Ad Vitam
6.1
Ad Vitam

Série Arte (2018)

Ad vitam commence très bien avec un synopsis fort et pose dans ces premiers épisodes nombre de questions et d’intrigues entrelacés très prometteuses. Le thème central du passage de temps et du sens de la vie, notamment une vie sans fin ni finalité, et intéressante et universel.
Les personnages sont bien construits et interprétés avec justesse, en particulier les deux acteurs principaux.


Si le film est avare en parole, la musique y est très présente : elle remplace bien souvent des dialogues ou pensées. Je la perçois comme un reflet de la désillusion de ses deux protagonistes principaux : Darius le désabusé, éculé par le temps et la vie, et Christa, qui ne perçoit pas de sens à sa vie ni à celle des autres, insensible à ce qui l’entoure.


Mais une fois la moitié de la série regardé, il n’y a plus grand chose qui se construit. On continue d’explorer à tâtons des pistes à renforts d’effets de suspense basiques mais sans réelle progression. Le dernier épisode n’apporte plus rien à l’histoire. Même si l’enquête est conclue et qu’on découvre ce que sont devenus tous ces mineurs disparus, il n’y a pas d’explication qui est apporté à leur torture : expérimentation ? torture perverse pour le plaisir des anciens, qui ont besoin d’expérimenter sans douleur le passage du temps ? La justification de toute l’intrigue est laissée ouverte, et brutalement les deux protagonistes principaux ont une sorte d’épiphanie silencieuse et changent brutalement d’attitude.


Globalement, si j’ai apprécié l’ambiance, le jeu des deux acteurs, je suis un peu déçue par l’univers proposé.
On ne ressent pas l’urgence de la surpopulation dans les décors quasi-désertiques, ce qui enlève beaucoup de crédibilité à l’histoire. La problématique des mineurs, leur relégation en citoyen de seconde zone, n’est au final que très peu exploitée. On aurait pu l’utiliser comme critique de la société contemporaine, mais ce n’est pas le cas. Et la manque d’une conclusion engagée et marquée nous laisse perplexe.


C’est dommage, car Ad Vitam pose de bonnes questions, mais n’arrive pas à utiliser à bonne escient son univers d’anticipation.

AlicePerron1
4
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le 11 nov. 2018

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8 j'aime

Alice Perron

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