"NYC 22", lancée sur CBS en 2012, se présente comme une plongée dans le quotidien de jeunes recrues de la police new-yorkaise. Avec une idée de départ à la croisée du drame social et du polar urbain, la série avait de quoi séduire : diversité des personnages, ancrage réaliste, volonté de montrer les coulisses de la police sans les artifices habituels. Pourtant, au fil des épisodes, une impression persiste : celle d’un potentiel sous-exploité, d’une œuvre qui vise juste mais tire à blanc.
L’idée de suivre une escouade de "rookies" sur le terrain est en soi engageante. Cela permet de porter un regard frais sur les enjeux du maintien de l’ordre dans une mégalopole comme New York. Chaque personnage représente une facette différente de la société : une ex-marine, un ancien joueur de baseball, un fils de policier, etc. Cette diversité aurait pu être le moteur d’un récit riche et nuancé. Mais trop souvent, ces identités restent en surface. Elles sont évoquées, jamais vraiment explorées.
On ressent une certaine sincérité dans la démarche, mais elle est desservie par une écriture qui manque de souffle. Les dialogues, parfois mécaniques, peinent à traduire la complexité psychologique des personnages. Leurs dilemmes sont évoqués, mais rarement incarnés. On comprend ce qu’ils traversent ; on ne le vit pas avec eux.
La série choisit un format procédural classique : une mission par épisode, entrecoupée d’évolutions personnelles. Mais là où certaines séries parviennent à transcender ce cadre (comme The Wire ou même Southland), "NYC 22" reste trop sage. Les intrigues, souvent prévisibles, ne créent ni la surprise ni l’émotion.
On aurait aimé que la série ose davantage. Ose sortir de la routine. Ose montrer des zones grises, des dilemmes éthiques, des choix impossibles. À force de vouloir rester dans les clous, elle perd ce qui aurait pu faire sa singularité : un regard intime, presque documentaire, sur le terrain.
D’un point de vue visuel, "NYC 22" adopte un style sobre et réaliste. Caméra à l’épaule, éclairages naturels, plans rapprochés : tout cela renforce l’ancrage dans le réel. Mais cette approche, efficace sur le papier, finit par manquer de personnalité. La ville de New York, pourtant omniprésente, reste ici une toile de fond. Elle aurait pu devenir un personnage à part entière, comme dans d’autres séries emblématiques, mais elle reste cantonnée à un rôle passif.
Les scènes d’action sont bien exécutées, mais rarement mémorables. Et les moments plus introspectifs sont trop brefs pour permettre une véritable immersion.
Malgré ses limites, "NYC 22" n’est pas une mauvaise série. Elle se regarde sans déplaisir, et certains épisodes trouvent un bon équilibre entre tension et émotion. Le casting est globalement solide, et certains acteurs parviennent à donner de la chair à des rôles trop écrits à la hâte. On sent un respect pour le sujet, une volonté de bien faire. Mais cela ne suffit pas à faire décoller l’ensemble.
Mon impression générale est celle d’un projet sincère mais inabouti. Une série qui aurait pu marquer, et qui se contente d’exister. D’où cette note de 5/10 : un juste milieu entre les intentions louables et une exécution trop convenue.
En conclusion, "NYC 22" est une série qui aurait mérité plus d’audace, plus de profondeur, plus de vérité. Elle échoue moins par manque de moyens que par manque de vision. Et c’est peut-être ce qui rend l’expérience aussi frustrante : elle ne déçoit pas parce qu’elle est mauvaise, mais parce qu’elle aurait pu être bien meilleure.