Touche pas à mes filles (ABC, 2002) se présente comme une énième tentative de revisiter la dynamique familiale sous l’angle de la comédie légère. Si l’intention de départ est louable — aborder les défis de l’adolescence et de la parentalité avec humour — le résultat peine franchement à convaincre. D’où ma note de 5.5/10.
Dès les premiers épisodes, la série installe des bases extrêmement classiques, presque scolaires. Le père surprotecteur, les adolescentes rebelles, les situations de malentendus et les leçons de morale en fin d’épisode : tout y est, mais sans jamais surprendre ni réellement faire évoluer ces archétypes. Ce manque d’audace scénaristique devient rapidement lassant, transformant la série en une suite de situations prévisibles, où l’on devine souvent la chute dès les premières minutes.
L’humour, pourtant central dans ce genre de programme, oscille entre quelques répliques bien senties et des blagues téléphonées qui reposent sur des clichés éculés. On sent une écriture qui privilégie le confort du spectateur à la prise de risque, au point de rendre les épisodes interchangeables. Le potentiel comique des situations familiales aurait mérité un traitement plus subtil, moins caricatural et surtout plus ancré dans une réalité émotionnelle crédible.
Sur le plan des personnages, malgré l’investissement des acteurs — notamment John Ritter, qui parvient à insuffler un peu de chaleur à son rôle — l’écriture ne leur permet pas d’évoluer de façon significative. Les protagonistes restent enfermés dans des traits de caractère figés, réduisant la possibilité d’attachement ou d’identification durable.
Enfin, même lorsque la série tente de basculer vers des registres plus touchants — notamment après le décès tragique de John Ritter — elle semble souvent manquer de la profondeur et de la finesse nécessaires pour traiter ces enjeux avec la justesse qu’ils mériteraient.
En résumé, Touche pas à mes filles est une série qui aurait pu trouver sa place dans le paysage des sitcoms familiales si elle avait su s’affranchir de sa frilosité créative. Trop sage, trop formatée, elle reste une comédie de fond de catalogue, agréable par moments, mais globalement oubliable.