la petite perle de 2015

C'est un peu par surprise, une bonne surprise, que j'ai découvert Master of None, en voyant le combo Aziz Ansari, découvert dans Park and Rec, et Netflix (souvent gage de qualité) que je me suis laissé tenter par cette comédie légère et amère à la fois. Malgré une petite appréhension, en voyant Aziz Ansari au casting d'une comédie avec la peur de le revoir dans un rôle similaire à celui de Park and Rec, celui-ci joue dans un registre différent ou il dévoile un peu plus l'étendu de son talent d'acteur même si par moment certaines de ses mimiques rappelleront son personnage de Park and Rec.

On le retrouve donc dans une comédie semi-autobiographique ou il interprète Dav, un trentenaire à New York (le petit manque d'originalité peut être), qui se posent pas mal de questions et qui a du mal à savoir comment mener sa vie et surtout à savoir quel choix il doit faire... Concrètement la série parlera immédiatement aux trentenaires, on retrouve ici pas mal de question qui viennent à l'esprit arrivé à cet âge déterminant dans la vie : quel choix de carrière? quelle fille est la bonne? Avoir des enfants est-ce cool ? Comment être proche des personnes âgé etc. C'est avec humour que le protagoniste vas essayer d'apporter des réponses ou pas à toutes ces questions... Chaque épisode traite d'un sujet différent mais une trame de fond se dessine aussi au fur et à mesure et c'est avec un réel plaisir que l'on suit l'intrigue.

Il faut avouer que la série bénéficie d'un traitement de faveur, comme souvent avec Netflix, tout d'abord une réalisation digne d'un long métrage sublimé par une photographie léché, un casting convaincant avec une belle brochette de second rôle, le tout saupoudré d'une bande son excellente faisant la part belle à la variété française.
On assiste à un tour de magie pendant 10 épisodes où tous les différents les éléments s'emboitent à merveille pour nous livrer un regard légèrement amère sur la vie ordinaire d'un trentenaire célibataire. On partage une tranche de la vie de notre héros, sans connaitre le début ni la fin, juste une fenêtre ouverte sur Dav, ses amis, sa famille et les filles... Difficile de décrire l'atmosphère si particulière et si enivrante de cette série qui lui donne un peu une place à part dans le paysage télévisuel, sans doute plus proche dans l'esprit d'un long métrage.

La série fait presque un sans faute, on pourra chipoter que de ci de là elle enfonce des portes ouvertes mais la juste de son propos et le traitement soigné qu'elle lui donne la place facilement dans le haut du panier. Par moment on pourra y voir un clin d'oeil à Woody Allen ou des idées qui peuvent faire penser à Bref, mais Master of None trace bien sa propre route apportant un style bien à elle. C'est avec sa psychologie particulière, son humour délicat et une sorte de mélancolie poétique que la série se clôture, nous donnant une très grosse envie de découvrir une seconde saison.