Je suis tombée sur La colère et l’envie un peu par hasard, et j’ai été saisie par la délicatesse de ce premier roman. Vous aimez les personnages en marge, les silences qui en disent long, les amitiés improbables ? Alors, restez avec moi, je vous raconte pourquoi ce livre, discret en apparence, m’a touchée.
Comment débute le livre ?
Le livre s’ouvre sur les pensées de la mère et du père d’Isor. La mère, très attachée à sa fille, évoque tout ce qui fait qu’elle l’aime plus que tout, les petits trésors qu’elle trouve dans ses cheveux quand elle la coiffe, pollen, pétales de pissenlit ou bout d’écorce ou alors ses danses solitaires et sans musique. Plus distant, le père rappelle la débilité de son enfant, ses pleurs interminables, sa gaucherie.
Les médecins ont dit : elle pourrait, mais elle ne veut pas.
Qu’en ai-je pensé ?
À travers les pensées des parents d’Isor, la première partie du livre évoque parfaitement sa personnalité, ses difficultés à communiquer, mais aussi tout ce qui en fait un être humain attachant. À la fin de ce chapitre, j’étais prête à accueillir les évènements, même si j’ai trouvé ce début un peu plat.
En effet, la prise de conscience des difficultés d’Isor est décrite de façon froide presque clinique, alors que cet évènement a dû être dévastateur pour les parents.
L’amitié qui la lie à un vieil homme est tout à fait crédible, isolés tous les deux, l’une dans sa différence et l’autre dans son malheur, ils n’attendaient rien. Et peut-être est-ce pour ça que l’imprévu s’est produit.
J’ai moins compris le comportement d’Isor dans la dernière partie et dans l’épilogue, si ce n’est qu’elle s’ouvre au monde, bien sûr. Peut-être est-ce à cause du flou entretenu sur le sort de Lucien ? Bref, j’avais anticipé quelque chose qui ne s’est pas produit. De plus, Isor voit les choses différemment, il n’y a peut-être donc rien à comprendre.
Les lettres, que, contre toute attente, elle envoie à ses parents, sont remplies de poésie. La fin est joyeuse, Isor part vers une nouvelle vie.
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