Y’a des flingues, des lacs gelés, des paumés, des génies du mal, et des gens qui disent “ya sure, you betcha” avant de s’étriper. Bienvenue dans le Midwest… version parabole divine détraquée.
Fargo, c’est ce qui se passe quand on laisse un showrunner mystique (Noah Hawley, aka le cousin taré de Proust et Tarantino) refaire les Coen mais avec plus de sang, plus de philosophie, et des flics qui croient encore à la bonté humaine.
Chaque saison est une fresque criminelle dégénérée, où le bien et le mal s’affrontent dans une étendue blanche pleine de silence et de frites froides.
Mais oublie la linéarité : Fargo est une cosmogonie du chaos, une théologie du banal, où un homme peut tuer pour un sèche-cheveux, et où une femme shérif enceinte peut résoudre un meurtre juste en étant littéralement plus gentille que tout le monde.
La série n’adapte pas Fargo des Coen. Elle le ressuscite comme un virus mutant, injecté dans différents corps (un assureur, une hackeuse, un tueur muet, une flic mormone) pour dire toujours la même chose : l’Amérique, c’est un polar métaphysique joué par des gens qui vont chez Walmart en crocs.
Ce qui slappe :
- Des dialogues abscons mais brillants comme un sermon de dealer lettré.
- Une DA qui fait passer n’importe quelle charcuterie pour une scène digne de Tarkovski.
- Des tueurs glaçants, des flics lumineux, et des monologues à te faire douter de la réalité du bacon.
- Des saisons toutes différentes, toutes fabuleuses, avec parfois un OVNI, parfois un démon, parfois juste un agent d’assurance en pleine crise de lucidité.
Ce qu’on aime en pleurant :
• Le rythme lent, comme si chaque scène hésitait entre tuer et méditer.
• L’humour sec, tranchant, absurde — des blagues de fin du monde dans une station essence du Minnesota.
• Le malaise cosmique sous chaque “Hi there”.
En conclusion :
Fargo est un miracle froid. Une série qui fait rimer “boucherie” avec “philosophie”, “Midwest” avec “mysticisme”, et “coïncidence” avec “châtiment divin”. Chaque épisode est une leçon de morale offerte dans une boîte de donuts sanglants.