Astérix, Obélix et Panoramix sont embarqués dans une nouvelle aventure animée inédite, imaginée par Alexandre Astier, le créateur de la fameuse série Kaamelott. Ce brillant auteur de comédies, habitué au pastiche historique et roi de l’anachronisme, est a priori l’homme de la situation pour adapter l’œuvre de Gosciny et Uderzo. Vraiment ?
Les premières minutes laissent craindre le pire. Réalisation frénétix, montage hystérix, la sauce - ou plutôt la potion - ne prend pas. Contrairement à la précédente adaptation d’Astérix par les mêmes auteurs, il s’agit d’une histoire originale, tirée d’aucun album. Pourtant, après dix minutes, il est facile de deviner comment elle va se terminer, tant les ficelles scénaristiques sont grosses. Parmi les nouveaux personnages, le jeune Pectine est censée incarner une figure féminine forte, à laquelle nos têtes blondes pourront s’identifier. C’est peut-être bien intentionné, mais pas très subtil, tant on sent la récupération du phénomène Reine des Neiges.
Heureusement, dès que nos héros partent à l’aventure, l’univers d’Astiérix décolle. Le style Kaamelot fonctionne. Les petits et les plus grands peuvent enfin se régaler face à ce festin de gags qui font mouche, jouant sur de multiples niveaux de lecture, combinant aventure, clins d’œil satiriques à la pop culture et à l’actualité. La mise en scène propose également quelques audaces, alternant décors de forêt gothique, combat de Titans et animation classique en deux dimensions. Il faut en effet un peu de temps ne pas être rebuté par l’approche graphique en trois dimensions, déjà utilisée dans Astérix : le Domaine de dieux. Les personnages ressemblent à des figurines de pâte à modeler aussi lisses et gonflées que des ballons de baudruches. Dans cette histoire moquant la difficulté des vieilles générations à transmettre le flambeau et à s’ouvrir à la nouveauté, ne serait-on qu’un irréductible gaulois à regretter la ligne pure mais chaleureuse du dessinateur Uderzo ?