Stardust
7.2
Stardust

livre de Neil Gaiman ()

« Vous voulez voir l’étoile, Miss Forester… » TRISTAN THORN

Stardust puise son inspiration aux sources du conte de fées. Les références y sont nombreuses en de permanents clins d’œil adressés aux connaisseurs du genre. On y retrouve les thèmes de la quête, de la frontière, du jouvenceau amoureux d’une étoile ainsi qu’un univers peuplé de sorcières et d’autres créatures fantastiques. Profondément ancrée dans un substrat folklorique anglais, cette histoire n’est également pas exempte d’une certaine cruauté : le but de la reine des sorcières n’est-il pas, ainsi, de dévorer l’étoile afin de recouvrer provisoirement une apparence de jeunesse.

C’est l’occasion pour Neil Gaiman de s’attaquer à un nouveau genre, le conte. On retrouve dans ce roman beaucoup des ingrédients du conte dont le fameux « Il était une fois » pour commencer le récit. Cependant, les thèmes abordés ne sont pas vraiment pour les enfants puisqu’on trouve des meurtres et des trahisons.

En dépit de son caractère moderne, écrit en 1998 et publié en 1999, cette œuvre a une vraie patine de conte. L’intrigue, tout d’abord, est dans la droite ligne des contes plus anciens. Mais ce qui le rend encore plus conte, c’est une somme de petits détails que l’on a déjà rencontrés au fil de nos lectures des contes traditionnels. Ou bien de la littérature classique anglaise.

Le roman est assez court et outre le traditionnel « Il était une fois », on y croise des mythes chers à Neil Gaiman : licorne, étoile, méchantes sorcières, fées… Et prince charmant, enfin pas vraiment, mais un jeune homme amoureux. Le roman commence par nous raconter la conception de ce jeune homme dans le petit village de Wall, un endroit un peu particulier. En effet, il est situé au cœur de la forêt anglaise, juste à côté d’un mur infranchissable le séparant du pays des fées. Tous les 9 ans, il est possible de franchir le mur pour la fête traditionnelle en l’honneur de la féérie. C’est à cette occasion que le père de Tristan, un villageois, rencontre sa mère.

Le héros du roman, Tristan, promet par amour pour la belle Victoria de lui rapporter une étoile filante qu’ils ont vu tomber de l’autre côté du mur. Il va découvrir un monde inconnu et totalement dépaysant : le pays des Fées où il va bien entendu faire de drôles de rencontres. Comme dans tout conte de fées, il y a beaucoup de péripéties et de dangers à affronter. Un des principaux dangers est le clan des trois sorcières maléfiques assez puissantes qui cherchent elles aussi l’étoile. Parmi les autres personnages du roman, on rencontre une famille plutôt cocasse dont les frères se disputent la succession du patriarche, mais la majorité des frères se trouve être des fantômes. C’est l’occasion pour Neil Gaiman d’apporter une touche d’humour bienvenue.

L’univers développé par l’auteur correspond au conte de fées mais il fait preuve d’inventivité pour les réinventer et former un tout cohérent, mélange d’aventures et d’humour. Il parvient à créer un monde magique qui met de bonne humeur le lecteur en nous immergeant totalement au milieu de créatures uniques. Le style de l’auteur fait à nouveau merveille et rend le roman très immersif.

La fin du roman est un peu rapide, notamment en ce qui concerne le changement de sentiment de Tristan envers l’étoile. On se doute bien de comment va évoluer l’histoire, cependant quelques éléments en plus auraient pu être agréables. Le monde est tellement sympathique qu’on aurait également aimé y rester un peu plus, néanmoins cela n’enlève rien au plaisir de lecture.

Neil Gaiman cite dans les remerciements finaux Charles Vess, peintre et dessinateur qui a illustré la version anglaise de Stardust publiée par DC Comics et dont l’univers graphique correspond tout à fait à celui de Gaiman. Je vous conseil de jeter un coup d’œil aux illustrations.

Stardust est un livre qui met de bonne humeur et offre un merveilleux dépaysement dans un univers de conte de fée. Neil Gaiman y apporte sa touche personnelle en apportant de l’humour et des personnages décalés. Le roman se lit très vite et se relit très bien. Stardust est une très bonne porte d’entrée sur l’univers de l’auteur et un très bon roman qui donne le sourire.

StevenBen
6
Écrit par

Créée

le 3 janv. 2024

Critique lue 5 fois

Steven Benard

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Stardust

Stardust
Sigynn
8

Conte pour adulte

Ce qui est chouette avec Gaiman, c'est qu'il parvient à vous pondre une histoire fantastique avec presque rien. Il peut vous prendre les fondamentaux de la fantasy, et réussir à les modeler de façon...

le 15 sept. 2013

4 j'aime

Stardust
Nakora
9

Critique de Stardust par Nakora

C'est un conte de fée et j'aime les contes de fée... Qui plus est, Gaiman en a fait de la vraie poésie. Probablement pas le meilleur Gaiman mais celui que j'ai préféré dans ceux que j'ai lu pour...

le 13 juin 2010

2 j'aime

4

Stardust
Elsiya
6

Critique de Stardust par Elsiya

L'imagination, la légèreté d'écriture? Oui mais là c'est trop léger. SI léger que l'intrigue s'envole un peu trop haut. Faux conte de fée qui dit de manière prude qu'il en est un. Bof. Ca se laisse...

le 15 avr. 2012

1 j'aime

Du même critique

L'Initiation - Dragon Ball, tome 3
StevenBen
7

« Si tu veux un conseil, n’utilise pas toute ta force… » SANGOKU

Comme la majorité des jeunes français, j’ai connu Dragon Ball le 02 mars 1988 sur TF1, dans le Club Dorothée. J’étais loin de me douter que ce dessin animé était l’adaptation d’une bande dessinée,...

le 18 oct. 2022

2 j'aime

3

La Légende de Brisby
StevenBen
2

« You are the hero type, note me » TIMOTHY BRISBY

En 1982, le succès de Brisby et le Secret de NIMH est mesuré, pire encore il met son réalisateur Don Bluth sur la paille. Pourtant, avec le temps, Brisby et le Secret de NIMH est devenu un...

le 17 janv. 2023

2 j'aime

Once Upon a Time... in Hollywood
StevenBen
9

« You want me to look like a hippie ? » RICK DALTON

Les tueries de la famille Manson pendant l’été 1969 vu et raconté par Quentin Tarantino. Voilà le postulat de départ de Once Upon a Time... in Hollywood. Contre-pied total car on va suivre deux...

le 7 févr. 2023

2 j'aime

1