le nouveau « Whodunnit » converge, s'il est utile de le classifier, vers les adaptations des récits d’Agatha, avec un super investigateur vachement génie, des morceaux jetés à gauche et à droite, des détails qui prennent leur sens et leur poids à un instant surprenant de l’œuvre filmique, un interrogatoire sombre satirique uni-space, et des suspects, qui cachent derrière leur empathie et leur deuil, les lignes de dialogue qui clôturent la cause, et qui nous délèguent la tache de recenser les pièces dropées ! saviez-vous que la règle peut être respectée en étant cassée ? et qu’un storytelling moins explicite, peut rendre un « whodunnit » un « whydunnit » !
Le film, déjoue son genre sans que l’on puisse constater, sans que l’hommage à Christie, (que j’aborderai ultérieurement), soit transformé en une ironie ; à ce propos, il s’agit bien d’un cours en transformation scénaristique, en retournement narratif, et en blowing plot-twists. Osciller entre un suicide bloody et fastidieux et un homicide presque parfait et labyrinthique, n’a jamais été aussi fluide, affiné et facile. Tout en laissant le spectateur appréhender des leçons en manners, en sociologie et en politique, et prendre conscience des virus de migration et de stratification sociale incubant l’Amérique !
L’interprétation fast food et moins subtile, imposée par le genre et l’action d’hommage, la narration à la façon « Vintage point », les lignes de comédies noires intégrées dans un récit polar, et le mélodrame théâtrale régnant le long métrage, ont laissé un screen Time sur mesure à un Cast hollywoodien Premium, dont les membres ont pu se positionner sur le spectre émotionnel, et tirer avantage d’un projet moins présent dans leurs filmographies. Craig, Evans, et Langford, ne sont plus les hollywood guys qui se sont collés respectivement les images de James Bond, Marvel, et les séries Netflix d’adolescents ! Shanon en contrepartie, a ressorti de son valise à outils, le strict nécessaire pour tout donner en rien donnant !
C’est maintenant que je glisse dans cette review, la mention « Spoilers », qui a du sens dans le cas présent. Harlan Thrombey, a faussement mis son infermière dans la galère ; on pourrait imaginer une intrigue plus convaincante, si le vieil écrivain décide de s’afficher auprès de sa famille à minuit, moment de départ de Marta, avant d’aller rester en paix, ce n’est guère trop pour un écrivain de Mystère aussi reconnu ! tout un plan de sauvetage, non persuasif, pour ne pas écourter la durée du film, alors que c’était le Job du ballon de Tennis qui se baladait vainement devant la caméra ! Ransom, a brulé le centre d’examination médical, à la mode « City of God », et a tenté visiblement d’infliger des dégâts mortels à Marta, même si seulement ses intentions criminelles subreptices et déguisées, donnent du sens à l’entière cause du film, et une phrase bourrée en « donuts » uniquement dite pour démaquiller le crime, tous ces éléments affaiblissent le film, mais ne touchent pas à la dose de jouissance et d’épanouissement qu’il vous réserve !
En conclusion, la cinématographie qui nous réfère systématiquement aux adaptations de Wilder, et de Lumet, bien que nos personnages aient des smartphones, n’est autre qu’une nouvelle lettre de reconnaissance, adressée à Agatha !