Le clan des menteurs.

Ils sont nombreux les films à s'inscrires dans les enquêtes façon Agatha Christie, en voici un de plus à ajouter à la liste. Tout est là, le cadre familial, les suspects et leurs multiples raisons de vouloir éliminer le patriarche qui fait vivre le clan. Parce que sa réussite fait de l'ombre à tout le monde, aussi bien à ses enfants qu'à ses petits-enfants. L'argent est là, mais le poids de cet homme pèse sur tous. Il écrase sans vraiment le vouloir ses proches. Pour bien coller au genre il faut aussi de nombreuses fausses pistes pour laisser planer le doute sur chacun des membres de la famille. L'ouverture se fait par l'interrogatoire de tout ce joli monde qui en surface ne laisse rien paraître, mais comme il se doit, derrière la façade les conflits sont nombreux, tout comme les rancœurs. Pendant toute cette introduction des personnages, le film ne laisse rien présager de bon. La présentation des uns et des autres est assez grossière et menée médiocrement par le réalisateur et scénariste de l'histoire. Puis ce stade passé le film commence à pendre peu à peu. Bon il n'y a rien d'extraordinaire, l'histoire est comme le sont les autres films du genre, ce n'est ni mieux ni moins bien. Quoiqu'il y est tout de même certains éléments qui ne tiennent pas la route. Le problème est aussi de glisser certains éléments qui prendront sens à un instant dans le film. Seulement il faut le faire de façon subtile, hors parler d'un personnage en disant qu'il ne sait pas faire la différence entre un vrai couteau et un couteau rétractable, ne laisse aucun doute lorsque la séquence du couteau arrive. Le ton du film amuse par instants, mais là encore il y a un clair manque de subtilité dans les scènes, ce qui rend pas mal de moments bien plus lourds que ce que cherche à avoir le réalisateur.

Johnson s'amuse aussi avec ses personnages et les codes qui sont liés à ce genre de récits. Et par instants il le fait vraiment bien, il se moque clairement de façon ironique de ce style et de ses codes. Certaines scènes amusent, il faut dire que les personnages sont bons et les acteurs incarnent parfaitement leurs rôles. Daniel Craig arrive même à amuser, et Chris Evans existe face à une caméra, il n'a pas cette fois-ci la fadeur marvel. Le réalisateur n’oublie pas de tacler les travers de notre société en parlant des réseaux sociaux et des migrants. C'est une guerre des clans, d'ailleurs là aussi il y a clairement un clin d’œil à une série avec un décor constitué de couteaux derrière le siège qui sert à l’interrogatoire. C'est une allusion clair au trône de fer. Le début aurait mérité d'être meilleur, ce qui est également le cas de certains passages à l'humour trop facile. C'est un petit divertissement qui fonctionne, mais ça ne dépasse pas ce stade de la petite chose plaisante.