Une drôle de claque que ce nouveau western méta

Dogman est l’état des lieux d’une Italie déshéritée où un toiletteur pour chiens va réviser brutalement sa vision des choses suite à un coup fumeux avec une petite frappe locale cocaïnée. Ce n’est pas vraiment ce pitch qui désarçonne mais son traitement.En effet,Marcello le bon père,le commerçant intégré ne dédaigne pas le trafic,mettant du beurre dans les épinards.Et Simone l’entraine dans des mauvais coups qu’il ne sait refuser.Le spectateur ne devant pas perdre de vue cet aspect ambigü du toiletteur car c’est un de ses talons d’Achille.Ensuite,l’enchaînement des faits sur une unité de lieu quasi unique nous met,spectateurs,comme face à des combats dans une arène.Garrone dose avec perfection l’angoisse à chaque fois que Simone apparaît chez Marcello,et qui est bien malin de savoir ce qui peut se passer avec cette brute imprévisible.Sans rien dévoiler de l’histoire,le choix du toiletteur de se confronter sans plus subir,plonge l’action dans une dimension de nouveau western méta ( que certains réalisateurs italiens ont amené à leur sommet dans les années 70).Et c’est une drôle de claque car Marcello solde,par pur réflexe de survie,son identité.Reste que le dernier tiers du film emprunt de violence (où Marcello vire à la bête,quitte à se justifier devant une communauté indifférente) vous coupe les pattes tant le personnage principal se retrouve SEUL.Ce rôle a dû poursuivre Marcello Fonte bien après le film mais sa performance entre ombres et lumières est remarquable.De sa caméra,et sur son dernier plan,Matteo Garrone,semble dire sans paroles « voilà la brutalité de notre monde actuel et regardez comment un homme,aussi imparfait soit-il, peut être broyé par sa logique insensée. » Un constat amer plus qu’une leçon de choses qui prévient les hommes que le chemin est court pour être dépossédé de tout discernement.