La peste noire approche, mais les bourgeois·es italiens planqués dans une villa de rêve préfèrent l’orgie à l’agonie.
Basée (très librement) sur le recueil de Boccace, The Decameron version 2024 mélange satire sociale, costumes moites et hystéries collectives, avec la grâce d’un épisode de White Lotus envoyé en 1348.
Et c’est exactement ce qu’on attendait :
un drama à l’italienne où on baise trop, on prie mal, on meurt moche, et où les dominé·es (servantes, femmes, pauvres, queers) finissent par prendre l’ascendant dans le chaos, mais avec panache.
La série enchaîne les moments absurdes, parfois très drôles, parfois inutilement poussifs. Mais elle a ce mérite rare : jouer la vulgarité avec un fond politique. Car sous les chandeliers, c’est bien la lutte des classes, des genres et des corps qui se joue, dans un monde qui s’effondre à petits rires nerveux.
Mention spéciale à la galerie de personnages grotesques :
- La servante stratège, véritable maîtresse du récit
- Les nobles paranoïaques, plus perdus que leurs domestiques
- Les aristo en quête de sensualité et de pouvoir, entre tragédie et ricanements
Pourquoi 7/10 ?
Parce que c’est bancal mais jouissif, inégal mais nécessaire.
Parce que ça nous rappelle qu’en temps de crise, les riches perdent la tête et les pauvres perdent patience.
Et parce qu’on a toujours besoin d’un peu de peste et de panique pour rire de nos propres effondrements.