Anticipons, mes couillons, anticipons!

Je suis surpris d'être déçu après avoir visionné cette première saison. On m'en avait dit du bien, et j'avais envie... J'étais donc enthousiaste à l'idée de lancer cette série surtout par rapport à son format (3épisodes=une saison ; le rêve).

C'est l'écriture qui m'a déçu. D'une manière générale, d'abord, je suis déçu du nombre de bonnes idées à chaque épisode et de la pauvre expoitation qu'en ont fait les auteurs. Chaque épisode aurait vraiment pu donner quelque chose de formidable mais rien n'est venu. J'ai aussi eu l'impression que le message primait sur le traitement dramaturgique. C'est dommage, même s'il est vrai que d'un point de vue sociologique, c'est très intéressant et sans doute pas très loin de la réalité. Mais d'un point de vue narration, c'est peu creusé, les enjeux clairs manquent, les conflits sont peu intéressants... En gros il s'agit d'une découverte d'un univers différent à chaque fois, et c'est bien grâce à cela que le spectateur ne s'ennuie pas et que le scénario pas très solide puisse fonctionner. Pour moi, c'est comme un Tim Burton : j'ai pu m'émerveiller devant Beetljuice la première fois, mais quand je l'ai revu je n'ai vu que les défauts.

Au cas par cas maintenant : le premier épisode m'a semblé le cul entre deux chaises en ce qui concerne le ton. La situation est grotesque, mais la mise en scène est très dramatique au premier degré. Ou en tous cas je n'ai pas ressenti un décalage voulu et assumé pour amplifier l'humour (les autres épisodes d'ailleurs ne sont pas très drôles). Mais au moins dans cet épisode, il y a un objectif et des enjeux clairs, ça reste donc très classique mais très facilement regardable.

Le second épisode, en revanche, est assez flou. Ca tourne vraiment autour de cette société et on y voit des gens y vivre, mais il n'y a vraiment pas d'histoire solide à se mettre sous la dent. La fin n'en est que très prévisible une fois qu'elle commence à se dessiner. C'est bien dommage de faire si peu avec un tel univers, au final.

Le troisième épisode est pareil au second ; les auteurs sont tellement contents de leur idée qu'ils en oublient de raconter quelque chose d'intéressant. Cette histoire de jalousie ne m'a pas vraiment passionné (quelques scènes sortent du lot quand même), et j'aurais aimé exploiter cette technologie autrement (sans pour autant tomber dans un Minority Report 2, encore que ça aurait certainement été mieux que le film de Spoulpeberg).

Côté mise en scène, rien de particulier à dire, j'en suis globalement satisfait. Pour une fois les anglais ne filment pas trop mal, même quand il ya un peu plus d'action. On pourra tout de mêem reprocher des effets de style dispensables (caméra nerveuse).

Bref, cette déception inattendue change mes plans pour le mieux : je n'aurai pas à m'échiner pour chopper la seconde saison qui sortira en janvier si j'ai bien lu sur IMDb. Tant mieux, j'en ai tellement d'autres à voir!