Selon son ex-femme, Christy, Jake Epping, professeur d’anglais, est incapable de montrer ses sentiments.
Al, propriétaire d’un fast-food, l’appelle. Il lui annonce qu’il a un cancer, qu’il est mourant et que Jake doit faire une expérience.
Je me suis plongée dans ce roman avec délectation, ravie de retrouver l’écriture, le style de Stephen King. Cela a bien duré 400 pages, ensuite je me suis ennuyée car je trouvais trop long. Il y a eu un regain d’intérêt mais il me tardait vraiment de le finir. Peut-être pas trop la tête à ça, à lire la tentative de faire échouer l’assassinat de John Fitzgerald Kennedy alors que la France était secouée par les attentats du 13 novembre. Cela a joué forcément même si mon ennui avait commencé un peu avant cette date. Le roman fait à peu près 1 000 pages, ce n’est pas ça qui me rebute. Vu que j’ai lu les deux tomes de Dome et niveau pages, c’était assez costaud mais pour Dome je ne me suis pas ennuyée. Mais Stephen King est un grand auteur, un très grand conteur et sait se sauver. Il maintient la tension et l’attention à leur comble car il sait jouer avec les mots, les situations et ne pas laisser le lecteur s’endormir.
Jake-George est incrédule lorsqu’il apprend qu’il est possible de retourner dans le passé et de changer le cours d’évènement. Pour son premier passage, il va tenter d’aider un homme qui était alors un enfant. Mais en revenant dans le présent que ces changements ont affecté la vie et le cours de choses. Il va réfléchir avant d’accepter la proposition de son ami mourant, à savoir tenter d’arrêter celui qui va assassiner JFK. Il acceptera et le cours de sa vie sera changé. Il va devenir un autre homme, va tomber amoureux mais les rebondissements seront nombreux jusqu’à ce jour fatidique et bien après. Au cours de son aventure, il se rendra compte que le passé est tenace, qu’il ne veut pas être changé, que certains évènements reviennent, que d’autres tenteront de lui mettre des bâtons dans les roues. Si on change le passé pour tenter de faire une bonne action, quelles en seront les conséquences sur l’avenir. A découvrir en lisant ce roman.
Outre cette dimension romanesque, Stephen King nous dresse un état de la société américaine des années 60 mais aussi de la société actuelle qui peut changer en quelques années. Il ne mâche pas ses mots et c’est pour ça qu’on aime l’auteur. Faisait-il bon vivre dans les années 60 ? Il semblerait, l’air était plus pur, la vie était moins chère, les aliments meilleurs, mais la misère était également à son comble. Politiquement, nous avons la montée du communisme, la guerre froide, Cuba, la place de la communauté noire dans cette société, le rôle des armes, un pays où le tabac est omniprésent, où il est pratiquement possible de toute faire mais où le mal est tout de même présent… Il y a également l’assassinat de Kennedy. Dès le départ, la thèse des nombreux complots ressurgit. Est-ce réellement Oswald qui a assassiné le Président ? Jake devra en être sûr à 100 %. Le lecteur découvrira d’ailleurs l’opinion de Stephen King à ce sujet et de l’opinion de sa femme, également auteur que j’ai déjà eu l’occasion d’apprécier.
Stephen King s’adresse à son lecteur par la voix, la pensée de Jake-George. Stephen King a l’art et la manière pour que le lecteur ne fasse qu’un avec son héros et ressente tout ce qu’il peut voir, entendre, vivre, ressent et sent. Stephen King relate souvent les mêmes faits avec les mêmes mots, c’est son style. Mais le lecteur ne s’ennuie pas car il avance pas à pas dans l’histoire.