Sous la carapace du flic : humanité et efficacité à la loupe

Il existe des séries policières qui font le job sans marquer, et d’autres qui parviennent à inscrire leur empreinte malgré un format très codifié. The Closer, lancée en 2005 sur la chaîne TNT, fait clairement partie de cette deuxième catégorie. Après avoir revu plusieurs saisons, je lui attribue un 7.5/10, une note qui reflète autant mon plaisir de spectateur que mes attentes légèrement contrariées sur certains points. Voici pourquoi.


La série repose sur une base solide : une cheffe d’unité charismatique, brillante et dérangeante à la fois. Brenda Leigh Johnson (interprétée par la formidable Kyra Sedgwick) est le cœur battant de la série. Ex-agent de la CIA, experte en interrogatoires, elle se retrouve à la tête d’une unité spéciale de la police de Los Angeles. Jusque-là, rien de follement original. Mais là où The Closer fait mouche, c’est dans la complexité humaine du personnage.


Brenda est une héroïne imparfaite. Elle manipule, doute, s’épuise, tient tête à la hiérarchie tout en encaissant une vie personnelle en équilibre instable. À travers elle, chaque enquête devient un prétexte pour sonder les failles humaines — les siennes, celles de son équipe, et bien sûr celles des suspects.


Côté narration, les intrigues policières sont bien ficelées, souvent résolues grâce à des confrontations psychologiques intenses plus que par de l’action brute. C’est tendu, intelligent, efficace.


Avec ses 7 saisons, The Closer finit par recycler certaines mécaniques. L’introduction, les tensions internes, le face-à-face final… la structure devient parfois prévisible. Même Brenda, pourtant passionnante, tourne un peu en rond à certains moments, avec des tics scénaristiques qui reviennent trop souvent (son célèbre « Thank you, thank you very much » en est presque symptomatique).


Autre bémol : les personnages secondaires manquent parfois d'épaisseur. Hormis quelques arcs intéressants (notamment autour de Fritz ou du Capitaine Raydor), on aurait aimé voir l’équipe bénéficier de la même profondeur que Brenda.


Au-delà des enquêtes et de la mécanique policière, ce que j’ai apprécié avant tout, c’est l’humanité omniprésente dans la série. The Closer prend le temps de poser les émotions, les dilemmes moraux, les non-dits. Elle ne cherche pas toujours à « choquer » ou à multiplier les twists : elle creuse les conséquences, les silences, les zones grises.


Il y a un vrai fond dans cette série. Un regard lucide sur la justice, les institutions, et les sacrifices qu’impose le métier. Et ça, peu de séries du genre prennent le temps de le faire avec autant de constance.


The Closer n’est pas un coup de cœur absolu, mais c’est une valeur sûre. Elle m’a tenu en haleine, m’a parfois surpris, souvent ému. Elle ne révolutionne pas le genre, mais elle l’honore, en y ajoutant une couche de profondeur psychologique et d’intelligence émotionnelle.


Pour tous ceux qui aiment les séries policières solides, portées par une figure centrale forte et nuancée, c’est clairement une recommandation.


Ma note : 7.5/10

À voir, pour le fond autant que pour la forme.

CriticMaster
8
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le 10 juin 2025

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