Domination Nakite
6.3
Domination Nakite

OAV (1998)

Auteur d'un segment dans le film d'animation à sketchs Robot Carnival, l'animateur Yasuomi Umetsu décide en 1998 de choquer le monde de l'animation en présentant un OAV scindé en deux épisodes ultra-violent, déviant et pornographique, variante nippone animée du Nikita de Luc Besson. L'histoire d'une jeune fille recueillie par l'assassin de ses parents, un flic amoral, qui va devenir son protecteur et amant jusqu'à ce que l'adolescente, devenue entretemps une tueuse professionnelle, va tomber amoureuse d'un collègue assassin.


Une histoire somme toute classique, agrémentée d'une romance dénaturée et de séquences d'action particulièrement sanglantes pendant près de 50 minutes. Tout de même moins barré que les Urotsukidoji, le moyen-métrage ne lésine pourtant pas sur les (quelques) scènes de sexe explicites, accentuant la répugnance du propos en n'omettant pas de préciser que notre jeune héroïne n'est pas encore adulte. Aussi dérangeant que puissant dans le fond et explosif dans la forme, Domination Nakite n'est pas destiné à des pervers en manque de scénario dans leurs hentaï mais à un public averti conscient que les dérives sexuelles des personnages alimentent un scénario bien pensé et portant justement sur la pédophilie, mœurs assez répandues parmi les acteurs de l'ombre japonais.


En dépeignant un univers patriarcal malsain et dépravé où hommes d'affaires, stars de cinéma et même flics sont corrompus à la violence et la déviance la plus extrême, Umetsu transcende son histoire de passage à l'âge adulte par le biais d'une romance maîtrisée, jamais cul-cul et nécessaire, un coming-of-age passé au forceps du meilleur effet. À travers une animation exemplaire, des séquences d'action régulées et une omniprésente musique jazzy, le réalisateur parvient ainsi à proposer une œuvre singulière, shootant comme un sale gosse dans la fourmilière tout en prenant soin de ne jamais présenter une scène moins importante que l'autre. Un OAV réservé à un public averti (et majeur) qui a forcément bénéficié d'une adaptation-live bien entendu épurée jusqu'à la moelle avec un Samuel L. Jackson cachetonnant comme un sagouin.

Créée

le 23 nov. 2020

Critique lue 763 fois

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