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Grand classique des films judiciaires, autopsie d'un meurtre est un très bon film hollywoodien.

Un avocat, Paul Biegler, sur le déclin décide de défendre un soldat, le lieutenant Manion qui a tué un homme car sa femme l'accusait de l'avoir violée.


C'est un film que j'ai trouvé très critique sur le système judiciaire, la vérité importe moins que de tourner les faits en sa faveur et de s'appuyer sur toutes les astuces possibles que permet le droit. Les qualités rhétoriques des avocats et la mise en place de stratégies étant plus importantes que tout.

C'est un film cynique, plein d'ambiguïtés et c'est aussi grâce au casting. Les acteurs sont excellents, de l'avocat et sa nonchalance, à l'accusé et son inquiétante violence refoulée, en passant par la femme séductrice et frivole ou le juge et son affabilité, ils permettent au film d'être complexe et de nous empêcher de sauter à des conclusions évidentes ou faciles en nous laissant seuls juges grâce à la justesse de leur interprétation.


Le réalisateur a choisi une mise en scène classique pour représenter tout ça, gros plans sur les personnages afin de voir le détail de leurs réactions et de leur comportement, surtout dans les scènes au tribunal. Mouvement de caméras fluides qui suivent l'orateur en en faisant le centre des scènes.

Face à face de profil en plans américains ou poitrine pour montrer certaines confrontations tendues entre avocats et témoins. C'est très classique et efficace.


L'originalité du film se trouvera dans deux aspects, d'abord la musique, jazz, composée par Duke Ellington qui fait une apparition. Certains personnages faisant la remarque sur le côté inconvenant pour un avocat d'apprécier cette musique mal vue et de mauvaise réputation.

Musique qui est présente dans le bar et associée à l'alcool, l'amusement, bref tout ce qui déplaît à l'amérique blanche puritaine.


Le deuxième aspect original est le traitement du viol et des violences faites aux femmes ainsi que d'une liberté de ton étonnante pour l'époque (1959, en plein code Hayns). La culotte de la victime étant mentionné. Le regard concupiscent des hommes sur cette femme vu comme un objet de désir et ou le jugement quant à son attitude/tenue étant, je trouve, dénoncés par le réalisateur. Notamment sur le malaise que provoquent les moqueries à l'évocation des sous vêtements de la victime. Après c'est mon interprétation, peut être qu'à l'époque tout le monde rigolait dans la salle lors de ces passages.


Un vrai bon film hollywoodien, très bien réalisé, moderne pour l'époque avec d'excellents acteurs. On peut voir dans le procès traité par le film une métaphore sur l'hypocrisie de la société américaine, puritaine sur la forme, violente et obsédée par le sexe en réalité dont les femmes subissent les violences et les railleries.

Moi_C_Alexandre
9
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le 1 nov. 2025

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Alexandre

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