Ben and Kate fait partie de ces séries discrètes mais touchantes, qui ne cherchent pas à en mettre plein la vue, mais qui laissent une empreinte affective durable. Ma note de 7/10 reflète ce plaisir simple : celui de passer un bon moment avec des personnages profondément humains, malgré quelques faiblesses narratives.
Ce que j’ai apprécié avant tout dans Ben and Kate, c’est sa capacité à capturer des instants de vie avec une justesse désarmante. Contrairement à bien des sitcoms qui enchaînent les blagues à la seconde, la série opte pour un rythme plus doux, presque feutré. Elle mise sur la sincérité des relations plus que sur la mécanique comique, et cela lui donne une vraie personnalité.
L’histoire est simple, mais efficace : Ben, grand frère fantasque et irresponsable, revient dans la vie de sa sœur Kate, jeune mère célibataire organisée, pour l’aider à élever sa fille. À travers ce pitch minimaliste, la série tisse un portrait attendrissant d’une famille recomposée hors des normes, mais unie par une affection indéfectible.
L’une des grandes forces de la série, c’est la façon dont elle fait exister ses personnages. Dakota Johnson incarne Kate avec une belle subtilité, entre fragilité et détermination. Elle donne corps à cette femme qui jongle entre ses responsabilités de mère, ses envies personnelles et une vie professionnelle pas toujours simple. Son jeu est tout en retenue, mais profondément touchant.
Nat Faxon, lui, joue Ben avec une exubérance parfois excessive, mais toujours sincère. Il peut agacer dans ses excès, mais au fond, c’est cette imprévisibilité qui fait de lui un personnage lumineux. Il apporte du chaos dans la vie de sa sœur, mais aussi du rire et de l'amour, et c’est ce déséquilibre qui rend leur dynamique intéressante.
Ce que j’ai trouvé particulièrement réussi, c’est la manière dont la série aborde la parentalité. Ben and Kate montre que fonder une famille ne suit pas toujours un chemin tracé. Il n’y a pas de modèle parfait ici : une mère qui fait de son mieux, un oncle qui devient un repère malgré lui, et une petite fille qui, sans le savoir, unit tout ce petit monde. C’est une série qui célèbre les familles imparfaites avec tendresse et lucidité.
La parentalité n’est ni idéalisée ni tournée en dérision. Elle est montrée dans ce qu’elle a de plus vrai : les doutes, les maladresses, les élans de générosité spontanée. C’est un regard rare, et précieux.
Annulée après une seule saison, Ben and Kate n’a pas eu le temps de déployer tout son potentiel. Et c’est bien dommage. On sentait pourtant une belle évolution possible, tant dans les arcs des personnages que dans les thématiques abordées. Peut-être que sa douceur assumée ne cadrait pas avec le rythme effréné des grilles télé classiques. Ou peut-être que son charme était simplement trop subtil pour être immédiatement remarqué.
Ben and Kate, c’est une petite série sans prétention, mais qui fait du bien. Elle ne cherche pas à être révolutionnaire, ni à faire rire à tout prix. Elle préfère raconter des liens qui nous ressemblent, avec tendresse et humour. Et parfois, c’est exactement ce qu’on recherche : une pause bienveillante dans un monde un peu trop pressé.