Si visionnaire et si abstrait à la fois

Comment réaliser une analyse quand je n'ai pas compris 1 phrase sur 2 ?
Je m'essaie tout de même à l'exercice m'étant donné le challenge de "critiquer" les livres non lus de ma bibliothèque :(https://www.senscritique.com/liste/Les_livres_de_ma_bibliotheque_que_je_n_ai_pas_eu_le_courage/2892103)

En préambule je cite ce qui est pour moi l'épilogue de l'essai (paragraphe 215 sur 221).
Il me semble qu'il résume à merveille la pensée de Guy Debord et l'intérêt de son ouvrage :
"Le spectacle est l'idéologie par excellence, parce qu'il expose et manifeste dans sa plénitude l'essence de tout système idéologique : l'appauvrissement, l'asservissement et la négation de la vie réelle".
Sans réaliser d'analyse de texte (j'ai eu 4/20 au bac philo ^^), je retiens l'idée de l'aliénation de l'homme provoquée par la mise en pratique des idéologies dans les sociétés modernes, qu'elles soient issues du communisme, du totalitarisme ou du capitalisme.

Je ne m'exprimerai pas sur les limites (ou pas) philosophiques et sociologiques de l'ouvrage. Je n'en ai pas la compétence.
Pour cause, dans l'ensemble de "La société du spectacle", l'auteur s'inspire et se confronte à la pensée marxiste :
- il semble nécessaire d'avoir lu Marx ou Hegel pour bien comprendre les concepts évoqués,
- le livre est très conceptuel.

C'est ce qui en fait à la fois l'attrait et une barrière quasi infranchissable :
- la forme est celle d'un manifeste de paragraphes courts (de quelques lignes à une page au plus),
- il y a très peu de remises en contexte, d'argumentions et donc d'exemples concrets.

Pourtant, se pencher sur le livre est source d'enrichissements une fois passés ces obstacles :
- Guy Debord offre de nouvelles bases à une doctrine révolutionnaire, que l'on retrouve notamment dans l'altermondialisme,
- la lecture va bien au-delà de la société surmédiatisée. Elle présente une critique originale du matérialisme et des jeux sociaux qui en sont le fruit et l'expression-même,
- il propose un décryptage du rapport de l'homme au temps et à l'histoire. Et évoque les conditions pour écrire une nouvelle page dans laquelle le temps serait au service de l'Humanité (et non pas dédié à la production de marchandises).

Bref un ouvrage très compliqué d'accès car trop conceptuel et absolument pas didactique.
Mais un ouvrage majeur et visionnaire.