Le métier de magistrat n’est aucunement un métier comme les autres. En s’assurant du respect de la loi et de son application, son rôle s’inscrit dans la préséance de l’Etat de droit. Il doit agir avec impartialité, avoir une approche éclairée et faire preuve d’un discernement aigu pour répandre la justice dans la société.
Au cours de sa carrière, François Molins a rencontré bien des difficultés, des situations qui ont exposé la barbarie de l’être humain. Procureur de Paris entre 2011 et 2018, ce sont bien sûr les attentats terroristes qui l’amèneront à découvrir des scènes horrifiantes. Il écrit avec honnêteté et souhaite partager ce que fut la carrière d’un magistrat au cours d’une période si particulière.
On perçoit un professionnalisme d’expérience. François Molins est humble. Son approche est celle d’un homme qui a porté le fardeau de l’explication au milieu de la sidération et de l’incompréhension. Ses conférences de presse, après chaque attentat, démontrent son attachement à la transparence de l’enquête, à la compréhension rigoureuse et factuelle des évènements, mettant de côté ses émotions propres pour favoriser l’apaisement. 
Il fera toutefois l’objet de critiques occasionnelles. Qualifié de procureur de droite ou méprisé par le garde des sceaux et ministre de la Justice Monsieur Dupont-Moretti, François Molins n’aura qu’une seule réponse et la meilleure de toute, celle de la probité. Le magistrat n’a pas vocation à effectuer des coups de communication pour dénoncer ou critiquer à des fins politiques. Il n’aspire qu’à assurer le respect de son office, dont cette dernière ne s’effectue que par l’indépendance de la justice. Un principe établit par Montesquieu dans De l’esprit des lois, où l’indépendance du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire garantit les libertés des citoyens.
On y découvre une justice en évolution luttant contre le terrorisme, contre les violences faites aux femmes et aux mineurs ou contre l’évasion fiscale depuis l’affaire Cahuzac. Une noble cause qui ne saurait être portée que par des individus passionnés, épris d’un idéal de justice garant de la liberté, vecteur de l’amour d’un Etat de droit qui protège les plus vulnérables et punit les plus malveillants. 
La loi tient sa légitimité du peuple français. C’est donc au nom du peuple français que les décisions sont rendues. Si le politique ou le peuple lui-même a pu démontrer de l’hostilité à cet égard, tâchons de nous rappeler qu’aucune démocratie n’existe lorsque les lois sont dépassées. Il ne demeure que l’autoritarisme ou l’anarchie.