L'Étranger, d'Albert Camus, est un classique de la littérature. Dans son œuvre, Camus nous raconte comment Meursault passe d'un homme dépourvu d'émotions à un tueur tout aussi passif.
Tout au long du livre, nous observons le détachement de Meursault, aussi bien envers ses propres émotions que celles des autres.
Premièrement, à l'annonce de la mort de sa mère, il n'a pas l'air plus impacté que ça, lui-même se « questionne » sur sa réaction, il s'attarde sur des choses anodines, ce qui, après l’enterrement d’un proche (ici sa mère), est quelque peu déroutant. C'était peut-être là sa façon de faire son deuil, mais nous verrons plus tard que ce détachement est omniprésent. Deuxièmement, quand Marie lui propose de l'épouser, il n'accepte que si ça lui fait plaisir à elle, et non pas parce qu'il l'aime. Il ressent une attirance envers elle mais pas de sentiments particuliers, pas d'émotions qui le feraient changer.
Après avoir commis son crime, Meursault restera dans l'indifférence, il n'éprouvera aucun remords. Pour lui, tout se résume à des faits et des raisons ; il ne comprend donc pas pourquoi les jurés le jugent aussi sévèrement, ce qui lui portera préjudice car, au-delà du meurtre, qui est un acte plus que condamnable, son indifférence met en lumière son manque total d'empathie, d'expression des sentiments et sa forme de danger pour la société. Il refuse de s'adapter à la société en exprimant des choses qu'il ne ressent pas. Meursault est totalement détaché de lui-même, il ne vit pas mais survit dans son corps. Tout au long du livre, il est presque dans un état second. Étant insensible aux autres, il ne se questionne pas plus que ça, mais lorsqu'il est condamné à mort, c'est à ce moment-là qu'il se rend compte de qui il est et de ce qu'il a fait.
Pour autant, cette réalisation n'a pas eu l'effet que l'on pourrait penser : elle lui a apporté la sérénité qu'il avait tant cherchée.
Ainsi, L'Étranger correspond à la quête qu'a Meursault d'atteindre la « tranquillité », il ne cherchait pas un sens à la vie, mais il a trouvé sa propre définition de la paix.
Ayant déjà lu cette œuvre, la relire m'a permis de mieux comprendre la personne que Meursault était. J'ai pu comprendre qu'il ne ressentait rien et qu'il ne sentira rien. Selon moi, la morale du livre correspond bien à la philosophie de Camus, il faut accepter les choses telles qu'elles sont et il ne faut pas essayer de donner un sens à tout « juste » pour donner un sens. Face à l'absurdité du monde, l'homme ne peut que l'accepter et y trouver une forme de sérénité.