Threshold : Premier Contact (CBS, 2005) fait partie de ces séries frustrantes qui donnent constamment l’impression de pouvoir être meilleures qu’elles ne le sont réellement. Son concept de départ — un protocole gouvernemental d’urgence face à une contamination extraterrestre progressive — est indéniablement intrigant. Malheureusement, la série ne parvient jamais à transformer cette belle idée en un récit captivant et maîtrisé.
Dès les premiers épisodes, on sent la promesse d’un univers dense, mêlant science, politique et paranoïa. L’ambiance angoissante est plutôt bien installée, et l’on apprécie la tentative de traiter l’invasion alien sous un angle procédural et psychologique, loin des clichés spectaculaires du genre. Mais rapidement, cette ambition initiale s’écrase sous une narration lourde et mal équilibrée.
La série peine à choisir son format : veut-elle raconter une grande histoire continue ou enchaîner des épisodes indépendants ? Ce flottement narratif empêche toute véritable montée en tension. Les enjeux majeurs sont souvent balayés en quelques scènes, les développements des personnages restent superficiels, et la menace extraterrestre, pourtant au cœur du récit, devient presque secondaire, diluée par des sous-intrigues sans réel impact.
Même le casting, pourtant correct sur le papier, ne parvient pas à sauver l’ensemble. Carla Gugino porte tant bien que mal la série sur ses épaules, mais ses partenaires manquent de relief. Les dialogues peinent à dépasser le fonctionnel, et les relations entre les membres de l’équipe restent figées dans des stéréotypes jamais réellement approfondis.
Techniquement, la série accuse clairement son époque, avec des effets spéciaux datés et une réalisation sans véritable personnalité. On sent une production qui manque d’ambition visuelle, incapable de créer une atmosphère marquante à la hauteur de son sujet.
En définitive, Threshold est une occasion manquée. Son univers aurait pu donner naissance à un thriller de science-fiction dense et passionnant. À la place, on se retrouve face à un objet bancal, qui étouffe sous ses propres intentions sans jamais les concrétiser pleinement. D’où cette note de 5.5/10 : un potentiel indéniable, mais un résultat qui reste désespérément moyen.