Top Deux-Mille-Vingt, que l'année soit un bon cru

Annotation :

Dans Je veux juste en finir, Charlie Kaufman traite la fin d'un couple sous forme métaphorique de thriller. Être l'objet de lassitude c'est se voir vieillir, être lassé c'est sentir le temps passer trop vite, la fin c'est se projeter dans l'art. C'est puissant, poétique, sublime.

Annotation :

L’œil de désabusé de David Fincher ne m'a jamais paru plus déchirant que dans Mank. Dans une esthétique sublime, le réalisateur critique l'industrie qui l'anime en noyant ses personnages dans l'imagerie claire-obscure de l'époque, symbole d'étoiles fausses, de dissimulations.

Annotation :

Swallow de Carlo Mirabella-Davis est un film merveilleux. Essai sur l'ennui, sur l'autodestruction, sur la culpabilité, liés à la condition féminine, il dresse, dans une esthétique glacée et glaçante, le portrait complexe d'une femme en souffrance. Politique, émouvant, si beau.

Annotation :

Waves de Trey Edwards Shults est une œuvre bouleversante et merveilleuse. Le film explore les dégâts de la masculinité toxique et du culte insensé du corps viril sur la famille, les proches et les femmes. La forme est sublime vers cette restructuration autour de l'amour.

Annotation :

Avec Tenet, Christopher Nolan poursuit son thème puissant du deuil à travers le temps. Immersif, palpitant, le film se mue en une course contre la perte mettant en parallèle plusieurs échelles de réparation et vengeance. L'œuvre est palpitante, émouvante et vraiment très grande.

Annotation :

Little Women de Greta Gerwig est une pure merveille. D'une beauté esthétique et d'une densité thématique incroyables, cette œuvre est une capsule de bonheur et de couleurs qui parle de la condition des femmes, de l'amour, de sentiments brutes et contradictoires. Bouleversant.

Annotation :

L'Adieu de Lulu Wang m'a bouleversé par sa délicatesse merveilleuse. Parfois dans l'humour, parfois dans l'émotion, le film fait preuve d'une grande pudeur et la mise en scène est à la fois belle et brillante et accompagne la subtilité de cette histoire complexe sur le non dit.

Annotation :

Par son incroyable densité thématique, En avant de Dan Scanlon s'élève comme un grand film. Traitant avec sensibilité du deuil, de la famille, de l'équilibre entre le présent et passé, il entraîne dans une quête drôle, rythmée et déchirante jouant brillamment sur la mythologie. En fait je regrette vraiment la paresse générale de la direction artistique et du visuel, parce qu'avec de l'originalité et de la beauté de ce côté, pour moi, on avait un vrai chef d’œuvre.

Annotation :

Plongée mouvementée dans des vies lasses, Drunk de Thomas Vinterberg brosse le portrait contrasté de plusieurs hommes en quête idiote de jeunesse. Le film montre un attachement vain à des illusions perdues pour souligner le caractère raté de l'humain. Déchirant derrière le rire.

Annotation :

Ema de Pablo Larraín est un film incandescent à la beauté époustouflante. Avec pour seule structure la volonté de feu de son héroïne, le film bouge avec les mouvements du corps et cherche sa liberté et la liberté de ses personnages. L'œuvre est unique et absolument sublime.

Annotation :

The Vast of Night d'Andrew Patterson est un véritable bijou à l'atmosphère poétique et granuleuse. Jouant brillamment sur son concept où tout est sur le récit et l'imagination, il fait de la radio au cinéma jusqu'à sa toute fin utilisant parfaitement les codes fantastiques.

Annotation :

Avec 1917, Sam Mendes décide de nous couper le souffle pendant 2 heures. Le film crispe, terrifie, dégoûte, les moments de calmes se font de plus en plus rare et on est embarqué, apeuré. Tout n'est pas parfait mais on est emporté dans cette obstination très puissante et efficace. Oh et c'était en présence de Sam Mendes et j'étais fort contente parce que j'aime énormément ce monsieur. Je trouve que ce film est hélas moins puissant politiquement que ces autres axés sur la deconstruction des codes sociaux et iconiques, mais ça reste vraiment fort et beau.

Revu et un petit +1 allé

Revisionnage de 1917 de Sam Mendes qui me confirme un film passionnant. Dans la lignée des films de guerre déconstruisant celle-ci, il propose une œuvre dont le seul objectif est l'évitement de la bataille, transformant le soldat en homme, et l'emprisonnant dans le plan séquence.

Annotation :

Felicità de Bruno Merle est un film qui déborde de vie, de liberté et de pureté. L’œuvre dépeint un petit morceau de vie familiale par le prime de la question du choix et montre l'union, le soutien et l'amour qui débordent de nos proches qu'importe nos décisions. C'est beau.

Annotation :

Adolescentes de Sébastien Lifshitz dépeint avec poésie et vérité deux superbes portraits. Jamais condescendant, jamais voyeuriste, le réalisateur nous plonge dans les émois si délicats et purs de la jeunesse et l'impact des événements sur les vies. C'est juste beau et touchant.

Annotation :

Sublime apprentissage de la liberté, Queen & Slim de Melina Matsoukas est un poème de la fuite et du lien. La réalisation lyrique prend son temps et on s'attache désespérément à deux symboles avec leur beauté et leur contradiction. Ambigu, fort, bel héritier des films de bandits.

Annotation :

Profondément bouleversée par 17 Blocks de Davy Rothbart. En suivant une seule famille, ce documentaire parvient à dresser le portrait de la précarité aux USA, tout en évoquant la violence permanente qui menace. Il mêle à cela un propos sur le deuil et crée de beaux fantômes.

Annotation :

Michel-Ange d'Andreï Konchalovsky est un portrait d'artiste d'une beauté absolue. Le film traite d'un homme entièrement écrasé par son art et ses ambitions, arrogant par son talent mais terrifié par ce qu'il peut en faire. Il explore un esprit exploité d'abord par lui-même.

Annotation :

Été 85 de François Ozon est une longue fuite pure et poétique. Les personnages cherchent à fuir la fin, la fiction, la vie et leur manque de but les empêche d'atteindre satisfaction. L'histoire est belle et bouleverse dans une mise en scène sensorielle et dynamique.

Annotation :

S'il manque peut-être à Uncut Gems des frères Safdie l'émotion qui me déchire dans leur cinéma, il demeure une œuvre impressionnante qui agrippe et te plonge dans un chaos permanent. Film hurlant et sans concession, il dépeint un marasme de diamants avec une maîtrise géniale.

Annotation :

S'il aurait gagné à être un peu plus long et contemplatif, Soul de Pete Docter reste une œuvre très belle qui questionne de façon assez inédite la passion et la raison de vivre. L'animation est d'une inventivité folle et d'une grande beauté. La poésie du quotidien me touche fort.

Annotation :

Véritable déferlement de techniques et de médias, The Nose or the Conspiracy of Mavericks d'Andreï Khrjanovski est une œuvre totalement hallucinante. Elle évoque la censure de l'art à l'époque Stalinienne en rendant hommage à ces gens tués. ça désoriente mais c'est intéressant.

Annotation :

Play d'Anthony Marciano émeut particulièrement par sa façon de nous rappeler notre adolescence. Juste et drôle, il utilise merveilleusement le found-footage pour parler de la nostalgie, nous parler du temps qui abîme et nous pousser vers l'avant. Une sincérité si belle en émane.

Annotation :

Fable noirâtre et politique, Adieu les cons d'Albert Dupontel joue avec l'esthétique de la dystopie pour dévoiler une histoire absolument bouleversante. Aussi nihiliste qu'humaniste, l’œuvre manipule nos émotions et nous fait rire dans sa maîtrise de l'absurde mais aussi pleurer.

Annotation :

Enveloppé dans une lumière feutrée et superbe, La Communion de Jan Komasa parvient à nous captiver dans un film complexe qui brasse énormément de thèmes autour du pardon et de la rédemption. Œuvre tant sur le silence que la parole, elle brille par la subtilité de son écriture.

Annotation :

Never Rarely Sometimes Always d'Eliza Hittman est un film où la sororité, la peine et le sexisme sont remarquablement mis en scène par les silences, les gestes, les regards et attentions ou les micro-violences. Film très calme aux paroles en or, il émeut profondément.

Annotation :

S'il aurait gagné à avoir une mise en scène plus précise et un propos plus radical, The Trial of the Chicago 7 d'Aaron Sorkin reste fort dans ces dialogues soutenus et puissants. Drôle et parfois dur, le film dépeint une complexité politique intéressante et surtout galvanisante.

Annotation :

Totalement été happée par Adoration de Fabrice de Welz. Le film te prend la main parfois avec douceur parfois brutalement et je me suis laissée emporter dans cette ambiance lyrique de fuite, d'amour et de peur ou l'entraide soulage et détruit. Film contradictoire et si beau.

Annotation :

Vivarium de Lorcan Finnegan est une expérience intéressante. Il nous enferme dans une reproduction compulsive de la norme qui se développe en véritable cage pour la condition féminine où la toxicité masculine se révèle toujours. Combat vain contre les carquants, le film étouffe.

Annotation :

Mêlant toujours aussi bien les genres que les tons, Takashi Miike réussit à livrer avec First Love une œuvre hybride et jouissive, parfois hilarante, parfois touchante, qui joue avec son spectateur comme avec ses personnages et son médium. Une petite pépite vraiment unique.

Annotation :

Le Cas Richard Jewell de Clint Eastwood, malgré quelques aspects politiques me rendant dubitative, reste une œuvre d'une très grande force et beauté. Récit éprouvant sur la difficulté à s'affirmer, il dépeint surtout la complexité de l'accusation et de l'incompréhension.