« Traveler : Ennemis d'État » (ABC, 2007) est de ces séries qui démarrent fort, laissent entrevoir de belles promesses… avant de rapidement s’enliser dans leurs propres ambitions. Derrière son intrigue de conspiration fédérale et de cavale effrénée, la série peine à offrir plus qu’une succession de clichés et de facilités scénaristiques, justifiant pour moi une note de 5/10.
Sur le papier, l’idée de deux jeunes accusés à tort d’un attentat et traqués par le gouvernement possède un vrai potentiel de tension et de suspense. Malheureusement, Traveler semble se contenter de survoler ce terrain fertile, préférant empiler les rebondissements prévisibles plutôt que de construire une intrigue véritablement captivante.
Chaque épisode tente désespérément de relancer l’intérêt avec de nouveaux retournements, mais sans jamais offrir de réelle surprise. L’intrigue s’enfonce rapidement dans un schéma répétitif : cavale, révélation, trahison, fuite… jusqu’à l’épuisement. On devine trop souvent où les scénaristes veulent nous emmener, et l’effet de paranoïa qu’ils cherchent à instaurer finit par se diluer dans une mécanique usée.
L’autre grande faiblesse de la série réside dans ses personnages, désespérément plats. Jay et Tyler, censés porter tout le poids dramatique de l’histoire, peinent à susciter la moindre empathie. Leurs réactions souvent convenues face à des situations extrêmes manquent de crédibilité et de nuances. Quant à Will Traveler, censé incarner le mystère central, il reste réduit à un simple rouage narratif, sans réelle complexité psychologique.
Cette absence de profondeur rend le récit d’autant plus mécanique. Faute de personnages attachants ou intrigants, on regarde la série sans jamais vraiment s’impliquer émotionnellement. Or, dans un thriller basé sur la paranoïa et la trahison, c’est un manque difficile à pardonner.
Côté réalisation, Traveler fait le strict minimum. Les scènes d’action sont fonctionnelles mais sans inventivité ; la photographie est propre mais sans personnalité ; et la bande-son reste purement illustrative. Rien ici ne vient compenser les faiblesses du scénario ou rehausser l’ambiance. Le tout manque cruellement de singularité et de souffle.
En fin de compte, Traveler : Ennemis d'État laisse un goût d’opportunité gâchée. Une idée de départ prometteuse, engloutie par un traitement paresseux et sans audace. Ni assez intelligent pour captiver, ni assez divertissant pour emporter, le show échoue à trouver sa véritable identité.
Ma note de 5/10 reflète cette frustration : une série regardable par curiosité, mais vite oubliable. Avec plus de prise de risques scénaristiques et une écriture plus soignée, Traveler aurait pu s’élever. Au lieu de cela, il reste bloqué dans la catégorie des thrillers génériques sans éclat.