Je n’ai pas apprécié lire ce livre. J’avais plutôt bon espoir, au vu du résumé et ce que j'avais entendu à son propos : un roman dystopique, avec une société régie par un gouvernement totalitaire qui use de méthodes extrêmes pour conserver son pouvoir, et le quotidien/l’histoire d’un homme qui voudrait que la société change. Un concept alléchant, mais qui n’a pas réussi à me convaincre dans sa réalisation.
Les mauvais points :
- Le style
Dès les premières pages, le style d’Orwell m’a interpellé. Pas parce qu’il était mauvais, mais il était…étrange. Mettre des mots sur mon ressenti est compliqué mais je dirais qu’il était dénué de toute chaleur, monotone et froid. En lisant, j’avais toujours cette impression que le rythme des phrases était faux, désaccordé. De plus, je le trouve à certains endroits pataud et maladroit. Et si la froideur comme la monotonie correspondent à l’ambiance générale du livre, je ne peux pas en dire autant pour le reste. Le style me sortait de ma lecture et m’empêchait de profiter de l’histoire. Je rajoute dans ce point la fadeur des personnages à qui il est impossible de s'attacher.
- La lenteur
1984 est divisé en trois parties. Si on devait les résumer grossièrement, la première est la découverte du monde. Orwell nous présente ses personnages, le régime sous lequel ils vivent et explique les concepts importants pour comprendre l’histoire. La deuxième est le réel début de l’histoire et de l’intrigue. Les personnages importants commencent à interagir et à se rebeller, mais cela ne reste qu’une introduction. La troisième partie est le reste de l’intrigue et son dénouement.
Les deux premières ont, pour moi, été d’une lenteur ! Rien ne se passait, rien ne progressait, malgré les petits rebondissements qui, finalement, paraissent insignifiants au vu de ce qu’on m’avait promis. J’étais dans l’attente constante de quelque chose, n’importe quoi qui puisse enfin me faire ressentir autre chose que de l’ennui.
- Les concepts expliqués
Ce point est très personnel. J’ai eu beaucoup de mal avec les concepts qu’Orwell explique, notamment tout ceux en lien avec la pensée.
Je ne comprenais pas comment le Parti pouvait être adoré par la population, vu la misère dans laquelle elle vit. Je sais que c’est expliqué très tôt dans le livre mais je n’ai juste pas compris. Pareil pour le concept de double pensée, que j’ai intégré 20 pages avant la fin, bien que le fonctionnement du Parti repose dessus. Maintenant, en regardant en arrière je vois ce que George Orwell a essayé de dire. Mais cela n’empêche pas ma lecture d’avoir été parsemée de confusion et d’incompréhension.
Les bons points :
- La fin
La dernière partie est ma préférée. Déjà, j’ai eu l’action que je voulais, arrivée d’une manière totalement inattendue, ce que j’ai beaucoup apprécié. Ensuite, j’ai enfin compris ce qu’il se passait (totalement cette fois), ce qui est un point non négligeable. Pour finir, j’ai enfin craint le Parti et de son pouvoir. Durant la majeure partie du livre, toutes les mesures prises par le Parti pour contrôler la population ne m’ont pas effrayées. Elles m’ont fait réfléchir et j’avais conscience de la peur et la misère ressenties et décrites par Winston mais je ne sentais pas les « frissons de peur » promis. Et là, enfin, j’ai compris pourquoi le Parti devait être craint.
- L’ambiance
Alors oui, c’est un peu paradoxal vu que j’ai dit plus haut que le style m’avait dérangé. Mais, malgré ça, je reconnais que c’est ce même style qui réussit par moment à nous immerger dans ce Londres décrépi, miséreux et sale, et dans le quotidien de Winston.
1984 reste un excellent livre qui a marqué la littérature, et je vois pourquoi. Simplement mon expérience de lecture n’a pas été plaisante pour toutes les raisons que j’ai citées plus haut et aussi, je pense, parce qu’elle ne m’a rien apporté de nouveau. En effet, la surveillance des masses est un problème actuel (Google aurait la capacité de nous écouter en permanence, la reconnaissance faciale dans la rue grâce aux IA…etc), pareil pour la guerre. Le « lavage de cerveau » est une thématique célèbre et beaucoup explorée dans d’autres œuvres de fiction. J’ai déjà été confronté à toutes ces problématiques et elles ne n’ont donc pas marqué dans 1984.
J’ai compris le message de 1984, mais, pour moi, il n’était pas nouveau.