Punk en costard

Il y a une vraie ambiance dans les 6 furtifs épisodes de cette première saison. Une ambiance bien british d'après guerre marquée par un chouette coup d'oeil. Le point fort de Peaky Blinders est en effet sa mise en scène, faite d'une photographie très dynamique et de prises de vue atypiques (quels jeux de miroir !).

Dommage que le script ne se tienne pas davantage : chaque petit twist apparaît un peu facile et uniquement présent pour donner du rythme à une histoire assez peu développée.

Du point de vue des personnages par contre, Peaky Blinders touche le centre de la cible. A commencer par ce Thomas charismatique en diable, interprété avec beaucoup de pep's par un Cilian Murphy au top de sa forme. Assez content pour ma part de le voir enfin dans un vrai premier rôle. Tout son entourage respire également la classe, mention spéciale au coco de la bande, le "sergent Thorne au rapport" ainsi qu'à la tante Polly. Sam Neil est quant à lui fidèle à sa répute, très bon également. Le maillon faible de la bande se trouve être l'atout charme de la série, à savoir Annabelle Wallis, qui semble constamment en train de cherche la mimique adaptée à sa réplique. Elle a beau être toute tichoute, au bout du deuxième épisode, on sature, d'autant plus qu'elle empêche les scènes qu'elle partage avec Cillian Murphy de pleinement décoller.

Une impression en demie teinte au final. Peaky Blinders possède de belles qualités, visuelles d'abord, dans la caractérisation de ses personnages ensuite mais peine à complètement convaincre, son script manque quelque peu d'ambition pour cela. En guise de nuance, on pourra se dire que le format de cette saison ne pouvait pas forcément laisser exprimer tout son potentiel. Et puis, cette fin noire en diable, en plus d'avoir le mérite de conclure joliment ce premier jet, qui pourrait, en l'état, se suffire à lui-même, nous donne réellement envie d'en voir plus.