C’est un sacré talent de conteuse que celui de Dominique Scali. Je jure, comme on jure un secret murmuré dans l’oreille un soir d’été pour sceller un pacte avec l’autre.
Dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’être assis le cul sur un tapis, un feu de cheminée crépitant à coté, la pluie martelant les carreaux d’une fin de soirée, et qu’on me racontait une histoire sans fin, de celles qui font naitre les nostalgies d’époques qu’on a pas connu.
Les Marins ne savent pas nager met en avant Danaé Poussin, une nageuse habitant sur l’île d’Ys et qui n’a d’autre souhait que celui de vivre dans la Cité, véritable mirage pour quiconque vit derrière ses murs.
Dans cette atmosphère insulaire du 18e siècle où l’exotisme nous frappe dès qu’on s’éloigne de l’île, les galères viennent s’échouer et permettent aux habitants d’Ys de récupérer les denrées rares, des matériaux venus des quatre coins du monde, mais aussi aux marins survivants de s’installer et de grossir les rangs des riverains.
Pavé de 700 pages, le roman de Dominique Scali possède cette langue propre aux histoires de flibustes et de marins, une écriture magnifique, dense, qui écorche autant que les récifs qui viennent éventrer les navires.
Une plume qui rend dépendant et qui permet d’avaler chaque chapitre - entrecoupés de notes sur l’histoire d’Ys - et qui tient compte des avancées progressistes qui naissent de celleux qui toujours nagent à contre courant !
Merveilleux et parfait roman d’aventures ! Ça fait un bien fou, et ça détonne lourd dans le paysage de cette rentrée littéraire !