Avec Holy Fire, Foals passe un cap, et c’est surtout dans la production que cette évolution s’incarne. En confiant les manettes à Flood et Alan Moulder (U2, Nine Inch Nails, Smashing Pumpkins), le groupe s’offre une patine sonore plus riche, plus texturée, presque cinématographique par moments.
Chaque morceau semble taillé pour amplifier les contrastes : les guitares claquent, la basse est mise en avant, et la batterie — sèche, profonde — ancre l’ensemble dans une physicalité nouvelle. Le mixage offre une clarté qui permet à chaque instrument de respirer, même dans les titres les plus denses comme "Inhaler" ou "Providence". Il y a une chaleur analogique, presque organique, qui donne corps à cette ambiance plus viscérale que par le passé.
Cependant, cette recherche de puissance rend certains titres un peu trop lisses ou « produits », au détriment de la spontanéité. Là où Antidotes laissait de la place au chaos, Holy Fire semble parfois trop bien poli. Cela reste un parti pris cohérent, mais qui peut freiner l’adhésion totale si l’on cherche une rugosité plus brute.
En bref, la production de Holy Fire est un vrai point fort : ciselée, ambitieuse, immersive. Elle sublime l’ambiance moite et tendue que Foals voulait créer, même si elle bride parfois un peu la folie créative du groupe. Un disque qui réchauffe, mais ne brûle pas entièrement.
Note : 7,5/10