En découvrant Bionic Woman (NBC, 2007), j’avais sincèrement envie d’y croire. Le concept me séduisait : une héroïne moderne, tiraillée entre sa condition humaine et ses implants technologiques, une série capable d’explorer des dilemmes moraux et des enjeux identitaires, avec en toile de fond un univers de science-fiction à fort potentiel dramatique. Malheureusement, au fil des épisodes, j’ai ressenti une frustration croissante devant ce qui aurait pu être, et ce qui, finalement, n’a jamais réellement pris forme.
Dès les premiers épisodes, l'univers plante des graines intrigantes. L’idée d’une jeune femme ordinaire, Jaime Sommers, propulsée dans une vie qu’elle n’a jamais choisie, ouvrait la voie à une exploration psychologique riche et nuancée. Et pourtant, très vite, la série semble se perdre. Les arcs narratifs s’enchaînent sans vraie continuité, les personnages secondaires peinent à exister autrement qu’en fonction de l’intrigue du moment, et les enjeux émotionnels, pourtant si essentiels, manquent souvent de sincérité et de profondeur.
J’avais envie de m’attacher à Jaime, de la suivre dans ses doutes, ses combats intérieurs, ses victoires comme ses échecs. Mais l’écriture semble trop souvent survoler ses tourments, préférant accumuler les scènes d’action (certes bien réalisées), sans jamais vraiment prendre le temps de faire respirer l’histoire.
Je ne peux pas nier les qualités esthétiques de la série. L'ambiance visuelle est plutôt réussie, sombre et stylisée, en accord avec cette relecture plus adulte du mythe. Michelle Ryan fait de son mieux dans le rôle-titre, et certains face-à-face avec Katee Sackhoff laissent entrevoir ce que la série aurait pu devenir si elle avait pleinement assumé cette rivalité intense et complexe.
Mais tout cela reste en surface. Trop souvent, les épisodes donnent l’impression d’une série qui cherche encore sa voix, coincée entre un cahier des charges commercial et un vrai désir de proposer quelque chose de plus mature et ambitieux.
Au final, Bionic Woman (2007) m’a laissé avec un goût amer. Ce n’est pas une série que je déteste — bien au contraire, c’est justement parce qu’elle avait tant de potentiel que ma déception est grande. Elle aurait pu devenir une œuvre marquante du genre, un portrait poignant d’une femme confrontée à une métamorphose radicale. Au lieu de ça, elle reste une curiosité avortée, incapable de s’élever au niveau de ses ambitions.
Avec une écriture plus soignée, des personnages secondaires mieux développés, et une vraie ligne directrice assumée, elle aurait pu devenir bien plus qu’une simple tentative de reboot. Ma note de 5.5/10 reflète exactement ce paradoxe : des qualités indéniables, mais une exécution qui, hélas, n’a jamais su trouver son équilibre.