Après un premier épisode magistral qui marque d’emblée par son originalité et la force de son concept — un poulpe naïf débarque dans un village rural japonais dont il ne comprend ni les codes ni les non-dits —, l’anime développe avec la même implacabilité ce qui a été mis en place durant ces 40 premières minutes, au fil des cinq épisodes suivants.
L’épisode inaugural donne l’impression d’offrir une relecture du genre magical girl, avec ses objets magiques et autres artifices. Mais lorsque ceux-ci se révèlent inutiles ou deviennent inopérants, le pauvre Takopi doit faire face, avec ses seuls moyens, à la douce fatalité qui plane sur les trois protagonistes.
On peut reprocher à Takopi sa naïveté, mais chez lui au moins, elle est assumée. Tandis que chez les enfants, qui croient savoir comment résoudre leurs problèmes, la naïveté est latente et bien plus destructrice. L’auteur semble néanmoins vouloir nous montrer que les adultes, avec leurs priorités déconnectées de celles des enfants, ne sont pas davantage porteurs de solutions. Alors, ne serait-ce pas aux enfants, dans leur naïveté même, de parvenir à s’entraider ?
Oui, l’anime peut sembler parfois mièvre, et verse volontiers dans les larmes faciles. Mais cela ne m’a pas vraiment dérangé : tant que ces émotions sont justifiées — et elles m’ont semblé l’être —, cela se défend. L’animation, avec ses traits de crayon rapides, et la bande-son enjouée apportent beaucoup à l’ensemble. Tout cela pour dire que cet anime est clairement la surprise de la saison (comme Wonder Egg Priority l’a été à mes yeux il y a quelques années), et qu’il n’a pas volé l’engouement qu’il a suscité !