Un film en faux plan-séquence sur la guerre, quelle idée formidable pour décrocher des Oscars !
En fait, je me rends compte avec ce film qu'à part American Beauty que j'ai adoré et Skyfall qui m'a laissé de marbre, je n'avais rien vu de la filmographie de Sam Mendes. Et si 1917 ne m'a pas laissé de marbre car le réalisateur sait y faire pour nous émouvoir un peu, je suis partagé sur pas mal de points.
Évidemment, le faux plan-séquence est là pour favoriser l'immersion mais aussi le réalisme de ces événements basés sur une guerre bien réelle. Alors forcément voir des soldats rasés de prêt avec des dents blanches et des habits pas très sales sauf quand ils sont morts avec en prime une nuit qui dure 25 minutes ou un personnage qui est sec 5 minutes après avoir plongé dans l'eau (et la lettre qu'il porte sur lui également), c'est gros. Très gros. Les transitions d'un plan à un autre aussi sont grosses, très grosses. Finalement, là où le film misait pas mal sur la technique, c'est avec la simplicité de son scénario et le fait que Mendes filme factuellement tout à hauteur d'homme qui marche.
Le plan où les hommes courent vers la gauche de l'écran, les obus explosent et qu'on suit un personnage qui court vers nous en même temps avec une musique bien pompière, on aime ou pas, mais ça marche quand même sur moi, il y a une vraie puissance qui se dégage d'un tel plan même si rien n'est crédible. C'est aussi ça le cinéma.
Finalement, même si c'est édulcoré et que ça fera probablement disjoncter les gens férus de cohérence scénaristique ou de crédibilité (qui sont de plus en plus nombreux depuis l'avènement d'internet où les gens relèvent pour nous les faux-raccords ou les incohérences de n'importe quel film), c'est plutôt un bon film je trouve. On sent que le film tenait à cœur au réalisateur, et que même si les lumières sont bien trop belles et que les allemands sont méchants, on ressent quand même à quel point cette guerre a pu détruire des gens.