Murphy et Falchuk, les créateurs de American Horror Story, ils sont... comme dire ?
Eh bien avant cette série, ils ont buché sur Nip/Tuck et ils ont crée Glee...
Voilà, c'est dit !
C'est ce qui s'appelle sauter du coq à l'âne... comme dans une partouse à la ferme !
Alors soyons clair : AHS est certes une série télé d'horreur, mais rien à voir avec cet inutile étron dénommé The River. Plutôt que de se complaire dans la facilité post-moderne façon "Blair Witch", Murphy et Falchuk ont préféré miser sur un classicisme à toute épreuve.
Leur création joue sur tous les codes du récit de maison hantée inhérents au genre sans jamais devenir redondant. Ils ne sortent que très peu de ce sentier balisé depuis belle lurette mais parviennent néanmoins à intriguer et fasciner le téléspectateur.
Et comment est-ce possible ?
Peut-être pour la simple et bonne raison que Murphy et Falchuk maîtrisent admirablement leur sujet...
L'atmosphère lugubre et poussiéreuse dans laquelle baigne les histoires de vieilles bicoques abandonnées, de châteaux maudits et de manoirs Adams est un genre que les écrivains et les scénaristes Américains ont parfaitement ancré dans la culture de leur pays, et nos deux créateurs ont su en tirer profit comme il se doit.
En cela, je rapprocherais American Horror Story de Desperate Housewives tant ces deux séries explorent chacune dans un style différent la même facette de leur pays :
Ainsi dans les deux cas, il est question de la face cachée des Américains, un peuple prisonnier dans un puritanisme oppressant et anxiogène. Les USA, un pays de plus de 300 millions d'habitants où chacun dissimule ses propres squelettes dans l'armoire si tant est que l'on gratte un peu la surface.
La seule vraie différence entre Desperate Houswives et American Horror Story reste tout de même que dans la seconde série, les voisines fouilles-merde, les femmes de ménages faciles et les adolescents pyromanes se révèlent vite être des vues de l'esprit, des spectres directement liés à la maison, personnage central de la série.
Car au fond ce n'est que cela American Horror Story, un doigt pointé vers la sordide hypocrisie d'une société dogmatique et moralisatrice à travers la parabole d'une maison centenaire au fond de laquelle l'Amérique en personne vient enterrer ses propres péchés, dans l'espoir que personne jamais ne les en déterrera.
Mais au fond, est-ce que cette série fait peur ? Car on parle tout de même de série d'horreur... faudrait pas revenir pleurer dans les commentaires de cette chronique sous prétexte que tonton Spider vous aurait mal conseillé !
Alors est-ce qu'on a peur ? Oui et non.
Oui parce que des fois tout de même, quand on prend la peine de se mettre dans les conditions optimales d'un bon visionnage de film d'horreur... bah... quand même !
Mais il s'agit surtout d'une série qui dérange. En clair, ce sont plus les situations et les idées développées dans chaque épisode qui dérangent plutôt que la vue d'un meurtre perpétré par un esprit frappeur ou encore le plancher du grenier qui grince.
Disons qu'avant tout, à la manière d'un conte des frères Grimm ou une fable de Lafontaine, American Horror Story éduque, met en garde, participe à ouvrir les yeux tout en divertissant... avec son lot d'images racoleuses, entre combinaisons en cuir et soubrettes soumises.
En conclusion, j'aurais bien mis 7 à cette série mais cette note est à la fois la moyenne totale d'AHS sur le site et AUSSI celle de mes éclaireurs. Je lui mets donc un 8 d'encouragement.
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