Pile et face.

28 ans plus tard

Date de sortie : 2025

Date de déroulement : 2030

Bon déjà, avec Danny Boyle à la réalisation, on pouvait s'attendre à de l'art et essai. Et c'était sûrement ma principale crainte en allant voir ce film.

Le résultat est clairement en demi-teinte.

Dès le début, avec un style bien à lui, le Danny nous plonge dans du beau cinéma, avec une patte granuleuse, floue, mais avec une esthétique unique et magnifique. Une tension monte crescendo au rythme d'une balade dérangeante. Des paysages naturels et sublimes se mélangent à l'horreur et au malaise. On est pris, happé par cette tension poétique et macabre. Le film monte progressivement dans son action, laissant peu de répit au spectateur. Il est prenant, un peu étouffant, avec une patte artistique aussi jolie qu’étouffante. La façon dont il capture les images. Comment il nous présente le danger. Comment on est amené dans ce danger. Même sans faire vraiment peur, on sent une tension, une urgence angoissante dans cette virée. On voit du cinéma, du vrai, avec un parti artistique pris. Avec un duo d'acteurs grandiose. Aaron Taylor-Johnson et l'interprète du gamin livrent une performance très réaliste, très humaine, qui d’encre à merveille dans l'univers du réel.

Sauf qu'à la moitié du film... Voilà un virage, voilà Danny qui décide de partir dans ses travers, comme on a l'habitude, malheureusement. Et le film, à partir de cette moitié, va doucement mais sûrement progresser négativement, avec une baisse de qualité qui, sur la fin du film, va atteindre des sommets. Une longue chute qui détruit tout ce qui a été mis en place. Une longue chute qui nous enlève toute la qualité qui nous a été offerte dans la première moitié. Alors oui, des idées, d'actions, par-ci, par-là, assez bien réalisées, viennent quand même nous maintenir un tant soit peu à flot. Mais dans l'ensemble, il déconstruit un peu, dans sa seconde moitié, tout ce qu'il a construit dans sa première moitié. Le réalisme du danger et la dangerosité de l'environnement. Où il peine à survivre avec son père surentraîné. Qui devient possible de parcourir une zone avec de gros handicaps (mère malade, sans toute sa tête, bébé).

Le mâle alpha, présenté comme une redoutable menace, qui finit l'action de la première partie du film en nous laissant à bout de souffle... devient une bête qu'on endort avec une petite fléchette. Le sérieux de cette première partie finit en comédie WTF. Même avec quelques scènes chocs et sans perdre tout de suite son identité, le film devient ennuyeux avec une partie finale lente et assez plate. Avec beaucoup d’absurdités qui viennent un peu nous sortir de notre immersion, pourtant conquise au préalable.

Donc 5 points pour la première partie, zéro point pour la deuxième.

Mension a Ralph Fiennes qui nous offre une performance propre, et bienvenue