Close to Home : Juste cause (CBS, 2005) s’inscrit pleinement dans la tradition des séries judiciaires américaines du début des années 2000. Sur le plan purement structurel, la série coche la plupart des cases du genre procédural : une affaire par épisode, une héroïne investie, et un équilibre entre sphère professionnelle et personnelle. Cette formule éprouvée constitue à la fois la force et la limite de la série.
L'élément central de Close to Home réside dans son personnage principal, Annabeth Chase, procureure récemment endeuillée, confrontée à la difficulté de conjuguer son métier avec sa vie de mère. Le choix de centrer la série sur une femme de loi jonglant entre drames personnels et exigences professionnelles apporte une dimension émotionnelle intéressante, qui permet de sortir légèrement du simple cadre judiciaire. Jennifer Finnigan livre d’ailleurs une prestation solide et nuancée, qui donne de l'épaisseur à un personnage parfois limité par une écriture assez conventionnelle.
Narrativement, la série privilégie l'efficacité. Les intrigues sont généralement bien construites, avec des enjeux moraux clairs et une résolution logique de l’enquête. Le rythme soutenu et l’absence de longueurs permettent un visionnage fluide et agréable. Cependant, cette même efficacité révèle aussi les limites du format choisi : les affaires manquent souvent de complexité psychologique et s’appuient sur des schémas narratifs prévisibles. Les épisodes suivent un déroulé attendu, avec peu de surprises ou de véritables tensions dramatiques durables.
Sur le plan thématique, Close to Home aborde des questions de justice, de famille, et de responsabilité individuelle. Néanmoins, ces thématiques restent souvent traitées de façon superficielle, sans réelle profondeur sociologique ou critique du système judiciaire. Contrairement à des séries contemporaines comme The Good Wife ou Law & Order, la série évite de s’engager dans une réflexion plus large sur les enjeux éthiques ou institutionnels qui auraient pu enrichir le propos.
La réalisation est sobre, fonctionnelle, parfois un peu trop académique. La mise en scène sert avant tout le récit sans chercher à imposer une véritable identité visuelle. La photographie, le montage et la bande sonore participent à cette approche discrète, qui conforte le caractère accessible mais peu audacieux de l’ensemble.
En définitive, Close to Home : Juste cause offre un divertissement judiciaire solide et accessible, mais reste cantonné à un cadre très classique, sans prendre les risques nécessaires pour se distinguer durablement dans un paysage déjà riche en propositions similaires. Ma note de 6/10 traduit ainsi cette impression d’une série compétente, mais qui manque d’ambition pour véritablement marquer son époque.