Mia, une Afro-américaine bohème et monoparentale débarque dans une ville de Blancs très prospères. Elle tisse des liens complexes avec Elena, la femme qui lui loue son appartement, une Blanche mère de 4 enfants et pleine de préjugés.
Un peu plus tard une collègue de Mia, asiatique, lui confie qu'elle a dû se séparer de son bébé faute de moyens. Mia découvre, via une enquête ridiculement expédiée, que c'est un couple de Blancs, Linda et Mark, qui a adopté l'enfant. Alors elle révèle tout à sa collègue... et c'est le drame.
La base est là pour dessiner un drame complexe et profond sur le rôle de mère. Mais trop de personnages tombent vite dans la caricature, ça manque cruellement de nuances. On pouvait aisément créer de la tension entre les personnages, qui ne se comprennent pas, et à cause des relations pas toujours saines entre leurs enfants respectifs, sans faire de presque tous les Blancs des racistes qui s'ignorent, et des Noirs des modèles d'intégrité.
On se demande d'ailleurs pourquoi la Noire s'arrête dans une ville pareille. Pourquoi elle laisse sa fille si libre de sortir (littéralement les enfants ne sont pas surveillés), même quand la tension monte.
Pourquoi manque-t'elle autant de délicatesse et de jugement quand elle retrouve le bébé adopté ?
Ainsi Mia comme Elena vont faire de ce bébé abandonné et adopté une affaire personnelle, révélant le passé de chacune, dont Mia la Noire blessée ressortira grandie, et Elena la méchante Blanche raciste dévoilera en plus son côté mère indigne.
C'est puant de racisme inversé dès le début, et ça monte en crescendo.
Avoir des préjugés et être raciste, il y a un monde entre les deux qu'il aurait été passionnant d'explorer. Et il y a des moments, rares, mais lumineux, où on touche du bout du doigt ce qu'aurait pu être cette série.
Ainsi la maman adoptive dira qu'elle voulait adopter un enfant blanc, mais qu'avec sa fille asiatique, parfaite à ses yeux, ses idées préconçues se sont évaporées. Elle reste tout de même prisonnière de clichés sur la culture chinoise dont elle ignore tout, mais se réclame d'un droit à la maladresse.
Ce moment magique où on montre l'humain dans sa part de noblesse, tout en étant bourré d'imperfections, sera vite rattrapé par la facilité de quelques répliques. C'est une sale Blanche riche qui croit qu'elle peut tout acheter !
Le final quant à lui, le pourquoi de la maison incendiée, est totalement grotesque.