Comme je suis un garçon appliqué, j'ai lu 1984 en...1984. Cela ne m'avait pas déplu. Mais je n'en gardais aucun souvenir précis ; à part la chanson d'Eurythmics, son clip, la pub Apple et quelques scories sur la télé réalité. je l'avais noté 7.
Or, il se trouve que j'ai écouté le roman dans une version lue (oui, il m'arrive de repasser du linge et de faire le ménage). Et je dois dire que j'ai trouvé ça pas mal. Effectivement, la traduction, peut-être fidèle au texte original, n'amène pas un style extrêmement agréable à lire. La description et la logique totalitaire n'est pas des plus réussie. De mon point de vue, par exemple, le livre n'arrive pas à la cheville du Maître et Marguerite. Mais quand même, je trouve qu'il traite remarquablement de la solitude. Et ce personnage qui s'interroge sur lui même et sur le monde en creusant avec délectation sa propre tombe est assez réussi. Cela m'a rappelé la méprise de Nabokov (dans un autre genre). Le gars ne comprend pas le monde qui l'entoure, il vit dans un passé révolu voire incertain qu'il n'a jamais compris et quasiment oublié puisqu'il s'agit du monde de son enfance. Il ne comprend pas davantage le présent sans pouvoir envisager un futur rationnel. Bref, ça cause d’aliénation et je trouve qu'il y a là quelque chose d'assez universel qui permet à ce livre d'être intemporel. Donc 8.