Betrayal (ABC, 2013) avait les ingrédients d’un bon drame : une liaison interdite, des enjeux moraux, un climat de tension. Mais très vite, l’espoir laisse place à l’ennui. L’intrigue, pourtant propice à une vraie profondeur psychologique, se perd dans des stéréotypes et des rebondissements sans surprise.
Les deux personnages principaux, Sarah et Jack, manquent cruellement de consistance. Leur relation, censée être bouleversante, ne dégage ni intensité ni complexité. Tout semble joué à la surface, sans émotions sincères ni tension dramatique. On peine à croire à leur histoire, tant leurs choix paraissent forcés et déconnectés.
La réalisation, quant à elle, est soignée – beaux cadres, lumière travaillée – mais elle ne suffit pas à masquer la vacuité du propos. Ce vernis esthétique donne l’illusion d’un drame élégant, alors que le fond reste désespérément creux.
En fin de compte, Betrayal trahit surtout son propre potentiel. À force de rester en terrain connu et de refuser toute prise de risque, la série devient un objet fade, oubliable. Ma note de 2.5/10 reflète moins une sévérité qu’une vraie déception face à une œuvre qui aurait pu, avec plus d’audace et de justesse, proposer un récit puissant.