L'étrange filmo de Monsieur Burton

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Chef d'oeuvre absolu du film fantastique, somptueuse parade gothique alignant les figures mortifères et dérangeantes, "Batman Returns" est non seulement l'une des meilleures adaptations du personnage et de son univers à l'écran mais la réalisation la plus aboutie du cinéaste. Burton adapte enfin le personnage à sa vision si singulière et nous livre une ménagerie inoubliable de créatures tragiques. Sublime.

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Autre chef d'oeuvre (deux d'affilée), "Edward Scissorhands" constitue l'aboutissement cinégénique de l'univers de Burton, quelque-part entre romantisme magique et fantastique allégorique. Une créature indéterminée de plus au bestiaire du cinéaste et un poème cinématographique inoubliable.

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Ed Wood, ce réalisateur marginal dépourvu du moindre talent, prend sous la caméra de Burton des airs d'artiste incompris, équivoque et farfelu comme nombre des créatures de Burton. Un somptueux hommage en noir et blanc, rendu par un cinéaste inspiré par son modèle contradictoire.

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Un très beau court-métrage en stop motion, produit alors que Burton officiait au troisième sous-sol du département animation de Disney. "Vincent" décrit le repli d'un enfant solitaire et incompris dans un univers de fantaisie gentiment morbide. Attiré par les films d'horreur et les créatures monstrueuses, l'enfant s'attire l'incompréhension de son entourage. Le film est avant tout un hommage à l'idole de Burton, l'acteur Vincent Price, lequel prête sa voix caverneuse pour nous narrer ce récit que l'on imagine aisément semi-autobiographique. Une petite perle qui ne parlera évidemment pas à tout le monde.

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A sa sortie et malgré son carton planétaire au box-office, ce Batman fut conspué par toute la critique, laquelle reléguait Burton à un simple tâcheron sans ambition. L'histoire leur aura donné tort. Et même si ce Batman n'a rien d'irréprochable (quelques facilités narratives, le personnage principal sous-traité au profit de son adversaire) et s'autorise nombre de libertés vis-à-vis du comic, il n'en garde pas moins l'essentiel de son propos, le deuil impossible de son héros et son besoin de rendre justice par la création d'un alter-ego. Qui plus est, le film multiplie les séquences d'anthologies malgré de fréquentes baisses de rythmes et s'achemine lentement vers un final dantesque au sommet d'une cathédrale de cauchemar. Burton tâtonne encore et ne réussit pas à imposer pleinement son style. Il se rattrapera largement avec sa suite.

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La légende du cavalier sans tête, revue par Burton. Nombreux sont les critiques qui ont vus en ce film l'un des plus consensuels et superficiels de Burton. En somme, Burton ne faisait que se répéter et n'apportait rien de neuf. Le film est pourtant une totale réussite, Burton assimilant ici parfaitement ses influences majeures (les classiques gothiques de la Universal) et les juxtaposant à son univers personnel et fantaisiste. Une intrigue macabre ponctuée de soubresauts fantastiques et cruels (le massacre de toute une famille par le cavalier) et magnifiée par de formidables séquences d'action. Que demandez de plus ?

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Un formidable éloge à l'imagination. Burton juxtapose subtilement merveilleux et réalité dramatique et articule son récit autour d'un drame familial, aérant harmonieusement son récit par le voyage initiatique et fantaisiste du jeune Edward Bloom. Somptueux tant sur le fond que sur la forme, le film se conjugue à toute les sensibilités et s'adresse facilement à toutes les générations.

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Pour son second long-métrage professionnel, Burton convoque toute une galerie de fantômes et de personnages fantasques parmi lesquels le fameux Beetlejuice, bouffon répugnant et lubrique, adepte des apparitions tape-à-l'oeil. Une formidable comédie fantastique banalisant la frontière entre le monde des vivants et celui de l'au-delà et ridiculisant la bourgeoisie américaine. "Beetlejuice" portait déjà les germes de la filmographie future de son réalisateur.

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Dans le sillage d'Independence Day, Burton s'engouffre dans la brêche et s'amuse comme un fou. Ses martiens arborent une physionomie improbable et une mentalité perverse et taquine, permettant au cinéaste de dynamiter les institutions américaines en ridiculisant politiques, journalistes, scientifiques et rednecks. Seuls les laisser-pour-compte ont droit à la clémence du réalisateur lequel apporte la résolution la plus absurde et improbable qui soit à son invasion alien. Un foutage de gueule, oui. Mais juste pour rire alors.

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Burton aura longtemps flirté avec l'horreur sans jamais oser s'y frotter frontalement. C'est chose faîte avec ce "Sweeney Todd" cinématographique où le sang coule à flot et où chaque élément du récit converge vers un final dantesque et désespéré. Mais ce film est aussi (hélas ?) une comédie musicale dont le score n'est même pas signé par Danny Elfman. Ainsi le barbier pousse la chansonnette en égorgeant à la chaîne une succession de pauvres clients. Il y a de quoi rire même si Sweeney lui ne gratifie jamais l'écran du moindre sourire. Au vu de la noirceur du cadre et du propos, le film aurait largement gagné à se priver de la moindre chanson. D'autant qu'on aura rarement vu un Burton aussi violent et nihiliste.

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A nouveau touché par la grâce, Burton nous livre cette très belle adaptation du classique éponyme de Disney et réussit non seulement à en retrouver l'émotion mais à y inclure ses propres marottes d'auteur (l'univers des freaks et du cirque itinérant, la marginalisation de la différence, l'industrialisation déshumanisante). Qui plus est, confronté Danny DeVito à Michael Keaton a de quoi réjouir les nostalgiques de Batman Returns.

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Presque trente ans après son court-métrage éponyme en prises de vue réelles, Burton revient à son conte de jeunesse et le revisite façon Les Noces funèbres, grâce à l'animation 3D lorgnant en apparence sur la stop motion funèbre de Mr Jack. Au passage, il développe un peu plus son histoire et la nourrit de nouveaux personnages exubérants, typiques de son univers. Une belle réussite.

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Loin de la splendeur et de la virtuosité de "L'étrange Noël de Monsieur Jack", "Les Noces funèbres" n'en est pas moins un bon film d'animation renouant avec les délires funèbres des premiers films de Burton. Outre des numéros musicaux parfois convenus, les créateurs s'amusent à détourner l'image funèbre en présentant un au-delà bien plus joyeux et coloré que le monde des vivants. L'intérêt du film réside ainsi dans ce parallèle contradictoire et culmine dans une farandole improbable où tristes vivants et joyeux défunts se retrouvent. La mort heureuse ne serait-elle pas le paradoxe burtonien ?

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Burton adapte le classique de Dahl et y appose son style visuel si singulier. Cependant, l'accumulation d'effets visuels et d'idées délirantes ne suffisent pas toujours à masquer le manque d'ambition du scénario. On assiste à une succession de "punitions" redondantes qui finissent clairement par lasser.

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Un court-métrage de jeunesse. Burton s'y livre à une variation animalière du classique de Mary Shelley et rappelle toute l'importance que peut avoir un toutou pour le coeur d'un enfant. Joli sans être inoubliable.

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Alice adapté par Burton fut longtemps un fantasme de cinéphile. L'univers de Lewis Caroll (et celui du film d'animation de Disney) semblait s'accorder parfaitement avec le style visuel délirant du réalisateur de "Beetlejuice". D'où une certaine déception au visionnage de ce produit insipide et formaté, à l'attention du plus grand public.

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Un très court-métrage (2 min à tout péter), réalisé par le jeune Burton alors qu'il officiait comme animateur chez Disney. Pas exceptionnel vu d'aujourd'hui mais ce court a au moins le mérite de porter les germes du cinéma futur de son auteur, celui-ci s'amusant à faire d'un chirurgien dentiste l'archétype du savant fou dont les futures victimes attendent patiemment leur tour dans la waiting room. De quoi penser à Vincent Price, Christopher Lee et même à Mr Jack et au Joker.

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Grosse déception, ce Dark Shadows se contente d'être une oeuvre de commande sans la moindre originalité. Tim Burton nous présente une galerie de protagonistes encombrants dont il ne sait finalement plus quoi faire après quelques minutes d'exposition. Il les bazarde carrément au détour de prétextes faciles et se concentre uniquement sur sa vedette. N'importe quel tâcheron aurait pu réaliser ce film. De là à dire que Burton en est devenu un...

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Premier long-métrage de commande de l'ami Tim, ici au service d'une star comique déchue et douteuse qui reprenait l'un de ses personnages les plus "populaires". Pee Wee Herman, c'est un trentenaire gravement arriéré auquel vous ne confierez jamais vos enfants. On rit très peu aux facéties lamentables du comédien mais on entrevoit la patte stylistique du futur réalisateur de Beetlejuice et Mars Attacks.

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Le premier plantage de Burton. N'ayant jamais caché que le film original était un de ses préférés, Burton n'en respecte pourtant que très peu le propos et se contente de recycler et d'apposer son style funèbre à une intrigue SF fourmillant d'incohérences thématiques et narratives. Depuis, on le sait, Burton et la SF ne font pas bon ménage.