Avec Greetings From Tucson, The WB semblait vouloir s’aventurer sur un terrain peu exploré à l’époque : celui de la famille latino-américaine, avec ses défis identitaires et ses dynamiques culturelles complexes. Malheureusement, derrière cette intention louable se cache une exécution maladroite et décevante, qui justifie pleinement ma note de 4,5/10.
Dès les premiers épisodes, la série révèle son principal défaut : une écriture paresseuse, qui se contente d’enchaîner les stéréotypes sans jamais réellement les interroger ni les dépasser. Les différences culturelles, qui auraient pu servir de moteur narratif riche et nuancé, deviennent ici des ressorts comiques faciles, frôlant parfois le mauvais goût. L'humour tourne en rond, recyclant sans cesse les mêmes blagues sur les origines mexicaines du père ou le tempérament américain de la mère, au point de rapidement fatiguer.
Les personnages, eux, peinent à exister au-delà de ces clichés. Chacun semble réduit à une fonction humoristique ou à un trait de caractère exagéré. Là où l’on attendait des relations familiales sincères et touchantes, on assiste plutôt à une succession de scènes sans véritable enjeu émotionnel. La superficialité des arcs narratifs empêche toute empathie durable envers les protagonistes.
Techniquement, Greetings From Tucson ne propose rien de marquant non plus. Sa mise en scène est ultra-formatée, avec une esthétique de sitcom générique, sans aucune audace visuelle ou narrative. On a constamment l'impression d'assister à un produit calibré pour remplir une case horaire, sans véritable passion ni vision créative derrière la caméra.
Certes, il faut reconnaître à la série d’avoir tenté de représenter une famille métissée dans une télévision américaine encore frileuse sur la question. Mais cette tentative ne saurait masquer l’échec global du projet : Greetings From Tucson est une occasion manquée de raconter une histoire originale et authentique, sacrifiée sur l’autel de l'humour facile et de l’écriture sans ambition.
En résumé, Greetings From Tucson laisse une impression de vacuité frustrante : une série qui avait tout pour être rafraîchissante, mais qui se contente finalement de rester en surface. Un voyage sans véritable destination.