On m'avait dit, ça et là, que "1984 était un roman à lire, absolument, vraiment, sans rire, non mais sérieux". J'en avais vaguement entendu parler, principalement pour le concept de Big Brother à l'époque de Loft Story, et à propos du Novlangue, sur quelques blogs, dans quelques bouquins de français, ou peut-être même lors de mes cours, au lycée. Enfin bref, je connaissais de très loin l'ouvrage, et je me suis récemment décidé à sortir de ma torpeur intellectuelle en m'y plongeant.
Ce livre est édifiant, oui. On pourra toujours en dire ce qu'on en veut, écrit dans la fin des années 50, il est étrangement visionnaire, décrivant ce risque mondial qu'est la société totalitaire, les régimes despotiques, les guerres, l'abolition de la liberté d'expression.
Je n'ai pas pu m'empêcher d'écorner le livre sur plusieurs pages, en me disant, "tiens, il faudra citer cette phrase", pour que vous mesuriez la justesse de l'analyse, avec toutes ces années d'avance. Je vous en offre une, une belle.
"Des pratiques depuis longtemps abandonnées, parfois depuis des centaines d'années (emprisonnements sans procès, emploi de prisonniers de guerre comme esclaves, éxecutions publiques, tortures pour arracher des confessions, usage des otages et déportation de populations entières) non seulement redevinrent courantes, mais furent tolérées et même défendues par des gens qui se considéraient comme éclairés et progressistes." (p. 272)
La première chose qui m'est, évidemment venue à l'esprit, ce fut "mais, il parle de l'administration Bush, de l'Afghanistan, de l'irak, de Guantanamo, de la peine de mort, ... !"
Je me contenterais de relayer un message simple : "attend, t'as pas lu 1984, d'Orwell ? Nan, mais laisse tomber, même plus je discute avec toi !"