Cymbeline
7.4
Cymbeline

livre de William Shakespeare (1609)

Pas terrible. Je suis vraiment curieux de voir l'adaptation de cette pièce reconnue pour ne pas être la meilleure de Shakespeare. La bande annonce du film montre déjà quelques libertés, dans le ton - plus explosif - mais aussi dans la narration qui a l'air plus radicale - ce qui pourrait être un bien.


En effet, le récit, ici, est assez brouillon. Beaucoup de personnages, et surtout beaucoup de personnages qui ne servent pas à grand chose. Quant à l'action, elle est parfois intéressante, mais par moment elle est totalement inutile car redondante. C'est dommage parce qu'on a quand même un objectif assez vite installé avec des personnages principaux qui révèlent clairement leurs motivations ; malheureusement, cela se brouille en cours de route, on patauge dans la semoule pour on ne sait quelle raison. Ce qui surprend aussi, c'est le titre de la pièce ; en effet, Cymbeline ne fait pas grand chose dans ce bouquin. L'on notera également que le livre reprend pas mal d'idées des pièces les plus connues de Shakespeare. En moins bien. Cela renforce l'aspect décousu du récit. Il y a aussi cette fin à rallonge terriblement ennuyeuse où tout le monde y va de sa petite explication pendant de trop nombreuses pages*


Le style de Shakespeare est toujours plaisant. Apparemment,certains experts ont décelé le remaniement par un collaborateur anonyme, certains passages étant moins dans le style du dramaturge connu. Il est vrai que certaines scènes sont moins efficaces, se perdent en détails inutiles et certaines répliques sont moins piquantes, moins relevées. Mais globalement, ça ne gêne pas.


Bref, "Cymbeline" comporte des éléments intéressants, parfois empruntés à d'autres pièces de Shakespeare, parfois non, mais souffre surtout d'une narration décousue.


Ci-bas, un spoiler.


*Shakespeare a vraiment un problème avec les fins. Que ce soit pour faire du happy end ou du bad end, il sombre dans le ridicule parce qu'il en fait trop. En effet, dans ses bad endings, il a tendance à faire en sorte que tout le monde se suicide, parfois sans réelle bonne raison. Ici, c'est le bonheur qui étouffe. Trop de bons sentiments, trop de pardons. Et puis vraiment, l'idée que chacun révèle son secret... en gros, si vous voulez lire un résumé de la pièce, il suffit de s'attarder sur la dernière scène. Une redondance tellement mal venue, juste avant une conclusion d'encore plus mauvais goût...

Fatpooper
5
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le 21 juil. 2015

Critique lue 309 fois

Fatpooper

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