Le début du roman laisse présager quelque chose d’intéressant. Il dépeint Régine, une femme mégalomane et sûre d’elle-même, une héroïne probable quoi. Finalement, ce n’est que le faire-valoir et l’auditoire de Raymond Fosca, le vrai héros, l’immortalité confrontée à la mortalité des hommes.

Régine rêvant de l’immortalité, Raymond va la convaincre que cette immortalité est une plaie en lui racontant sa vie, longue de près de sept siècles.

Il a atteint son but chez moi, son récit m’a profondément ennuyé. Je l’ai trouvé sans émotion et trop encyclopédique. Simone de Beauvoir se contente de relater des événements historiques et de broder autour des intrigues banales. Mais il ne suffit pas d’aligner les péripéties pour écrire un bon roman. Ici c’est vide, faux.

Les personnages, les lieux, les époques sont assez nombreux mais sont développés de façon très superficielle. On a le temps de ne s’attacher à rien puisque tous ces éléments sont très vites remplacés par d’autres tout aussi insipides.

Vous allez peut-être me dire que tout cela est recherché par Simone. Mais on peut très bien écrire un livre parlant du vide sans que celui-ci ne soit ennuyeux. Personnellement, je ne lis pas pour m’ennuyer. Je veux bien que Simone fasse cela pour nous prouver que ce n’est pas cool d’être immortel, et que les actes de la vie prennent tout leur sens à la lumière de la mort et bla bla bla et bla bla bla, mais c’est la seule idée développée ici. Elle la reformule encore et encore pendant 500 pages, jusqu’à l’overdose. Au final, cette œuvre m’a tellement ennuyé que malgré le propos tenu, elle ne m’a pas vraiment marqué.
NRostov
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le 19 mars 2014

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NRostov

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