Il est souvent rare de trouver des propositions de genre en animation et, malgré des productions marginales et sporadiques qu'on rassemble lors d'occasions particulières comme le programme de court métrage 3 de l’Étrange Festival 2025 (Um, Kurt of the street lamp, Wild Animal, Playing God, Process Mining (Sabotage), Avant de rentrer..., Soutien Moral, Hept), peu sont ceux qui peuvent en créer. C'est pour cela que l'horreur, tout comme que beaucoup de thèmes et sujets difficiles à financer, est un terrain qui est beaucoup utilisé en école de cinéma, les étudiants ayant souvent carte blanche pour la réalisation de leurs courts métrages de fin d'étude ainsi que des moyens offerts par leurs écoles pour réaliser de belles propositions. Cependant, peu sont ceux qui arrivent à se détacher du lot et nous proposer des choses véritablement pertinentes, faute d'ambitions et de travail, ou même de moyen pour des ambitions trop grandes. C'est malheureusement le cas pour Amniotic Dream, présenté en compétition au Giallo Film Festival 2025, film étudiant de l'Atelier de Sèvre où l'on avait déjà découvert le dernier court métrage en date de Lola Lefèvre (La meuf de Jay, Maman il a quoi le chien ?).
L'univers transpire d'inspirations divers qui viennent plutôt bien s'emboiter, des papillons de Miraculous, à la créature arachnoïde (inspiré des mythes entourant la paralysie du sommeil) qui ressemble presque à un croisement entre un personnage de Resident Evil et le voleur de visage dans Avatar le dernier maitre de l'air, les transformations du corps qui rappellent Akira, le tout dans une ambiance rappelant tour à tour The Cat Ladys du studio Harvester Games (voire même Downfall, du même univers et du même studio, dans la manière de créer des univers hallucinés où la nature chevauche l'urbanisme) et Pandora Hearts. C'est très beau plastiquement parlant, avec un amour certain pour l'animation japonaise et un soin particulier aux ombres et aux couleurs saturés, et il est vrai qu'on peut prendre plaisir à regarder le court métrage pour cela.
Le souci étant que le court métrage se limite beaucoup trop qu'à cela, dans une forme d'exercice de style et de démonstration plastique qui n'innove en rien, se focalise avant tout sur une reproduction presque académique des références sans jamais arriver à se les approprier, le tout avec une exécution très aléatoire qui rend hommage ni aux références, ni au travail fourni. On est plongé dans un univers qui vient très vite à s’essouffler tant on ne cherche pas à faire sens de ce que l'on nous propose, dont le manque de dessins intermédiaires ne fait qu'alourdir chaque animation, et où on finit par s'ennuyer et à trouver le temps long sur moins de 4 minutes car, in fine, un dessin aurait raconté d'avantage en une seule image que l'entièreté de ce projet en 4 minutes.
6,5/20
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