johnny Depp est peu convaincant (mais comme le combat des héros est nébuleux, sa rhétorique fanatique sonne presque juste, un comble) et les effets spéciaux peinent à dissimuler la vacuité du propos.

Probablement le film le plus dispensable de l'univers Harry Potter (et pourtant il y a "La Coupe de feu" en face).

Aquaman
5.4

Aquaman (2018)

2 h 23 min. Sortie : 19 décembre 2018 (France). Action, Aventure, Fantastique

Film de James Wan

Raton a mis 4/10.

Annotation :

Spectaculaire mais c'est tout.
DC persiste à offrir des films balourds, perdus entre le sérieux et l'humour et dotés d'une charte graphique pénible et de discours déjà entendus 1000 fois.
J'aurais aimé qu'ils développent le propos écologique sur celui-là, mais bon fallait pas rêver.

Prospect
6.1

Prospect (2018)

1 h 38 min. Sortie : 2 novembre 2018 (Canada). Science-fiction, Western

Film de Zeek Earl et Christopher Caldwell

Raton a mis 7/10.

Annotation :

"Prospect" est une petite pépite de sci-fi indépendante qui se retrouve à la croisée du "planet fantasy" et du "space western", sous-genres parmi les plus excitants de la SF à mes yeux.
Alors que le premier centre son intrigue sur la découverte/exploration d'une planète et ses caractéristiques spéciales, le second est une hybridation entre les codes classiques du western (soif de richesses, rivalités solennelles, territoires sans loi, etc.) et le décor science-fictionnel (en somme il déplace la conquête de l'Ouest américain à l'échelle stellaire).

"Prospect" présente donc un homme et sa fille débarquer sur une lune boisée pour en extraire une précieuse ressource et repartir aussi sec.
Évidemment ça ne se passe pas comme prévu et le film livre une vision sans compromis de la conquête spatiale saveur loi de la jungle, à la limite du huis-clos.

L'interprétation est irréprochable, la réalisation et la photographie sont remarquablement subtiles et redonnent espoir dans le cinéma de SF contemporain.

Cowboys & Envahisseurs
4.5

Cowboys & Envahisseurs (2011)

Cowboys & Aliens

1 h 59 min. Sortie : 24 août 2011 (France). Action, Science-fiction, Thriller

Film de Jon Favreau

Raton a mis 4/10.

Annotation :

"Bworf" : pas aussi nanar que le titre le laissait prévoir, pas aussi excitant que la fusion western/SF aurait pu être, mais aussi peu enthousiasmant que du pain sans sel.

Le trio de tête Craig-Wilde-Ford tient parfaitement la route mais l'intrigue devient trop vite tristement convenue (quel dommage pour un pitch aussi délirant) et les seconds rôles d'ordinaire exceptionnels (Sam Rockwell et Paul Dano) sont d'une inutilité folle.

Un film dispensable et pauvre qu'aucun souffle ne vient jamais réveiller.

Le Grand Bain
6.9

Le Grand Bain (2018)

1 h 58 min. Sortie : 24 octobre 2018. Comédie dramatique

Film de Gilles Lellouche

Raton a mis 8/10.

Annotation :

L'énorme surprise française de 2018 n'a pas volé sa réputation.
Quel bonheur de voir un film populaire (j'entends par là opposé au cinéma français "d'auteur"/intellectualisé - appelez ça comme vous voulez, vous voyez de quoi je parle) respecter ses spectateurs avec une écriture d'une grande finesse tant dans les personnages que le développement.

Le principe n'est pas d'une originalité folle : déplacer Rasta Rocket à la natation synchronisée masculine en France. Pourtant, Gilles Lellouche parvient à insuffler une humanité totale dans son sujet et ses personnages. L'histoire de chaque protagoniste est aussi mélancolique que pertinente, brossant différents aspects de la misère sociale et/ou affective. Sans jamais tomber dans le pathos superflu, ni dans la cruauté gratuite, leur vie en dehors de la piscine est authentiquement morose et accablante.
Pourtant de ce gris va surgir beaucoup de couleurs, par la bienveillance et la tendresse, sans jamais tomber dans le tout-rose non plus.

C'est cette ligne de crête que Lellouche parvient à maintenir pendant deux heures qui passent comme une.
Une comédie dramatique, spécialité à la française : pas vraiment hilarante mais qui rayonne par sa douce sensibilité et dessine un sourire sincère sur nos visages.

Le monde est à toi
6.8

Le monde est à toi (2018)

1 h 41 min. Sortie : 15 août 2018. Comédie, Gangster, Drame

Film de Romain Gavras

Raton a mis 7/10.

Annotation :

Ce serait sympathique qu'ils arrêtent de marmonner du début à la fin dans les films français, j'aimerais pouvoir les regarder sans sous-titres.

Ceci étant dit, "Le monde est à toi" est un plaisir complètement délirant, où l'absurde est habilement domestiqué pour donner une comédie bien rythmée, efficace autant dans ses dialogues que dans sa mise en scène.
Toute la sincérité de Romain Gavras est mise à profit par un casting de gros demeurés (mention spéciale aux deux Mohamed, parfaits dans leur bineuronalité), une bande originale aux petits oignons et un rythme effréné qui prouve que Gavras a tout compris aux codes du film de gangster.

Raton

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