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Blâmer la société entière et faire prendre conscience à un spectateur né avec la technologie que les bienfaits des écrans sont discutables est une tâche très complexe.
C'est le défi que Charlie Brooker s'est imposé.
La difficulté vient surtout du fait que le spectateur ne doit pas s'ennuyer une seconde; il faut que le public accroche dès les premières minutes. Faire un documentaire n'était donc pas vraiment la solution. Le meilleur moyen de toucher les gens et de les prendre à témoin, c'est bien la fiction. Comme Orwell avec la ferme des animaux, le scénariste nous livre une métaphore de la société à travers des portraits exagérés et une démarche quasi-pédagogique, afin de ne pas perdre le spectateur.

Le premier épisode se situe dans le présent, pour atteindre le public plus aisément, brisant ses repères par la fiction.
Le deuxième épisode se place dans le futur, et qui dit futur dit science-fiction. Une dystopie totalitariste où l'homme vit au dépend de la machine, un monde artificiel où l'élite domine la classe populaire à travers la technologie. Cet épisode est en quelque sorte une critique de la télé-réalité, des médias et des réseaux sociaux (je ne vous en dis pas plus).
La suite des épisodes se situe en général dans le futur, et se focalise sur les thèmes principaux humains: l'amour, la passion, le pouvoir ...

Le tout est très finement ficelé avec une bonne dose de suspense; on plonge dans un univers à part entière et on ne s'y retrouve plus: En poussant à bout la technologie dans son utilité et dans sa perversité, le spectateur se sent à la fois étranger à ce monde excentrique qui l'entoure pourtant mais familier à toute cette médiatisation et cette technologie.

Au final, on a une série de 5 h 30 qui critique le monde dans lequel nous vivons, grâce à une mise en abîme dans un univers excentrique où la technologie est poussée à bout, une satire des médias de masse et de la télé-réalité, un mélange de fiction et de réel, échouant le public dans une société perverse et malsaine.
Note: 9/10



Note des épisodes:
saison 1
épisode 1: 9/10
épisode 2: 9/10
épisode 3: 8/10
saison 2
épisode 1: 10/10
épisode 2: 10/10
épisode 3: 9/10

Créée

le 26 oct. 2014

Critique lue 506 fois

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jeunecinéphile

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