Peaky Blinders
7.9
Peaky Blinders

Série BBC One, BBC Two (2013)

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Voilà une bonne surprise avec cette série entre l'univers de Gangs of New York, de Charles Dickens et il était une fois l'Amérique n'est pas loin non plus. L'histoire de la famille Shelby se confond avec celle de l'après première guerre mondiale qui hante encore ces Englishmen du peuple qui ne voient pas encore de meilleurs lendemains. Birmingham est aussi une sorte de Londres bis avec son industrie et toute une ribambelle de travailleurs qui navigue entre les pubs et les paris hippiques. Le fonds de commerce de cette famille qui se présente comme bookmakeuse alors qu'elle fait la pluie et le beau temps. L'intérêt de la série débute avec l'arrivée de la police dans la ville et s'instaure un duel à distance entre l'ordre et les voyous qui ont pourtant de la mise et jouent autant que les condés des mots pour galvaniser ses troupes. Le bras de fer s'installe aussi peu à peu entre Campbell (un Sam Neill à qui on ne la fait pas) et Thomas Shelby (magnétique Cillian Murphy). Atmosphères, mise en scène, musique moderne de la bande originale oeuvrent à ce que Peaky Blinders accroche le spectateur pour qu'il ait suffisamment envie de regarder les prochains épisodes pour savoir qui aura la mainmise morale sur Birmingham. L'éternel déchirement entre la lumière et l'obscurité.
Saison 2
Si ce n'est un nouvel éclairage sur la rivalité de Thomas Shelby avec le gang italo londonien de Sabini et son rapprochement avec Salomons ( un Tom Hardy encore en forme!), Peaky Blinders stagne vraiment sur les trois premiers épisodes de cette nouvelle saison. Les développements sont anecdotiques et les nouveaux personnages ( le fils de Poly Gray, la propriétaire du hara) n'ont pas l'air trés charismatiques. Beaucoup de scènes violentes, moins de subtilité peuvent nuire à cette série qui se cherche un nouveau souffle,une nouvelle direction. Le showrunner Steven Knight y parviendra-t-il?
Et finalement, après une reprise hasardeuse, la saison 2 de Peaky Blinders retrouve sa vitesse de croisière dans les épisodes 4 à 6. Le retour de Grace et les manoeuvres entre gangs y sont pour beaucoup.Thomas Shelby assure aussi ses arrières, conscient de sa vulnérabilité et les dernières scènes de l'épisode 6 ont laissé présagé le pire. L'ultime saison promet un final dément.
Saison 3
Trois premiers épisodes qui ne laissent pas le temps de souffler. Du mariage de Thomas avec Grace jusqu'au réglement de compte avec un membre du gang italien, Peaky Blinders part sur les chapeaux de roue. C'est surtout le contact en affaire de Thomas avec les russes qui alimente l'intrigue. Un contexte où le gang de Birmingham se mélange les pinceaux car peu habitué à jouer des coudes avec des nobles aussi décadents fussent ils. Le drame personnel de Thomas le poussant aussi à la démesure, ce qui a le don d'énerver ses proches lassés d'exécuter des ordres terribles, juste pour faire avancer des pièces pour la cause familiale. En commençant avec une tonalité très sombre, la marge de manoeuvre de Steven Knight paraît réduite.
Sur les épisodes 3 à 6, la surenchère guette au niveau du timing. D'un côté, le petit jeu entre Tatiana et Tommy est assez malsain, surtout quand cette dernière tente de le désarçonner sensuellement en le rappelant au bon souvenir de sa femme Grace. D'autre part, l'homme d'église voulant nuire aux Russes fait pression sur Shelby en s'attaquant au membre de sa famille le plus vulnérable. Autant de postures insupportables qui ne grandissent pas la subtilité de Peaky Blinders et poussent les personnalités du clan de Birmingham à se déchirer,à perpétuer les châtiments ou les forfaits pour uniquement se maintenir sur les impulsions souvent intuitives de son leader. La scène finale où Thomas Shelby effectue un tour de passe-passe pour noyauter sa famille achève de convaincre le spectateur de sa détermination absolue pour contrôler son entreprise criminelle. Le mouvement de trop, celui qui suscite le dégoût pour cet homme,qui, malgré les trop nombreuses difficultés croisées sur son chemin s'entête à creuser son sillon chaotique et insensé.

Créée

le 12 mars 2015

Critique lue 1.2K fois

2 j'aime

Specliseur

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